Les hoirs Musnier |
Introduction |
Le cantique |
Peuples, écoutez tous, prêtez l'oreille, habitants de ce globe ;
Enfants de la terre, fils des hommes, tous ensemble, riche et pauvre, Venez et voyez les œuvres de Dieu, de Dieu terrible dans ses œuvres ! Voici : Un fait s'est accompli en nos jours que personne ne croira quand on le racontera. Trois chevaliers mécontents se révoltèrent contre leur seigneur et voulurent le tuer ; Ils tramaient leur complot dans l'ombre, comme le lion dans sa caverne. [...] Anne comprit la pensée des traîtres et devina leur dessein ; [...] Et lorsqu'elle eut cessé de crier au Seigneur, elle se leva du lieu où elle gisait prosternée, Et ceignant un glaive sous sa robe, elle partit pour le lieu où se trouvaient les traîtres. Or ils étaient à table, buvant et mangeant, et comme s'ils eussent célébré un jour de fête. Аnпе dit donc au chef des conjurés : « J'ai à te parler en secret. » II se leva aussitôt, et sortit avec elle, laissant tous ceux qui l'entouraient. Alors, elle étendit la main, et tirant son poignard de sa cuisse, Elle l'enfonça avec tant de force dans le ventre du conspirateur que le fer entra dans la plaie jusqu'à la garde. Lui, frappé à mort, tomba et expira. Il était étendu aux pieds d'Anne, et gisait sans vie, dans un état à faire pitié ; Les conjurés frémirent de la constance de cette femme et de son audace. Lorsqu'ils virent leur chef baigné dans son sang, la crainte descendit sur eux ; Et leurs cœurs furent violemment troublés, et ils perdirent l'esprit et le conseil. Et il s'éleva une clameur incomparable au sein de la cité, Et chaque homme saisit ses armes, et ils sortirent avec un grand bruit et des cris effrayants ; Et ils coururent tous vers elle, depuis le plus petit jusqu'au plus grand, parce qu'ils la croyaient déjà morte. Et aussitôt ils. s'écrièrent : « Jamais rien de tel ne s'est fait. » Et ils ne laissèrent passer personne, aucun des conjurés ne put s'évader. Or, Anne dit au peuple assemblé : « Ecoutez-moi, mes frères, et rendez grâce Au Seigneur notre Dieu qui par mes mains a mis à mort en ce jour l'ennemi de notre prince. Voilà l'infâme dont la cruauté devait rejaillir sur le peuple. » Et elle leur raconta les complots des conjurés et leur projet d'égorger le comte Henry ; Et ils se saisirent d'eux, les chargèrent de chaînes et mirent à leurs complices des menottes de fer, En attendant qu'on prononçât contre eux un jugement légal. [...] |
Analyse et variantes |
Les érudits de la Champagne. Pilhou, Moissant, Camusat, Baugier, Desguerrois, ont passé ce cantique sous silence. Le récit en a seulement été conservé dans les Essais sur Paris, de Sainte-Foix et dans le Traité de la Noblesse d'André dé la Roque. Le cantique que nous publions, et qui paraît remonter au commencement du treizième siècle, est un témoignage de l'admiration que dut inspirer aux contemporains Anne Musnier, cette nouvelle Judith, sauvant la vie d'un prince justement chéri. Sous ce point de vue déjà, il mérite une attention sérieuse, surtout lorsque l'on considère combien peu d'anciens chants historiques sont parvenus jusqu'à nous. Entièrement composé de versets de la Bible, revêtu, malgré l'absence du rythme, d'une forme éminemment poétique, il constitue dans son ensemble un petit drame plein de mouvement et de vie ; et ces particularités sont en sa faveur de nouveaux et puissants motifs d'intérêt. D'ailleurs, il a l'avantage de se rattacher à la question assez ardue des institutions nobiliaires sur laquelle il reste encore bien des recherches à faire et bien des points à éclaircir. |
Car trois Gentilshommes ayant conspiré contre la personne de Henry, comme ils estoient assemblés dans une chambre pour exécuter leur détestable dessein, cette femme qui le sut à l'instant même alla les trouver, [...] |
Trois gentilshommes ayant conspiré contre le comte Henri fondirent de nuit dans son appartement. Anne Musnier, éveillée la première, perce le premier des assaillants, fait tête aux deux autres, se bat contre eux en même temps et, quoique chargée de blessures, soutient le combat jusqu'à ce qu'ils soient arrêtés. |
Provins se félicite aussi d'avoir donné la naissance à une héroïne, Anne Meunier. Trois gentilshommes attendaient le lever du comte Henri le Libéral dans un appartement proche de celui du prince dans son palais de Provins. M de Saint Foix dit que la scène se passa dans une allée du jardin du palais. |
Henry le Libéral, comte de Champagne, était destiné à mourir sous les coups de trois gentilshommes, qui avaient conspiré sa perte ; les meurtriers attendaient leur victime dans un couloir obscur du palais. Une femme, nommée Anne Meunier, qui les vit et put entendre leurs paroles sinistres [...]" |
Belle action d'Anne Musnier
