Génération 3 - Paul né en 1883
Paul Lemot sénior, frère d'Edouard, élevé avec Alice par ses grands-parents
Un enfant élevé par ses grands-parents. Paul Prosper Lemot est né le 20 janvier 1883 à La Fosse Corduan (ici l'acte de naissance), à 2 km de Saint Martin de Bossenay. Ses parents Arthur Dalmer Lemot et Marie Prospérine Jacquemard s'étaient mariés onze mois plus tôt, le 20 février 1882 à Saint Martin de Bossenay. Paul a été baptisé à St Martin le 4 février 1883, son parrain étant son oncle Martin Prosper dit Amédée Jacquemard, sa marraine étant Esther Henriette Ployé (probable tante de Léopold) (là l'acte de baptème). Son cousin issu de germain, du côté Jacquemard, Léopold Ployé a été baptisé deux mois plus tard à St Martin (mais il n'est né ni à St Martin ni à La Fosse). Paul et Léopold ont passé leur première communion le 28 avril 1895 à l'église de St Martin. Pour une raison que l'on ignore, Paul n'a pas été élevé par ses parents mais par ses grands-parents maternels, Prosper Jacquemard (décédé après 1921, à plus de 83 ans) et Noémie Joffron (décédée en 1908 à 71 ans), au moins de 1886 (il a 3 ans) à 1911 (il a 28 ans).
Rue de l'Eglise ou rue des Saillards à Saint Martin, il vit constamment avec eux et sa cousine germaine Alice, au moins de 1889 (elle a 2 ans) à 1906 (elle a 18 ans). Son grand-père vieillissant et sa grand-mère étant décédée en 1906, alors qu'il a 23 ans, Paul exerce le métier de bonnetier et devient le chef de famille. Alors qu'Alice va travailler à l'extérieur, le foyer acceuille Hégésippe Jacquemard, oncle de Paul.
Paul comme Paul Dauphin. N'oublions pas le troisième Paul, de trois ans plus âgé que Paul junior, plus facile à nommer puisqu'il n'est pas un Lemot mais Paul Bourgeois. Ce prénom Paul vient du côté de la mère de Noémie Joffron : Thérèse Dauphin avait un frère Paul, qui était donc grand-oncle d'Amédée et Prospérine. Et pas n'importe quel oncle, car celui-ci avait une aura, il avait roulé sa bosse... Edme Paul dit Paul Dauphin, né en 1792 avait deux ans de plus que Thérèse. Il était un ancien soldat de Napoléon et pour cela était médaillé de Saint Hélène. A St Martin, il était marchand de bas en 1836, bonnetier en 1876. Marié avec Sophie Percollet depuis 1821, il était sans enfant. Le 2 octobre 1869, le curé de St Martin écrivit (sic) "J'ai appris que Paul Dauphin de St Martin ses casser une épaule". Puis, 8 jours plus tard : "Le 10 octobre à 3 heures après midi est décédé Paul Dauphin ancien soldat et maître d'école à l'âge de 78 ans, mort à la suite d'une chûte" (ici son acte d'inhumation, en présence de son neveu Eugène Joffron, frère de Noémie).
Sur sa fiche matricule militaire, Paul est décrit comme ayant des cheveux et sourcils châtin clair, des yeux gris-verts, un front ordinaire, un nez moyen, un visage ovale, d'une taille de 1,64 m. Il aurait dû faire son service militaire en 1904 et 1905, ce fut ajourné pour "faiblesse" puis il fut exempté en 1906 pour "bronchite spécifique".
Une carte postale, peut-être de 1908, de Paul à Alice
Vertilly (aujourd'hui dans le regroupement communal Perceneige) est la commune de l'Yonne d'origine
des Jacquemard. Le cousin Azarie Juillet cité est marié avec Marie Désirée Jacquelin, fille de Jean Jacquelin
et Marie Anne Léonie Jacquemard, tante de Prospérine (lien entre Paul sénior et Marie Désirée).
Une carte postale du 25 février 1915 de Paul à son oncle et parrain Amédée
Est-ce une autre photo de Paul sénior ?
Photo prise en 1913 à Romilly sur Seine. Sans doute la fanfare des sapeurs-pompiers de Romilly et des environs.
Trois des quatre frères Lemot sont sur cette photo, Edouard, Georges et Eugène
(Eugène debout à droite, Georges et Edouard assis en 2ème et 3ème position à partir de la droite)
Elevé par un grand-père violoniste, le quatrième fils, Paul, jouait probablement d'un instrument et pourrait être là..
Il est petit (1,64 m) et ressemble un peu à la photo du petit garçon de 6 ans, sa seule photo certaine.
Exempté de service militaire en 1906 pour "bronchite spécifique", il pourrait être un peu chétif...
Seul le musicien assis à gauche répond à cette description...
+ la même photo juste avant ou juste après.
+ le scan brut de la photo.
Génération 3 - Paul né en 1883
Le traumatisme familial de la mort de Paul sénior à la guerre de 1914-18
Paul est décédé à la guerre le 9 octobre 1915 à Vimy dans le Pas de Calais, Sur sa fiche de décès, il est noté "tué à l'ennemi", il était chasseur de 2ème classe au 17ème bataillon de chasseurs alpins (chasseurs à pied sur sa fiche matricule). Pour ce bataillon, il était de
coutume de sonner chaque matin le refrain du jour avant l'appel de la compagnie : "Cré nom d'un chien, nous voilà bien partis. Cré nom d'un chien, nous voilà bien ! ".