Je ne connais point de titre de noblesse plus flatteur et plus beau , que celui que produisirent les descendans d'Anne Musnier, à l'époque de la vérification des nobles. Trois hommes dans une allée du jardin du comte de Champagne, en attendant son lever, s'entretenaient du complot qu'ils avaient fait de l'assassiner. Anne Musnier, cachée derrière un arbre, avait entendu une partie de leur conversation. Voyant qu'ils sortaient, emportée par l'horreur d'un attentat contre la personne de son prince, ou craignant de ne pas avoir le temps d'avertir, elle cria en leur faisant signe qu'elle voulait leur parler. Un d'eux s'avança ; elle le fit tomber à ses pieds d'un coup de couteau de cuisine, se défendit contre les deux autres, et reçut plusieurs blessures. On vint à son secours, on trouva sur ces scélérats des indices de leur conspiration ; ils l'avouèrent dans les tortures, et furent écartelés. Anne Musnier, Gérard de Langres, son mari, et leurs descendans furent anoblis. |
Anne Musnier sauva la vie au comte Henri Ier, par un acte de bravoure que Sainte-Foix raconté ainsi en ses Essais sur Paris, 3° édition, t III, p 173 :
Trois hommes dans une allée du comte de Brie et de Champagne (Henri Ier surnommé le Libéral, 1175) en attendant son lever s'entretenaient du complot qu'ils avaient fait de l'assassiner. Anne Musnier derrière un arbre avait entendu une partie de leur conversation. Voyant qu ils partaient pour accomplir leur dessein, emportée par l'horreur de l'attentat contre son prince et craignant de n'avoir pas le temps de l'avertir, elle se précipita sur eux en criant de toutes ses forces. Elle en fait tomber un à ses pieds d un coup de couteau et se débat victorieusement contre les deux autres et quoique couverte de blessures elle ne quitta pas prise jusqu'à ce qu elle fût parvenue à les faire arrêter. On trouva sur eux la preuve de leur conspiration. Ils l'avouèrent dans les tourments et furent écartelés de suite. |
Cet événement , suivant la tradition, s'est accompli dans la ville de Provins, en Brie, dont Anne Musnier parait avoir été originaire. M. Grillon, dans ses Mémoires Ms., lui donne pour théâtre le palais des comtes de Champagne, dont on voit encore les restes à Provins. |
Qui étaient Henri le Libéral et Anne Musnier ? |
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| Armoiries de Champagne (vitrail de l'Eglise de Chaource) |
Pour compléter ce portrait d'une façon plus contemporaine, voici la page Wikipédia sur Henri le Libéral (le portrait qui y est présenté est repris en haut de la présente page, face au sommaire). Et celle sur son petit-fils Thibaut IV le troubadour. Ci-contre, la tour César, à Provins, construite par Henri le Libéral, en son ancien état, avant qu'elle ne soit recouverte d'un toit.
| [le Provinois n°107, Avril 2012] |
Les légendes noyates invitées au carnaval
Princesses, chevaliers, manants et servantes se sont pressés au carnaval municipal organisé par l'équipe d'animation de l'Espace Bel Air, sur le thème des légendes noyates. Petits et grands, venus nombreux et tous plus resplendissants les uns que les autres dans leurs costumes d'époque, ont ainsi découvert un spectacle retraçant l'histoire d'Anne Musnier, née aux Noës et sauvant en 1172 le comte Henri 1er le Libéral d'un terrible complot. [...] |
Noës lès Troyes. Au nord de la commune, dans la contrée dite la Croix-des-Filles, emplacement d'un couvent de Bénédictines, fondé, dit-on, par Anne Musnier, maîtresse de Henri-le-Libéral, au XIIe siècle, signalé aujourd'hui par les fondations et par le vivier qui subsistent encore. Deux petites colonnes dont l'une soutient une table de pierre devant la croix du cimetière et l'autre est à l'église, proviennent de la Croix-des-Filles. Les deux colonnes qui supportent le bénitier sortent du même couvent. |
Il en est de même pour la bibliothèque de Provins, où l'on peut remarquer, dans la première catégorie : "Faction héroïque d'Anne Musnier (ou Meunier), bru du prévôt de la ville". |
Gautier, évêque de Langres, notifie la donation faite à Clairvaux par Udeline, veuve de Girard de Langres, d'accord avec ses fils, Bernard et Robert, de tous ses droits de dîmes sur les biens de l'abbaye sis à Longchamp. Approbation, comme suzerains, de Dameron de Buchey et de Hugues son fils. Témoins : Pierre, doyen de Bar, qui a reçu l'acte, Guichard, fils de Joubert, Pierre de Langres, Robert dit "Guins". |
Une légende contestée |
Un fait non moins curieux se passa en Champagne. Déjà, plus haut, nous avons vu que les francs-bourgeois de Troyes attachaient un grand prix à descendre par les mâles ou par les femmes des hoirs Musnier : nous avons vu le notaire Pierre Boger invoquer cette descendance en faveur de sa femme, Jeanneton Boyau, avec une insistance qui faisait supposer qu'il y attachait plus d'autorité qu'à la prétendue coutume de Champagne, fondée sur un texte interpolé. Or, voici ce qu'étaient la noblesse et les droits des « hoirs Musnier ».