Edouard annonce à Alice la mort de Paul en une lettre de deux pages, 1 et 2 + enveloppe :
Jeudi le 28 octobre 1915
Ma chère Alice,
J'ai reçu ta lettre hier, ça m'a fait bien plaisir d'avoir de tes nouvelles et en même temps, comme de juste, j'ai eu le bel oeillet blanc et le billet de cinq francs que tu avais mis dedans. Je t'en remercie bien, heureusement que l'on va toucher bientôt cinq sous par jour, ça ne sera pas beaucoup, mais enfin ce sera toujours mieux, car quinze mois de campagne à un sous par jour, ça n'était vraiment pas assez. L'on n'a pas toujours de l'argent à dépenser, surtout quand on gagne plus.
Tu me pardonneras si je ne t'ai pas appris tout de suite la mort de notre pauvre Paul. J'étais aux tranchées quand je l'ai su, j'ai envoyé une lettre à Maman et à Georges et Eugène ensuite. Je pensais que maman te le ferait savoir. J'ai su depuis comme ça lui est arrivé, il a été tué sur le plateau de Vimy, ils étaient une dizaine dans un petit poste avancé, quand une de ces grosses marmites, un 210, est venu tomber en plein sur leur poste et les a broyés. Il est enterré tout près de là au pied d'un buisson d'épines, mais pour y aller en ce moment ce n'est pas facile. Dès qu'on pourra y aller assez facilement et si nous sommes encore dans le secteur, j'irai voir l'endroit.
Tout cela est bien triste et il serait bientôt temps que cela finisse, si cela dure encore longtemps, nous y resterons tous. J'ai eu ce jourd'hui des nouvelles de Georges et d'Eugène, je pense qu'il ne leur est rien arrivé depuis. Quant à moi, ça va toujours bien, la compagnie devait remonter aux tranchées hier et en place nous restons encore 18 jours au repos, et je t'assure que ça ne nous ennuie pas du tout. Quant aux journaux, nous en avons maintenant tant que nous voulons, mais ça ne fait rien. Je te remercie quand même.
Ma chère Alice, je ne t'en dis pas plus pour aujourd'hui, je souhaite que ma lettre te trouve en bonne santé.
je termine en t'embrassant.
Ton cousin.
Edouard Lemot
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(une "marmite" est un projectile de gros calibre envoyé par les Allemands en argot des tranchées ; les bombes de calibre 210
contenaient 113 kg d'explosif, tirés par des canons de 10 km de portée, à la cadence de 2 coups par mn, photo, lien)
Prospérine donne des détails à Alice sur la mort de Paul en une lettre de 4 pages, deux doubles, 4+1 et 2+3 :
St Martin de Bossenay, le 13 novembre 1915
Ma chère enfant
Tu dois bien trouver le temps long, que je n'ai pas encore répondu à ton aimable lettre. Que veux-tu, j'étais tellement contrariée, et puis nous étions en train de faire les blés et tout cela me fait bien de l'ouvrage et me donne bien du mal. Mais enfin, quand on a la santé toute la peine n'est rien ; si tous les tourments de cette guerre finissaient seulement, mais on est toujours sur le qui-vive en attendant les nouvelles, toujours peur qu'elles n'arrivent pas.
Ah Mon Dieu, quel cauchemar qu'une vie pareille. Quand donc que cela finira et que l'on soit un peu tranquille. Et puis surtout que les pauvres Enfants reviennent, mais c'est ce que personne ne sait.
Tu me demandes des détails sur la mort de ton pauvre cousin Paul. J'ai reçu l'avis officiel le 3 novembre et c'est bien le 9 octobre qu'il a été tué devant Vimy, près de Souchez. Edouard a écrit au camarade de Paul pour lui demander des renseignements et savoir ce que ses papiers étaient devenus et dans quel cimetière il était enterré. Son camarade lui a répondu que, en fait de cimetière, c'était le bas de la côte de Vimy. C'était là qu'ils avaient enterré les morts car les allemands attaquaient et ils n'avaient que le temps de se sauver, eux-mêmes et les blessés. Personne ne s'était occupé de ses papiers, le pauvre Malheureux n'était même pas transportable, il était en morceaux. C'était un 210 qui était tombé sur le poste où il était, il en était bien sûr puisque c'est lui qui l'avait mis dans sa toile de tente et qu'il pensait avoir bien fait. Et, plus tard, s'ils avaient le bonheur de se revoir, qu'il lui donnerait d'autres détails. Voilà la lettre qu'Edouard m'a envoyée de son camarade.
Ainsi tu vois, ma pauvre enfant qu'il n'y a pas grand doute à avoir de ce côté.
Quant à ton grand-père, nous ne lui avons pas dit qu'il était tué le lendemain que nous avons reçu la lettre d'Edouard. Jacques a profité que j'étais à la messe pour lui dire qu'il était blessé. Alors, il s'est mis à pleurer et il lui a dit qu'il irait se jeter à l'eau. Alors Jacques lui a dit que Georges et Eugène avaient aussi été blessés et qu'ils étaient bien revenus. Toute la journée, il n'a fait que pleurer et le lendemain, il m'a demandé quand est-ce que l'on aurait de ses nouvelles. Je lui ai dit que cela dépendait où il se trouvait, que s'il avait été ramassé par les Français, on en aurait d'ici peu, mais que si il avait ramassé par les Allemands, on pourrait Être plusieurs mois sans en avoir, que cela dépendait où on l'aurait transporté. Et de cela, il le croit prisonnier.
Quant aux nouvelles de tes autres cousins, je pense que ça va. J'en ai reçu d'Edouard mercredi, il me disait qu'il avait un peu de coliques, qu'il lui faudrait peut-être une ceinture de flanelle, qu'il n'avait rien touché à la compagnie. Ca fait que je lui ai envoyé son colis d'effets hier, gants, chemises, chaussettes et ceintures. J'en ai aussi reçues de Georges mardi, il est à l'ambulance pour une entorse au pied droit depuis le 1er novembre. Et d'Eugène, j'en ai reçues dimanche. Je pense en recevoir ces jours ci, lui c'est ses pieds qui recommencent à lui faire mal, il voudrait bien qu'il fasse sec au lieu de pleuvoir.