D'après une tradition, qui n'a rien d'officiel , Anne Musnier ou Meunier, était femme de Gérard, originaire de Langres. Un jour, étant dans la chambre de Henri, comte de Champagne, elle aurait défendu celui-ci contre les attaques de trois assassins. Cette valeureuse femme, au péril de ses jours, aurait tué l'un et blessé grièvement les deux autres. C'est après un aussi grand service rendu à son souverain, que celui-ci aurait conféré à Anne Musnier la noblesse, avec le privilège de transmettre celle-ci à ses héritiers, à l'infini et par les femmes. II est inutile de discuter l'invraisemblance de cette légende ridicule, et d'attirer l'attention sur la présence si opportune d'une femme armée dans l'appartement du comte de Champagne. Il suffira de mettre sous les yeux de mes lecteurs le texte du prétendu anoblissement des hoirs Musnier. On remarquera d'abord qu'Anne n'y est pas mentionnée ; de plus, qu'il s'agit de l'affranchissement de deux particuliers et de leurs femmes, Gérard de Langres et Humbert Saquerel ; enfin cet affranchissement n'est même pas parfaitement gratuit, puisque Gérard et Humbert sont obligés à payer une rente annuelle de 5 sols. Ceci se passait en 1175 ; en 1198 le comte Thibaud confirmait la charte donnée par son père, en ce qui touchait à Gérard de Langres, à Musneria, sa femme, - c'est la première fois qu'elle est nommée - et à leurs enfants, pueros suos. Le comte ajoute que les héritiers de Gérard seront tenus de payer chacun 5 sous au trésorier de la cathédrale de Troyes pour le luminaire du service anniversaire de son père. Il faut avouer que l'on doit être pourvu d'une bien grande dose de bonne volonté pour voir dans ces faits soit un anoblissement, soit un droit de transmettre la noblesse par les femmes : évidemment Gérard de Langres et Humbert Saquerel étaient devenus, à dater de 1175, francs-bourgeois du comte. Et cependant c'est avec l'affranchissement de Eudes le Maire, et celui de Gérard de Langres, que les pays d'Étampes et de Troyes furent peuplés d'une foule de pseudo-gentilshommes qui, si l'on n'y avait pris garde, auraient, par leurs alliances, anobli tout le royaume de France. En bornant aujourd'hui mes recherches aux pages qui précèdent, je crois avoir démontré, au moyen de preuves incontestables :
Je termine en rappelant que la commission royale du sceau a implicitement consacré la thèse que je soutiens, par un avis du 2 décembre 1815, ainsi conçu: « On ne peut porter les « armes d'un aïeul maternel sans intervertir l'ordre naturel des « successions. » |
Anne Musnier, née au village de Les Noës, près de Troyes, était l'une des plus belles femmes de son temps. Elle devint maîtresse de Henri le Libéral, comte de Champagne. Une nuit qu'elle était enfermée près de lui dans son palais, elle s'aperçut que trois hommes, armés de poignards, venaient d'y pénétrer. Anne Musnier se jette aussitôt sur l'un des assassins, qu'elle tue, et arrache les armes des deux autres ; on accourt à ses cris et ils sont arrêtés. Henri lui accorda la noblesse pour elle et toute sa postérité. Philippe le Long, Jean et Louis XIII confirmèrent ce privilège. Les hoirs Musnier, descendants de la belle Anne, s'allièrent depuis à toutes les meilleures familles de Troyes. |
La tradition de Troyes, telle qu'elle est rapportée par Courtalon à la fin du siècle dernier, fait d'Anne Musnier une héroïne beaucoup moins biblique. Dans sa Topographie à l'article des Noë(1), il s'esprime en ces termes :
"Ce village a donné naissance à Anne Musnier qui, étant la plus belle femme de son temps, devint la maîtresse d'Henri 1er comte de Champagne." [...] Il est faux qu'Henri ait annobli Anne et sa famille, il ne lui accorda que des privilèges roturiers ; mais si le fait de la concession de ce privilège est certain(2), on doit considérer comme douteux la cause donnée à cette concession et les détails dont cette histoire a été embellie(3).