Ton père est en ce moment à la Machine et il va toujours chez Guinand quand il n'a pas de journée. Jacques, ton grand-père ainsi que ta mère te souhaitent bien le bonjour. Ta tante qui t'embrasse.
Vve Lemot.
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Paul sénior est mort à 32 ans, laissant une grosse interrogation sur le déroulé de sa vie : pourquoi a-t-il été élevé par ses grands-parents et non par ses parents ? De façon paradoxale pour être décédé jeune et officiellement sans enfant, Paul sénior peut être considéré comme un pivot de cette page : il est à la fois frère biologique d'Edouard et frère adoptif d'Alice avec qui il a grandi... chez Prosper et Noémie, les racines communes à Alice, Paul et Edouard. Sans oublier que c'est la découverte des lettres ci-dessus d'Edouard et Prospérine à Alice parlant de la mort de Paul, gardées par les descendants d'Alice, qui est à l'origine de la création de la présente page.
Génération 3 - Berthe née en 1894 et Léon né en 1891
Qui est le père biologique de Paul Lemot junior ?
Pour ne pas mélanger les deux Paul Lemot, Paul Prosper Lemot et son neveu officiel Paul Maurice Lemot sont ici nommés Paul Lemot sénior et junior.
Le 23 septembre 1912 est né à Saint Martin de Bossenay un bébé nommé Paul Maurice Renvoyé, de père inconnu, ayant pour mère Berthe Renvoyé (les deux copies de l'acte de naissance : 1 2). Le 24 décembre 1912, à St Martin, Berthe signe un "acte de reconnaissance" de l'enfant. Le 10 décembre 1917, à St Martin, Edouard Lemot épouse sa voisine Berthe Renvoyé et reconnaît l'enfant qui devient Paul Maurice Lemot (acte en trois pages : 1 2 3.
Paul Lemot sénior est-il le père de Paul Lemot junior ?. Marguerite, soeur cadette de Paul junior, pensait que le père biologique de Paul junior était Paul sénior. La chronologie des événements confortait cette hypothèse : en 1912, Paul n'aurait pas voulu reconnaître l'enfant, il est tué en 1915 et deux ans plus tard, en permission, un an avant la fin de la guerre, cinq après la naissance, Edouard épouse Berthe et reconnaît l'enfant. Il est logique de penser que si Edouard était vraiment le père, il n'aurait pas attendu 5 ans pour épouser Berthe et reconnaître son fils. C'est la mort de Paul qui l'aurait décidé. à devenir père adoptif de son neveu. Et nous allons voir maintenant que, malgré la vraisemblance de l'hypothèse, Marguerite avait tort : non, Paul sénior n'est pas le père de Paul junior.
Scoop : 102 ans après l'adoption de Paul junior par Edouard, on découvre qui est son père biologique ! Le 5 novembre 2019 (jour aussi de la découverte de la photo de 1889), alors que la présente page est commencée depuis quelques jours, alors que l'on croyait que Paul sénior était le père biologique de Paul junior, un descendant d'Alice a trouvé une lettre du 14 mai 1912 déchirée au fond d'un carton avec, dans la marge, une confidence révélant le père de Paul :
On peut ainsi compléter la phrase : "Peut-être ta mère t'a mise aussi au courant que Berthe Renvoyé était enceinte de
Léon Flogny et il paraît qu'il ne veut pas reconnaître l'enfant" + la lettre déchirée en deux doubles pages : 4+1 2+3
C'est certainement (à comparer l'écriture avec celle de la lettre ci-dessus du 13 novembre 1915) une lettre de Prospérine à sa nièce Alice.
Qui est Léon Flogny, le père biologique de Paul junior ? Comme l'indique sa fiche matricule militaire, Léon Léonard Flogny est né le 22 août 1891 à St Martin et a donc trois ans de plus que Berthe. Ses parents sont Louis Flogny (décédé le 7 février 1905 à St Martin, acte) et Léonie Eloïse Bigot, dont aucune trace n'est facilement disponible. Sans doute étaient-ils de passage à St Martin, où aucune famille Flogny ou Bigot ne semble être restée longtemps. L'analyse des tables décennales de Saint Martin de Bossenay montre qu'il aurait eu trois soeurs, Aristide Héloïse Camille Flogny (née vers 1884 à Fay lès Marcilly ?), mariée le 2 mars 1905 avec Louis Adolphe Fourré, Louise Yvonne Trimante née le 26 avril 1887, mariée le 10 juillet 1906 avec Paul Maximin Rigault (d'où une fille Geneviève Rigault, née en 1917 à Nogent sur Seine, mariée avec Yves Paul André Jausseran en 1936 à Cannes), et Hélène Poliscenne née le 22 septembre 1893, mariée en 1912 à St Martin avec Gustave Rozé (lien) dont le petit-fils Gérard Rozé fut maire de St Martin élu en 1995 et 2001 (son père, prénommé Léon comme son oncle, était donc biologiquement un cousin germain de Paul junior) .
Léon Flogny a été incorporé dans l'armée le 9 octobte 1912, quinze jours après la naissance de Paul Lemot junior, il a alors 21 ans. Il devient canonnier. Après la fin de la guerre 14-18, il reste dans l'armée et change de bataillon en août 1919. Sa fiche de décès indique qu'il est mort pour la France le 15 décembre 1919, à l'hôpital militaire temporaire de Zuydcoote (Haute-Marne), d'une "maladie contractée au service, cachexie consécutive à des lésions pulmomaires", c'est-à-dire la tuberculose, assez fréquente à cette époque, probablement contractée dans les conditions difficiles de vie dans les tranchées. Sans doute avait-t-il appris, deux ans plus tôt, le mariage de Berthe et l'adoption de son fils. A Saint Martin, où il a été enterré, il est inscrit sur les morts de la commune aux côtés de Paul Lemot senior et de 14 autres jeunes hommes (notamment sur le monument aux morts de la commune et sur cette liste).