(1) Tome III, p. 11. Noë près Troyes (2) Voir plus bas actes d'Henri le Libéral, no 248. (3) Le but das inventeurs de cette légende a été de motiver le privilège excessif auquel prétendaient les descendants d'Anne |
Ce village [Noës près Troyes] a donné naissance à Anne Musnier qui, étant la plus belle femme de son temps, devint la maîtresse de Henri 1er, comte de Champagne. Elle lui sauva la vie lors d'une tentative d'assassinat en se jetant sur ses assaillants. Henri, pour la récompenser, l'anoblit. [...] Le privilège de cette noblesse fut confirmé par les rois Philippe le long, Jean & Louis XIII. |
La nature de l'héritage, quelle noblesse ? |
Les hoirs Musnier, on l'a vu en introduction, étaient anoblis. Félix Bourquelot, dans l'introduction au cantique (pages 293, 294), donne à cette distinction une signification qui n'est pas celle habituellement utilisée :
Ainsi, même si certains traits de noblesse ont pu être reconnus, cet héritage était avant tout une franchise de femme et d'homme libre, en correspondance avec la nature sociale des bénéficiaires, gentilhomme pour le mari d'Anne Musnier, puis souvent bourgeois, allant au fil du temps jusqu'à la paysannerie. L'obligation de payer un tribut annuel, comme l'a notamment signalé Anatole Barthélémy, peut-il être considéré comme une sorte de "carte de fidélité" ? On paye en effet un genre d'abonnement qui donne droit à certains privilèges. L'équilibre était-il toujours à l'avantage de l'abonné ? Peut-être pas, mais il voulait tout de même transmettre cet honneur à ses filles, ou plutôt à ses gendres... Les avantages acquis portaient principalement sur des exemptions de taxes et servitudes :
| Sceau du comte Henri Ier le Libéral en usage de 1152 à 1176 Archives nationales, coll. de sceaux, D 566 |
Henry anoblit Anne Meunier et son mari Gérard de Langres et leur donna pour armes un écu d'azur au lion d'or avec la devise "vincit omnia". Ce n était pas assez, il fallait s'acquitter envers Dieu qui avait permis une si miraculeuse délivrance. Le comte de Champagne fit bâtir une chapelle à la sainte Vierge dans son palais de Provins et partit une seconde fois pour la Terre Sainte. |
La transmission de l'héritage |
Le chapitre 45 du Traité de la Noblesse par la Roque offre une indication communiquée par M. d'Hosier, de lettres patentes patentes des comtes de Champagne, successeurs du comte Henri et de Philippe le Long, du roi Jean, de Charles VI, de Charles IX, des années 1319 1351, 1397, 1567 et 1570, enfin d une sentence du bailliage de Troyes de 1568 qui offre une espèce de commentaire sur les lettres de 1567 toutes en faveur de la noblesse des hoirs Musnier, dans la ligne féminine. Dans mes Recherches sur la Noblesse utérine imprimées avec les Recherches pour servir à l'Histoire du droit français, j'ai indiqué une foule de sentences de notre bailliage et de notre élection et d'arrêts, tant du parlement que de la cour des aides en faveur des descendants des hoirs Musnier. J ai des expéditions de la plupart de ces jugements dans un Recueil qui a appartenu au père de nos illustres Pithou. Né à Ervy, il était compatriote des Baillis qui dans le dernier siècle ont soutenu en leur faveur les droits des hoirs Musnier contestés par les préposés à la recherche de la noblesse. C'est de leurs productions que M d'Hosier avait tiré les lettres patentes ci-dessus indiquées. |
Le comte qui devait la vie au courage extraordinaire de cette femme lui donna une marque éclatante de sa reconnaissance en l'anoblissant ainsi que son mari Gérard de Nevers et voulant en outre que les femmes de sa lignée anoblissent leurs maris ; c est que l'on appelait le privilège des Hoirs Musnier. Leurs armoiries étaient d'azur au lion d'or, pour marquer le courage de lion avec lequel Anne Musnier avait attaqué les conjurés. Une fondation pieuse, dans la chapelle des comtes, sous l'invocation de la Vierge, et un monastère de filles, bâti dans le village, à la source du ruisseau qui l'arrose, et près du lieu qu'on appelle encore aujourd hui la Croix-de-la-Belle-Fille étaient destinés à perpétuer la mémoire de ce fait |
Le sieur de la Louptière cite des lettres patentes de différens rois de France qui confirmèrent ces priviléges accordés à Anne Meunier Le même auteur rapporte des actes de 1441, 1446, 1468 et 1568 qui prouvent que les femmes de la lignée de Anne Meunier anoblissaient leurs maris. On appelait cela le privilége des Meuniers. |
Elle était née au village de Dom Remy près de Vaucouleurs ; plusieurs historiens la nomment Jeanne Day ou Darc ou d Arc. Le Roi Charles VII voulant lui donner des marques éclatantes de sa reconnaissance l'anoblit, elle, Jean Day ou d Arc son père, Isabelle Romée sa mère, ainsi que Jacquemin et Jean d Arc et Pierre Perrel ses frères (ce dernier semblerait être un frère utérin), ensemble leur lignage, parenté et postérité née et à naître en ligne masculine et féminine.
[...] La Roque dans son Traité de la Noblesse rapporte vingt exemples de semblables anoblissements faits par Philippe de Valois par le Roi Jean par Charles V par Charles VI Charles VII et Louis XI en vertu desquels personne n'a prétendu que les filles eussent le privilége de communiquer la noblesse à leurs descendans. Il n y a que les parents de la Pucelle d Orléans qui aient prétendu avoir ce privilége. Il fut néanmoins interprété par une déclaration de Henri II du 26 mars 1551 par laquelle il est dit que cet établissement s étend et se perpétue seulement en faveur de ceux qui seraient descendus des frères de la Pucelle, en ligne masculine et non féminine ; que les seuls mâles seront censés nobles, et non les descendants des filles si elles ne sont mariées à des gentilshommes. Ce même privilége fut encore aboli par l'édit de Henri IV, de l'année 1598, sur le fait des anoblissements créés depuis 1578. L'édit de Louis XIII du mois de juin 1614, article X, porte que les filles et les femmes descendants des frères de la Pucelle d Orléans n'anobliront plus leurs maris à l avenir. Les déclarations de 1634 et de 1635 portent la même chose. Ainsi suivant l'édit de 1614, les descendants de la Pucelle d Orléans par les filles, nés avant cet édit, sont maintenus dans leur possession de noblesse, mais ce privilége a été aboli à compter de la publication de l'édit de 1614. Quelques familles prétendirent encore jouir des droits d'une noblesse utérine, entre autres celles de Gérard de Langres et d'Anne Musnier sa femme qui avaient obtenu des priviléges d'exception de toutes charges publiques, des Comtes de Champagne Henri et Thibaut en 1175 et 1198, pour raison de services importants à eux rendus ; les descendants de ce Gérard de Langres, tant mâles que femelles, prétendirent aux priviléges de la noblesse et, en outre que les femmes de la lignée anoblissaient et leurs enfants et leurs maris. Ces intentions étaient soutenues en 1422, 1441, et 1486 par les familles Marcou, le Tartrier, Constant, de Bury, de La Salle, Le Gras, Chassin, Dramard, Baillot, Perresin et Girardin. Les familles du Bosc en Normandie, de Compain à Orléans, de Danneau, dit Goujon, dans la province de Thiérache, d'Eudas-le-Maine, dit Chalo-Saint-Mars, à Étampes, jouirent aussi des droits d'une noblesse utérine, qui ne laissa pas, cependant à des époques postérieures d'être contestée, et réduite seulement à des exemptions d'impôts. Cette prétention de noblesse utérine pourrait encore être soutenue par une infinité d'autres familles car plusieurs de nos Rois dans le quatrième siècle, en accordant, des lettres patentes d'anoblissement, y faisaient insérer cette clause en parlant de l'anobli : avec sa postérité née et à naître mâles et femelles. |
Entre les Auteurs qui ont voulu favoriser la Noblesse de ceux qui la pretendent du côté des femmes en Champagne, Bodin dit que les non-Nobles, qui épousent des femmes Nobles, en empruntent souvent l'éclat et la noblesse.
[...] On voit un exemple de cette noblesse dans les descendants de Gerard de Langres et Anne Musnier sa femme, qui ont prétendu qu'elle se perpetuoit in infinitum, sans porter ni le nom ni les armes de Langres. Ils fondent ce privilège sur des lettres patentes de Henry et Thibault, successivement comtes de Champagne et de Brie, datées de 1175 et 1198. [...] Jean Marcon, veuf d'Agnès le Tartrier, & Agnelote Constant femme de Colinet de Bury, obtinrent deux Sentences en 1422 & 1441. qui font voir que les femmes de la lignée de Gérard de Langres, anoblissent leurs enfants & leurs maris : mais ceux-cy d'une Noblesse personnelle seulement pendant leur mariage, & leur viduité : & qu'il n'estoit pas necessaire de s'appeller de Langres pour en jouir, puisque les nommez de la Salle, le Gras, le Tartrier, Constant, du Chaffin & Dramard l'ont possédée , comme reconnus de la lignée dudit de Langres & de ladite Musnier, & que le Procureur du Roy, & le Collecteur de la Jurée en sont demeurés d'accord. |
L'on a produit en la dernière Commission pour la reformation des Nobles, en la Généralité de Champagne, une Sentence du 26 Avril 1486 donnée au profit de Jacques Perresin , pour la jouissance de cette Noblesse.