La probable photo de Léon Flogny
Sur la carte postale, prise semble-t-il à St Martin devant le pont sur l'Ardusson, Berthe Renvoyé est debout au milieu de la barque.
Le cachet de la poste indique le 6 décembre 1911. On peut donc supposer que la photo daterait de 1911 ou 1910...
Ce serait la période des amours entre Berthe et Léon, puisque Paul junior est né le 23 septembre 1912.
Et on sait que Léon, avec son 1,55 m, était petit, comme le jeune homme si proche de Berthe...
Au verso de cette carte, l'expéditeur, Paul, Edouard ou Eugène, demande à la destinatrice, Alice :
"Tu me diras si tu reconnais les personnes qui sont sur cette carte".
Paul Lemot junior à 11 ans en 1923 (origine photo de classe, N°22)
Paul junior savait. Cette découverte de 2019 était connue depuis longtemps par Paul et ses enfants. Paul avait même des liens avec les Rozé et les Flogny de Fay lès Marcilly, mais cela se savait très peu. On se rend compte de la façon dont ce "secret de famille" a été enfoui. La première génération sait et se tait. Hormis les enfants, la seconde tente de deviner (Paul junior est quand même né cinq ans avant le mariage de ses parents...) et on fait croire aux plus curieux, mais il ne faut pas le dire, que le père biologique est un frère décédé du père adoptif, ce qui ne change pas grand chose (notamment, en généalogie, ce sont les mêmes ascendants). Et la génération suivante ne sait rien du tout ou croit à l'information retouchée. Sauf à découvrir une vieille lettre déchirée au fond d'un carton oublié dans un grenier... Retenons l'attitude ouverte de Berthe qui a dit à son fils la vérité sur ses origines, à défaut de le dire à ses filles.
Génération 3 - Edouard né en 1884 et Berthe née en 1894
Edouard Lemot et Berthe Renvoyé, leurs jeunes enfants Paul junior, Rose et Marguerite
Edouard Ambroise Lemot est né à La Fosse Corduan le 7 décembre 1884, fils d'Arthur Lemot et Prospérine Jacquemard (acte de naissance). Alors que son frère aîné Paul est élevé par ses grands-parents Jacquemard, Edouard, comme ses frères cadets Georges et Eugène, est élevé par ses parents, sachant que, alors qu'il avait une dizaine d'années, son père part travailler à l'étranger. Sur l'acte de baptème d'Edouard, le 15 août 1885 à St Martin, les parrain et marraine sont inversés. La marraine est Adélaïde Driat tante de Léopold Ployé.
Du 10 octobre 1905 au 5 avril 1907, Edouard fait son service militaire + double de la photo de gauche.
Extrait de sa fiche matricule (prenant en compte la période 14-18) :
"Excellent mitrailleur d'un courage et d'un sang-froid et d'un dévouement à toute épreuve".
On a vu précédemment la lettre du 28 octobre 1915 où, suite à la mort de son frère Paul et à ce qu'il voyait
autour de lui, Edouard écrivait à Alice son pessimisme : "Si cela dure encore longtemps, nous y resterons tous".
Le 10 décembre 1917 à Saint Martin de Bossenay, Edouard, cultivateur, épouse Berthe Marie Renvoyé (acte de mariage en trois pages : 1 2 3). Edouard a alors 33 ans, Berthe 23 ans, née le 2 mars 1894 à Saint Martin de Bossenay, fille d'Abraham Onésime dit Onésime Renvoyé et Marie Ozéline dite Ozéline Herluison vivant à St Martin (acte de naissance).
Son acte de baptème, le 20 avril 1884 à St Martin, indique que ses parrain et marraine sont Camille Bouhenry, le futur député-maire, et sa femme Exire Renvoyé. La page Wikipédia de Camille Bouhenry : "homme politique français né le 23 novembre 1873 à Saint-Martin-de-Bossenay (Aube) et décédé le 15 juillet 1942 à Saint-Martin-de-Bossenay. Agriculteur, il est investi dans diverses organisations agricoles et est vice-président de la Chambre d'agriculture. Maire de Saint-Martin-de-Bossenay en 1904, il est député de l'Aube de 1927 à 1932, inscrit au groupe des Républicains de gauche." + article de l'Express du Midi du 13 juin 1927 sur l'élection dont il sortira vainqueur.
Vers 1890 Ozéline seule puis Ozéline et Onésime, les parents de Berthe. En 1925 puis 1936, Camille
Bouhenry, parrain de Berthe, avec sa troisième épouse Charlotte Bienaimé (sa première femme Exire
Renvoyé était cousine germaine d'Onésime, lien, acte de mariage paroissial).
Cinq ans avant son mariage, Berthe avait eu un fils, Paul Lemot junior, dont le père biologique, Léon Flogny (voir précédemment) décède en 1919 des suites de la guerre 14-18. Au mariage Edouard adopte Paul. A St Martin, le couple aura ensuite deux enfants, Rose le 18 avril 1920 et Marguerite Marie le 26 septembre 1928. Ils ont aussi eu une autre fille, Marguerite Berthe, qui a vécu un mois et demi, née le 22 mai 1927 et décédée le 4 juillet 1927. Edouard, Berthe et les enfants vivent dans la ferme des parents de Berthe, Onésime et Ozéline, Edouard prenant le relai d'Onésime quand celui-ci vieillit. Il meurt en 1940, à 76 ans, et Ozéline en 1949, à 84 ans.