Nicolas Baillot, qui s'en est aidé, a établi ces degrés de cette manière. De Jeanne de la Salle soeur de Thibaut de la Salle, et femme de Félix le Gras, vint une fille Guillemette le Gras, femme de Jean le Tartrier. Ils eurent pour fils Pierre le Tartier Lieutenant Général du Bailli de Troyes, qui épousa Jaquette Benoît , dont sortit Jaquette le Tartrier , femme de Jean Perresin. Jacques Perresin leur fils eu de Nicolle Maillet son épouse Claude Perresin mariée à Pierre Girardin ; Il en descendit Françoise Girardin qui de Nicolas Baillot, Lieutenant General du Bailly d'Ervy, eut Anne Baillot Advocat au Parlement, mary de Magdeleine Guyot, dont Nicolas Baillot, qui a eu pour femme Marie Angenoust. |
Girard de Langres, Anne Musnier sa femme, et leurs descendants à perpetuité, ne se doit de payer par an que cinq solz par chaque personne, et au lieu du grand vendredy, se doit estre le jour de l'anniversaire du comte Henry son père, pour estre employés au luminaire d'iceluy. |
Sans s'arrêter à la distinction à faire et difficile à saisir, entre les nobles vivant roturièrement et les bourgeois vivant noblement, il faut compter encore avec les privilèges accordés, en 1178, à Gérard de Langres, à Humbert Sauquerel, à leurs femmes et à leurs lignées mâles et femelles et à leurs alliés, qui, sous la dénomination de : Hoirs Musnier, ou Musnière, étaient, au commencement du XVI* siècle, répandus dans plus de cent vingt-cinq paroisses des diocèses de Troyes, de Sens, de Châlons et de Langres. |
A cette époque de notre histoire, on discute toutes les institutions ; on scrute jusqu'aux bases des relations sociales ; on met en question, à Troyes, les droits accordés par le comte Henri-le-Libéral, à Girard de Langres, à Humbert Sauquerel, à leurs femmes, à leurs héritiers mâles et femelles et à leurs alliés. |
Il était dit dans cet acte que les père, mère, frères et soeurs d'Anne Musnier, son mari, elle, ses enfants et toute leur postérité tant masculine que féminine, sont affranchis de toutes charges et anoblis ; que les femmes nobles de la race d Anne Musnier anobliront leurs enfants nés d'elles et de pères roturiers vivant roturièrement. |
Développement et extinction de l'héritage |
Dans tous nos recueils ou commentaires des coutumes du bailliage de Troyes sont nommés les Hoirs Musnier, ou les Hoirs Musnières. On rapporte la légende, puis l'acte d'affranchissement) et généralement à ces faits s'arrête la mention qui intéresse cette a franche lignée » comme on disait au xv° siècle. Quant aux privilèges accordés à Pierre et Bancelin de Vert, il en est à peine question et, si les Hoirs Musnier dirent s'éteindre leurs privilèges au xvii'° siècle, les descendants de Pierre et de Bancelin de Vert persistèrent jusqu'a 1789 dans l'exercice de leurs privilèges.
Occupons-nous d'abord des Hoirs Musnier. Henri le Libéral, en 1175, accorda à Girard de Langres, et à Humbert Saquerel, à leurs femmes, à leurs héritiers mâles et femelles et à leurs alliés par mariage, un affranchissement qui prit un caractère légendaire et reçut la désignation de : Privilèges des Hoirs ou Héritiers Musnier. La légende, mais non les lettres du comte Henri, rapporte qu'Anne Musnier, femme de Girard de Langres, née aux Noës, près Troyes, selon d'autres, à Provins ou à Noé, près d'Ëssoyes, ce qui doit être une erreur, aurait découvert un complot formé dans le but d'attenter aux jours du comte Henri. D'où vient la légende? Nul ne lé sait aujourd'hui. Toujours est-il que l'affranchissement, mais non l'anoblissement, eut lieu en 1175 et fut confirmé trois ans après. Par cet acte, le comte Henri déclare libres Girard de Langres et Humbert Saquerel, tous leurs héritiers et conjoints par mariage et les dispense, à perpétuité, de toute taille, de toute exaction, ost et chevauchée en payant à son aumônerie, par an et le vendredi-saint, la somme de vingt sous. Ils ne devaient être, en justice, tenus de se présenter qu'au comte lui-même. En 1198, Thibault III approuve l'acte de son père, et, nommant Girard de Langres et sa femme Musnière il réduit à cinq la redevance, d'abord fuée à 20 sous, et due à l'avenir, par leurs enfants et descendants, ainsi que par leurs époux. Cette redevance devint payable le jour du décès du père de Thibault, et le produit en fut applicable aux cierges de l'église collégiale de Saint-Etienne de Troyes. Les termes de la charte d'affranchissement sont à peu près identiques à ceux qui fixent les franchises concédées aux habitants de Chaource, de Maraye et de la Villeneuve-au-Châtelot. En 1397, le chapitre de Saint-Etienne obtint, par son trésorier, Guillaume Jouvenel, de Charles VI, des lettres de garde-gardienne ou de committimus, l'autorisant à appeler et à faire citer, à l'avenir, tous les Hoirs Musnier, quel que soit leur domicile, devant le bailli de Troyes, aûn de leur faire acquitter, par chacun d'eux, la redevance due au chapitre. En 1470 les Hoirs Musnier sont au nombre de 309 personnes, payant annuellement cinq sous de rente et exemptes de toute sorte d'impôts. En 1510, il intervint entre Martin Hennequin, trésorier de Saint-Etienne, se portant fort « des venus et issus de la lignée de Hoirs Musnier » d'une part, et le procureur des habitants de Troyes d'autre part une transaction relative aux droits de voirie, les Hoirs Musnière sont dispensés de payer ces droits, lorsqu'ils