Edouard Lemot vers 1910 puis en 1913 tambour de la fanfare, Berthe Renvoyé vers 1920.
Edouard cultivateur. A son mariage avec la fille unique d'un propriétaire terrien, Edouard devient
cultivateur et va progressivement reprendre la ferme Renvoyé de ses beaux-parents.
[photo vers 1935 de la page "Le travail de la terre"]
28 avril 1925, mariage de Paul Crossette (futur père d'un maire de St Martin) avec Germaine fille de Camille Bouhenry (maire de St Martin,
derrière la mariéé) Berthe Renvoyé est une cousine issue de germain de la mariée (sa mère Exire Renvoyé est à droite de son père).
De plus, Edouard a été longtemps conseiller municipal de St Martin. Il est ici avec son épouse Berthe Renvoyé et sa fille Rose, 5 ans
(gros plan ci-dessous). Depuis 1799, les maires de Saint Martin de Bossenay sont reliés par des liens de cousinage,
voir cet arbre généalogique (Berthe est une petite-nièce de Siméon).
Rose Lemot le 28 avril 1925 puis vers 1930 et en 1936.
Sur le site "Mémoire de Saint Martin de Bossenay", on trouve des photos de groupe, de 1932
avec Rose (12 ans) N°57 et Marguerite (4 ans) N°51, du 24 octobre 1933 (spectacle
Jeanne d'Arc) avec Rose Lemot (13 ans) en N°8, de 1936 avec Marguerite (8 ans) N°17.
1932 environ, Berthe, Edouard et leur fils aîné Paul junior. 1936, Marguerite seule et avec ses parents.
Mariage de Paul Lemot junior et Sylvaine Hérard le 8 février 1936 à Saint Martin de Bossenay.
Le marié a 23 ans, la mariée, une lointaine cousine née à Pars lés Romilly (acte), a 18 ans.
Louis Vergeot est un cousin germain de la mariée (lien de leurs parents).
Il sera plus tard le père de Claudine et Claude qui épouseront deux petits-enfants d'Edouard, Alain et Mireille.
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Edouard et Berthe dans les années 30.
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1936, 1939 et 1944. Paul Lemot junior et Silvaine Hérard, leur fille aînée Françoise, puis leur fils Alain et leur fille Ghislaine.
Françoise et les faiblesses pulmonaires des Lemot
Françoise Lemot est décédée en 1945 à l'âge de 8 ans d'une méningite apparemment consécutive à une insuffisance pulmonaire mal soignée. Vingt ans plus tôt, en 1927, Marguerite Berthe, le bébé décédé à un mois et demi, soeur de Paul junior et Rose, était aussi décédée d'insuffisance respiratoire. Elle aurait été sauvée avec des moyens modernes. La fille suivante d'Edouard et Berthe, Marguerite Marie, a eu aussi deux graves alertes ; heureusement, Edouard avait pris la précaution de garder une bombonne d'oxygène... De génération en génération, sous forme d'asthme ou sous d'autres formes, de Paul Lemot sénior à quelques arrière-petits enfants d'Edouard, certains descendants d'Arthur Lemot et Prospérine ont eu des difficultés respiratoires passagères, plus ou moins récurrentes.
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Rose avant son mariage en juin 1938. Rose en 1939 avec son mari André Massey (photo) et leur enfant Jean-Noël.
1941, Marguerite, 13 ans, et son neveu Jean-Noël. 1943, Rose avec sa soeur Marguerite et
ses deux enfants Jean-Noël et Bernadette.
André Massey, né à Saint Martin en 1914 (lointain cousin de Rose) (fils d'Adrien Massey et Marguerite Bossuat, descendante des Jacquemard et des Hennequin de Troyes), est décédé le 8 janvier 1943, des suites de la guerre 1939-1944. Rose se remariera le 26 juillet 1944 avec Gustave Oudin, dit Tatave. Il est né à Paris en 1915 d'un père mort peu après à la guerre, sans l'avoir reconnu. Sa mère Augustine Binet, originaire de l'Aisne (ascendance), s'est ensuite remariée en 1925 avec Octave Oudin, qui a adopté Gustave et lui a donné son nom de famille.
Génération 3 - Edouard né en 1884 et Berthe née en 1894
Edouard Lemot et Berthe Renvoyé, leurs enfants âgés Paul junior, Rose et Marguerite
Edouard Lemot et Berthe Renvoyé ont eu 3 enfants et 17 petits-enfants :
- Paul Lemot junior (1912-1995) marié en 1936 avec Sylvaine hérard (1917-2002) :
- Françoise Lemot °1937 (décédée en 1945)
- Alain Lemot °1939
- Ghislaine Lemot °1943
- Francis Lemot °1946
- Jean-Paul Lemot °1954
- Rose Lemot (1920-2010) mariée en 1938 avec André Massey (1914-1943) puis en 1944 avec Gustave Oudin (1915-2004) :
- Jean-Noël Massey °1939
- Bernadette Massey °1942
- Christian Oudin °1945
- Gilles Oudin °1948
- Michel Oudin °1954
- Marguerite Lemot (1928-2014) mariée en 1947 avec Jules Champion (1925-1993) :
- Mireille Champion °1948
- Claudette Champion °1950
- Marie-France Champion °1951
- Régis Champion °1954
- Bernard Champion °1954
- Bruno Champion °1960
- Odile Champion °1963
21 juin 1947, mariage de Marguerite Lemot et Jules Champion
En 1947, Berthe, 53 ans, avec sa mère Ozeline Herluison et son petit-fils Francis.