transportent le produit de leur culture, tandis que le droit est dû, lorsque les charrois ont lieu pour d'autres causes. Pour attester leur lignée, ils devaient produire preuve par témoins, en présence du collecteur des jurées du roi, du procureur des habitants de Troyes et de celui du trésorier de Saint-Etienne. Ainsi fut fait en 1542, pour Ozanne, d'Arcis, descendu des Hoirs Musnière par Guillelmine, sa mère, afin d'être "reçue en la confrérie et compagnie des Hoirs Musnière pour jouir des droits, franchises et priviléges et libertés en la manière accoustumée et en payant les droits en tels cas requis". Envers le roi, le privilège principal, au commencement du xvi° siècle, était d'être dispensé de payer le droit de jurée, ce signe de franchise et de bourgeoisie. En 1526, le trésorier de Saint-Elienne est autorisé à ne plus recevoir cinq sous, mais seulement deux sous six deniers par personne. Il tenait un rôle par paroisse de tous les descendants de Girard de Langres et de Humbert Saquorel. A la fin du xv° siècle et dans la première moitié du xvi°, la descendance de Musnière peuple le diocèse de Troyes. Elle habite Troyes et sa banlieue et quarante-cinq villages du grand doyenné, puis dans soixante-quatre autres du diocèse trois dans celui de Châlons, cinq dans celui de Langres et neuf dans celui de Sens : ces derniers villages confinant le diocèse de Troyes. Aux xv° et xvi° siècles, on trouve la plus grande partie des Hoirs Musnière portant les noms des familles qui vivent aujourd'hui dans notre banlieue. En 1547, le trésorier de Saint-Etienne reçoit 75 livres de six cents personnes seulement, quoique le rôle des recettes comprennent environ onze cents noms. Déjà, à cette époque, les Hoirs Musnière ne tenaient plus guère, sinon à leurs privilèges, au moins au paiement des 2 sous de redevance» quoique, pour cela, ils eussent droit, en assistant au service commémoratif du comte, à une chandelle tortis. En 1609, le trésorier de Saint-Etienne ne reçoit que 20 liv. en mentionnant que « le chapitre retirait par le passé bonne somme de deniers pour aider à la fourniture du luminaire, suivant leurs lettres de leur exemption, et depuis 25 ans et plus ne se reçoit que peu de choses. » A partir de ce jour, il n'est plus traces de recettes faites de ce chef par le trésorier de Saint-Etienne. Les actes des comtes furent confirmés par Philippe-le-Long, le roi Jean et même par Louis XIII. Il y a donc lieu de croire que les Hoirs Musnière se confondirent avec le surplus de la population non privilégiée. Cette lignée n'atteignit jamais à la noblesse, aucun de ses membres ne paraît l'avoir ambitionnée. La plupart d'entre eux sont restés habitants de nos campagnes, où ils cultivaient le sol, comme le font encore leurs arrière-petits-fils, vivant au xix° siècle. |
Ces lignées se sont développées d'une manière presqu'incommensurable. Elles peuplent le diocèse de Troyes, et cent vingt-six villages du diocèse de Troyes, de Châlons, de Langres et de Sens. On trouve au XVe siècle des noms encore aujourd'hui fort répandus à Troyes et dans sa banlieue : à Laubres-sel, à St-Benoît-sur-Seine, à Mesnil-Sellières, aux Noës, à Fontaine près Lusigny, à Villeloup, à Linçon, à Aillefol (Gérosdot) etc.
En 1526, le trésorier de St-Etienne n'est plus autorisé à percevoir cinq sols, par an, sur chacun d'eux, mais seulement deux sous. |
On voit le bailliage de Troyes accorder au XV° siècle entre 1422 et 1486 des exemptions de la jurée à des descendants par les femmes et à tous les degrés du couple affranchi et les déclarer positivement nobles et gentilshommes. Cependant ces descendants se recommandent de moins en moins de leurs privilèges ; le trésorier de Saint-Etienne se plaint de ne plus les voir paraître à sa caisse. Vers 1600 il ne touche presque plus rien. Quelques années après il ne tient même plus les rôles de cette postérité. En 1660 on retrouve toutes les familles issues des hoirs MUSNIER payer la taille. |
Cette famille subsista plus de cinq cents ans et s'éteignit en 1668, encore croit-on que c est négligence et n'ayant pu présenter de titres lors de la révision de ceux de la noblesse. |
Exemples de transmission |
Exemple 1
(1) : En 1591, elle se trouvait descendre de la fameuse lignée des hoirs Musnier" (2) : Gillette de Pleurre, fille de sa soeur Jeanne Lesguisé est reconnue hoir Musnier Au delà de cette 11ième génération, il a fallu ajouter 4 générations pour atteindre Anne Musnier. Cela fait donc 15 générations en tout. |
Exemple 2
(3) : en 1500, il est écrit que son petit-fils *** Jacquinot Perrecin "descendait des hoirs Musnier" (4) : "Damoiselle jouissant des privilèges des hoirs Musnier" vers 1360 Au delà , il a fallu ajouter cinq générations (à raison de 3 générationspar siècle, à peu près) pour atteindre une fille d'Anne Musnier. |
Exemple 3 (recoupant en partie l'exemple 2)
(5) : en 1591, il est écrit que son arrière petit-fils *** François Mauroy descendait des hoirs Musnier *** : pour les notes (3) et (5) la descendance citée passe par le hommes. Il faut donc trouver quel grand-mère ou arrière-grand-mère avait reçu les hoirs : l'exercice peut être délicat... |
L'appel du 8 décembre 2014 |
Nous souhaitons qu'un jour une correspondante nous envoie un courriel pour nous dire qu'elle est une hoir Musnier et nous le démontre en indiquant son arbre...