Berthe Renvoyé décéde à St Martin le 9 février 1953, à l'âge de 58 ans. Edouard reste ensuite à Saint Martin de Bossenay, son fils Paul ayant repris la ferme. Après avoir fait deux infarctus, Edouard se retire à La Fosse chez sa fille Rose.
Fin 1952, Edouard, sa fille Marguerite et ses petites filles Claudette (2 ans), Mireille (4 ans) et Marie-France (1 an).
Vers 1954, communion de Bernadette, petite-fille d'Edouard, qui est présent avec son frère Georges.
Rangée du haut : Gustave à gauche, Paul avec le chapeau puis Georges. Rangée du milieu : à gauche Georgette,
Rose, Edouard, Bernadette. Les enfants en bas : Ghislaine, Alain, Christian, Gilles.
En 1958, Edouard et ses petits-enfants Michel et Mireille, en compagnie de Georgette, Eugène, la soeur de Georgette, Rose.
Vers 1958, Edouard, ses deux filles, ses deux gendres, son frère Eugène, sa belle-soeur Georgette et neuf de ses petits enfants :
(rangée du milieu) Jean-Noël, Gilles, Mireille, Christian, (rangée du bas) Claudette, Marie-France, Michel, les jumeaux Régis et Bernard.
A droite Edouard entouré de Jules, Marguerite et leur fils Bruno, au mariage de Bernadette le 5 mai 1961.
Paul, Sylvaine et Edouard au mariage de Francis le 20 avril 1968. Gustave et Rose au mariage de Gilles le 5 juillet 1969.
Edouard a longtemps été conseiller municipal à St Martin. Ici, avec sa moustache, lors d'une animation.
En 1957, Edouard, 73 ans, avec son petit-fils Jean-Paul. En 1964, Edouard, 80 ans, avec son arrière petit-fils Claude, fils de Bernadette.
Edouard décède à La Fosse chez sa fille Rose le 16 janvier 1969, à l'âge de 84 ans. Plus tard, Rose s'est aussi beaucoup occupée d'Eugène. Elle était employée communale à La Fosse Corduan. Un article de l'Est-Eclair du 4 mai 1986 présente une photo de son départ en retraite, son mari Gustave ("Tatave") à ses côtés, Eugène était alors encore vivant.
Génération 3 - Alice née en 1887 et Lucien né en 1880
Alice Jacquemard et Lucien Bourgeois, leur fils Paul Bourgeois
Alice Martine Jacquemard est née le 15 juillet 1887 à La Fosse Corduan, fille unique de Martin Prosper dit Amédée Jacquemard et Noémie Durut (acte de naissance avec pour témoin son oncle Arthur Lemot, meunier). Son acte de baptème, du 4 septembre 1887 à St Martin indique pour marraine Berthe Chapelle, cousine issue de germain d'Alice du côté Durut, avec pour arrière grands parents communs Abdon Dantigny et Marie Catherine Charpentrat. Deux ans plus tard, en 1889, Berthe Chapelle, née en 1872, s'est mariée à St Lupien avec Eugène Romain. Comme indiqué précédemment, dès l'âge de deux ans, Alice est élevée par ses grands-parents paternels Prosper Jacquemard et Noémie Joffron, avec son cousin Paul Lemot sénior, de 4 ans son aîné.
Alice et ses grands-parents Jacquemard, puis avant son mariage, probablement autour de 1912 (elle a alors 25 ans)
quand elle habitait Troyes au 95 faubourg Croncels chez M. Jorry. En 1915, elle habitait Asnières au 44 rue J. J. Rousseau.
Un amoureux transi d'Alice.... Etant restée longtemps célibataire, Alice a eu des prétendants. Elle a gardé la lettre de l'un d'entre eux, qui, en 1910, voyait son "image toute la nuit". Il s'appelait Abel Viltet. Une vingtaine d'années plus tard, Le Petit Troyen le cite à plusieurs reprises dans les faits divers de Buxières sur Arce, pour un attentat à la pudeur les 25, 26, 29 mars 1933 : 1 2 3 ; et le 4 août 1933 : 4. Abel Viltet est décédé en 1960, à 81 ans, à Brienne le Château (Aube).
A cette époque, quand on était éloigné, on communiquait en s'écrivant des cartes postales. En voici reçues par Alice, envoyées par ses cousins, deux par Georges : 1 (le 18 octobre 1908) 2 (le 8 novembre 1908) ; trois par Eugène : Eugène : 1 (1908) 2 (en 1912) 3 (pendant la guerre 1914-18) ; et deux lettres de trois et deux pages su 18 novembre 1910 et du 9 décembre 1910 par Berthe Renvoyé : 1 2 3 4.
Alice s'est mariée le 30 octobre 1920 à Saint Lupien avec Hector Lucien dit Lucien Bourgeois, né à Saint Lupien le 10 septembre 1880, fils d'Onésime Bourgeois, cultivateur, et Ozéline Vaillant (son acte de naissance). Elle a 33 ans, il a 40 ans, ils sont cousins à la 7ème génération par les Dauphin et les Hennequin (leurs cousinages). Lucien fut cultivateur, épicier, assureur, Alice couturière et épicière.
Alice Jacquemard, Lucien Bourgeois et leur fils Paul Bourgeois le 26 novembre 1927
au mariage de Georges Lemot,cousin germain de même âge qu'Alice, 40 ans cette année là.
1934, excursion à Lourdes, Lucien Bourgeois, époux d'Alice, est derriere le "E" de "GARAGE".
Un an et demi après leur mariage, Alice et Lucien ont eu un fils, resté unique, Paul Bourgeois, né le 14 avril 1922 à Saint Lupien. Il porte le prénom de son oncle Paul Lemot sénior décédé à la guerre sept années plus tôt.