D'ailleurs, pour faciliter la chose, chacun peut faire comme nous, en attribuant de mère en fille le titre de "Hoir Musnier", au delà même de la période de validité de cet héritage. De fil en aiguille, on y arriverait peut-être... Nous trouvons que ce petit privilège qui s'est transmis sur cinq siècles a une valeur plus forte que bien des titres de seigneurs, déjà par la plus grande certitude de la filiation. Nos puissants outils généalogiques permettent de donner une nouvelle vigueur à cet héritage. Alain Broquet et Alain Beyrand, le 8 décembre 2014 |
Les points de départ |
11 septembre 1458. - Michel Juvenel des Ursins, bailli de Troyes.
Le même poursuivant contre Guillaume Bellier, marchand à Troyes, et sa femme Gilette....« Disons et jugeons que lesdits défendeurs, veu les chartes, sentences, titres et lettre par eulx produits, ont assez prouvé pour obtenir leur entencion à l'encontre dudit procureur du roi, avons, laditte Gilette, déclarée et déclarons être noble et gentilfemme, née et actraite de noble lignée et aussi née, actraite et descendue de ladite lignée des hoirs Musnière et habille de joir des privilèges, libertés et franchises que ont accoutusmé de joyr et user les autres personnes nobles et aussi ceulx qui sont nez et actraiz d'icelle lignée desdits hoirs Musnière au comté de Champaigne. Et, par ces moyens, franche, quicte et exempte et ledit défenseur son mary à cause d'elle, durant sa vie, de payer au roy notredit sieur, aucune jurée.» |
On y lit que bénéficient des privilèges Musnier :
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"Points de départ Musnier"
Outre Anne Musnier, ce sont des femmes pour lesquelles un document d'époque signale qu'elles ont transmis l'héritage (généralement indiqué de leur mère à leur époux, quelquefois à leurs filles, voire fils). On écartera les attributions aux veuves transmis par père ou mari, comme dans les deux exemples précédemment cités. Un point de départ est relatif à une généalogie. Il peut s'appuyer sur un point de départ d'une autre généalogie (par exemple sa grand-mère maternelle). La transmission "père --> fille" présentée dans un document est valide, dans le cas fréquent d'un "père trait-d'union" entre mère et fille. Sur l'exemple cité intégralement plus loin "à cause de Jehan Gatoulat son père quy en estoit a cause de S.. sa femme" on voit clairement que le père joue ce rôle de trait d'union. |
Les règles et codifications de traçabilité |
Nouvelles règles de transmission du titre "Hoir Musnier"
A partir d'Anne Musnier ou d'une femme "point de départ" valide (voir encadré bleu ci-dessus) :
Un homme ne peut pas être un hoir Musnier et ne peut a fortiori pas transmettre l'héritage. |
Codifications de reconnaissance du titre "Hoir Musnier" dans les bases généalogiques :
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Application des règles sur un exemple |
1511 : Jehan LE CAMUS, de Villeloup, jouit des privilèges des hoirs Musnier à cause de Thomas LE CAMUS son père ; Pierre CHARETON, de Villeloup, à cause de Jehannette sa mère fille de Thomas LE CAMUS ; Nicolas CHARETON à cause de la dite Jehannette ; Jehan CHARETON (idem) ; Nicolas GATOULAT, de Villeloup, à cause de Jehan GATOULAT son père quy en estoit a cause de S.. sa femme, fille de feu Thomas LE CAMUS ; Nicolas CAMUS a cause de Thomas LE CAMUS son pere ; Jehan DOUCHE de
Mesnil-Saint-Loup, à cause de Marguerite sa femme fille de Thomas LE CAMUS de Villeloups ; Jacquin DOUCHE, du Mesnil-Saint-Loup, a cause de Marguerite sa mere fille dudit Thomas LE CAMUS de Villeloup ; Guillemin GUYART? a cause de Felison sa mere fille de Thomas LE CAMUS de Villeloup ; Henry GUYART de Montgueux a cause de Felison sa mere fille de Thomas LE CAMUS de Villeloup.
1535 : Colas CAMUS, de Villeloup, jouit des privilèges des hoirs Musnier à cause Jehan CAMUS son père. Guillaume UYART de Dierrey-Saint-Pierre à cause de Scason? sa mère, fille de Thomas LE CAMUS de Villeloup ; Simon LUBRAT, de Bercenay-en-Othe, à cause de Jehanette sa mère fille des CAMUS de Villeloup |
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Les nouveaux hoirs Musnier |
Alain Beyrand, décembre 2014
alain (at) pressibus.org