Alice est décédée à Saint Lupien le 5 février 1930, âgée de 43 ans.Elle aurait été emportée par un cancer, un an après une promenade en bateau avec Paul. L'embarcation se serait retournée. Alice sauvé de la noyade aurait eu très peur et cette peur aurait généré un cancer. Légende familiale ? Il est sûr que Paul avait très peur de l'eau, il refusait de se baigner dans une rivière, lac ou même une piscine.
Le 25 octobre 1930 à Saint Lupien, Lucien s'est remarié avec Amélie dite Aimée Audinot, épicière, née en 1886. Celle-ci a fait le ménage dans les vieilles photos, si bien que, au grand regret de Paul, il n'y en a pratiquement pas d'Alice, seulement celles ici montrées.
Lucien après le décès d'Alice en 1934 et en 1952 avec sa seconde épouse Amélie Audinot.
A droite, Paul Bourgeois, le second Paul, entre Paul sénior et Paul junior,avant son mariage.
Le 2 août 1952 à Bérulle, dans l'Aube, Paul Bourgeois, fils d'Alice et Lucien, a épousé Yolande Breugnot, née en 1931 à Bérulle. Ils ont eu deux enfants, Gérard, né en 1953, et Catherine née en 1963.
1952, le mariage de Paul Bourgeois et Yolande Breugnot
Lucien Bourgeois est décédé à Troyes le 12 août 1955 à l'âge de 74 ans, Amélie Audinot y est décédée le 6 mars 1956, à l'âge de 69 ans.
Génération 3 - Georges né en 1887 et Léonie née en 1894
Georges Lemot et Léonie Dorr, mariés tardivement
Georges Arthur Lemot est né à La Fosse Corduan le 10 octobre 1887 (acte), la même année que sa cousine Alice Jacquemard. Il est baptisé en l'église de Saint Martin le 1er novembre 1887 (acte). Son père Arthur Lemot étant longtemps absent à l'étranger, il a surtout été élevé par sa mère Prospérine Jacquemard, avec son frère aîné Edouard et son frère cadet Eugène, le troisième frère, l'aîné Paul sénior étant élevé par les grands-parents maternels. Sa fiche matricule militaire révèle qu'il a fait son service militaire du 6 octobre 1908 au 25 septembre 1910.
Le 8 octobre 1908, deux jours après avoir été incorporé dans l'armée, Georges écrit à sa cousine Alice,
lui disant notamment qu'il n'aime pas la ville de Toul. + autre carte du 8 novembre 1908.
Georges vers 1909, à son service militaire, puis en 1913 dans la fanfare de St Martin.
A la guerre de 14-18, Georges fut blessé le 27 septembre 1914 et fait prisonnier le 26 juillet 1917 au "chemin des dames", libéré le 3 février 1918. On y trouve cette mention : "Très bon soldat qui s'est offert spontanément pour observer en avant de la 1ère ligne les mouvements de l'ennemi".
Georges a été bonnetier, cultivateur, magasinier. Il se marie à Saint Martin de Bossenay le 26 novembre 1927 avec Léonie Dorr, née le 8 octobre 1894 à Troyes (son acte de naissance). Elle était bonnetière, fille de Frédéric Dorr, bonnetier, et Léonie Marquot. Marcel Dorr, frère de Léonie de six ans plus âgé, est mort en 1916 à la guerre. Il s'était marié, en 1914 à St Martin, avec Eugénie Gastinel qui s'est ensuite remariée, le 24 juillet 1920 à St Martin avec Léopold Ployé, le cousin de Georges. C'est probablement ainsi que Georges a connu Léonie. Au mariage, le marié a 40 ans, la mariée 33 ans. Ils n'auront pas d'enfant.
26 novembre 1927, le mariage de Georges et Léonie, photo de groupe déjà présentée précédemment et photo de couple.
Sur la fin de sa vie (elle est décédée en 1939), Prospérine vivait chez son fils Georges et sa bru Léonie. Edouard et Georges étaient alors fâchés, on ne sait pas pourquoi. On ne connaît que ces propos, déjà cités pour le début, de Marguerite, fille d'Edouard, nièce de Georges, qui avait 11 ans au décès de sa grand-mère Prospérine en 1939 : "Dans ses vieux jours, Prospérine était une vieille dame toute menue. Elle habitait avec son fils Georges et sa femme dans la maison accolée à celle de son frère Amédée. Cette maison était située à côté de la ferme des Renvoyé par où la petite fille Marguerite escaladait les sureaux pour se retrouver dans le tilleul de sa grand-mère. Pourquoi escaladait-elle ? Parce qu'elle aimait bien sa grand-mère qui n'avait plus toute sa tête mais qui racontait des belles histoires. Et puis la tante Léonie lui faisait écouter de la belle musique sur son phonographe (la chanson des blés d'or, des airs d'opéra...). Et parce qu'elle n'avait pas le droit de passer par la porte, ses parents Lemot étant brouillés avec l'oncle Georges et la tante Léonie (sans doute pour des questions d'héritage...)."
Georges et Léonie le 21 juin 1947, au mariage de leur nièce Marguerite.
Cette brouille entre Edouard et Georges explique que l'on ait peu de photos de Georges et Léonie. Il y en a davantage pour Eugène, qui, est décédé très âgé et est resté près de St Martin, à La Fosse, alors que Georges et Léonie s'installaient à Troyes. Ils y sont décédés, Georges le 23 mai 1969, à l'âge de 81 ans, et Léonie en 1898, à l'âge de 94 ans.
Georges vers 1954, à la communion de sa petite-nièce Bernadette. A côté de lui, très probablement, Léonie.
A droite, Georges le 5 mai 1961 au mariage de sa petite-bièce Bernadette.
A St Martin, les anciennes maisons d'Edouard et de son frère Georges en 2005, l'une à côté de l'autre (mêmes bâtiments au fond)
(sur la seconde photo, Mireille, petite-fille d'Edouard)
Génération 3 - Eugène né en 1894 et Georgette née en 1884
Eugène Lemot et son infirmière Georgette Piron, leur tortue Caroline et autres amis
Eugène Henri Lemot est né le 30 août 1894 à Saint Martin de Bossenay, fils d'Arthur Lemot et Prospérine Jacquemard (acte), baptisé le 23 septembre 1894 (acte), son parrain étant Clémentin Ployé, représenté par son frère Léopold. Comme expliqué précédemment, il est très probable que son père biologique soit Jacques Halbedel, né dans le Haut Rhin, qui durant l'absence d'Arthur et après son décès, habitait avec sa mère et ses frères Edouard et Georges, alors que l'aîné de la famille de quatre garçons, Paul sénior, vivait chez les grands-parents Jacquemard. On ne sait pas si Eugène a appris l'identité de son père biologique.
En 1912, Eugène, 18 ans, écrit à sa cousine Alice, 25 ans, qu'il renonce à aller
à Troyes deux fois par semaine pour participer aux répétitions de trompette.
+ deux autres cartes d'Eugène à Alice : 1 (1908) 2 (pendant la guerre 1914-18)
A droite Eugène dans la fanfare de St Martin en 1913.
Selon sa fiche matricule militaire, il est incorporé dans l'armée le 3 septembre 1914. A cinq reprise Edouard a été blessé. Il avait la moitié du visage paralysé, avec un oeil en moins. Il a vécu avec un éclat d'obus dans le corps. Extraits de sa fiche : "En plein combat et dans une situation difficile, il a contribué à arrêter net et à disperser une violente contre-attaque et à enrayer le mouvement que l'ennemi masquait derrière un rideau d'hommes levant les bras. Le 4 décembre 1916, après avoir traversé le canal de la Sambre fortement défendu par l'ennemi, s'est porté brillamment à l'attaque, a contribué à la désorganisation des résistances ennemies, à la capture de nombreux prisonniers, d'un important matériel, dont plusieurs pièces d'artillerie. Le 17 juillet 1917, sous un violent bombardement, a gardé tout son sang-froid et a très efficacement contribué par la précision de son tir à arrêter une tentative d'attaque ennemie".
Les blessés et leurs infirmières, la destinée croisée d'Eugène et Georgettte.
C'est à l'hôpital où il se remet de ses blessures de juillet 1917 que le bel Eugène, 23 ans, rencontre la petite Georgette, 33 ans...
Eugène s'est marié le 19 janvier 1918 à Givry (Saône et Loire) avec Rose Marie Georgette dite Georgette Piron, née en 1884 à Besançon (Doubs).
1918, Eugène et son infirmère Léonie devenue épouse. A droite avec la très belle broderie qu'elle a confectionnée.
Dans les médailles d'Eugène, figure sa croix de guerre et celle de son "frère Paul mort au champ d'honneur en 1915".
Vers 1935, Eugène et Georgette habitaient Clermont, dans l'Oise.
Eugène et Georgette et leur différence de tailles. A gauche en 1927 au mariage de Georges
(Paul junior entre eux), à droite en 1936 au mariage de Paul junior.
Au centre Eugène, Georgette et leur nièce Marguerite. Vers 1936.
La tortue Caroline Eugène a lontemps été gardien de prison à la centrale de Clairvaux. Avec Georgette, décédée dans les années 1960-1970, il s'était ensuite installé à La Fosse et y est resté jusqu'à son décès, entouré de sa nièce Rose et de sa petite-nièce Mireille. Eugène et Georgette aimaient beaucoup les animaux et vivaient avec une petite ménagerie, notamment trois chiens et la tortue Caroline. Celle-ci hibernait l'hiver dans la maison et vivait l'été dans le jardin, retenue par une chaîne accrochée à sa carapace. A la fin de l'hiver, Georgette mettait à côté d'elle une feuille de salade. Quand elle était mangée, Caroline était installée dans le jardin. Elle avait plus de 150 ans...
1958, 1960, 1969 (mariage de Gilles), 1972 environ, Eugène et Georgette devant leur maison, avec la soeur de Georgette au centre.
Le chien noir, sur la photo du milieu, était particulièrement fidèle et a vécu très vieux.
Eugène le 24 juillet 1976 au
mariage de son petit-neveu Régis.
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L'Est-Eclair du 11 novembre 1988, Eugène, 93 ans, est entouré de
son neveu Paul junior à gauche, Gustave et sa nièce Rose à droite.
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Eugène Lemot, peu avant son décès en février 1989 à L'hôpital de Nogent sur Seine, à 94 ans.
Le livre "Prosper et Noémie"
Un an et demi après la rédaction de cette page, la préparation d'un livre a permis d'étendre les investigation. Sur un format 21 x 21 cm, en 114 pages, il va bien au-delà de ce qui est présenté sur cette page (qui garde son intérêt pour présenter des documents originaux complets). Voici sa version pdf intégrale (20 Mo) dans la version finalisée en septembre 2021. Pour obtenir une version papier (prix environ 16 euros), voir la dernière page du pdf et me contacter. La version pdf restera accessible ici. A. B.
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Avant la publication (familiale) du livre, cette page était privée et confidentielle, seulement accessible par le lien direct pressibus.org/jacquemard (ou pressibus.org/gen/jacquemard). A partir de la date de publication, juillet 2021, cette page est devenue semi-publique, c'est-à-dire qu'elle est accessible à partir de la page publique d'accueil pressibus.org/gen (connue surtout des généalogistes), mais reste inaccessible aux moteurs de recherche.
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Alain Beyrand, alain@pressibus.org
Dossier réalisé en novembre 2019
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Lien pour aller sur mon site généalogique.
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