Mise en place d'un serveur FTP

Octobre 2002 - Mise en place de proFTP, serveur FTP

Donc, avec no-ip (cf. page précédente), il me reste pour avoir un serveur FTP qu'à mettre en place le logiciel qui gère cet accès FTP (File Transfert Protocol).

Et d'abord, quel logiciel choisir ? Premier réflexe, je regarde dans ma distribution Mandrake, je trouve proFTP. Second réflexe, je fais une recherche sur Google et lis quelques pages sur les serveurs FTP de Linux. proFTP y a une bonne presse, je l'adopte donc.
Pas de difficultés à installer le rpm, par contre ce n'est pas un logiciel graphique. Comment savoir m'en servir ? Je repars sur Internet avec Google, je récupère 4 pages explicatives en français sur 4 façons différentes d'utiliser proFTP. Je les digère, je précise une 5ème utilisation, la mienne, et je la mets en place en pompant les infos des 4 autres installs. C'est ce que je vais exposer maintenant.
Je présente d'abord mon utilisation du FTP. Elle est celle de "boîtes aux lettres FTP". Je crée une boîte à lettre por chacun de mes correspondants FTP. Elle est matérialisé par un sous-répertoire d'un répertoire racine ftp. J'y créé 2 sous répertoires, "dépôt" dans lequel le correspondant met ce qu'il m'envoie et "Envoi" dans lequel je mets ce qu'il va venir chercher. Pour simplifier la gestion, chacun supprime (de Envoi ou Dépôt) ce qu'il y a réceptionné. Il est même possible de tenir un journal partagé des demandes de transfert.

Voici comment j'ai procédé sur la Mandrake 9.0 (il y a sûrement à adapter pour d'autres distributions).

en super-utilisateur, dans /etc/shells, ajouter la ligne : /bin/false
Par Konqueror, en super utilisateur, Créer le répertoire de votre premier utilisateur ftp et mettez-le accessible à tous. Bien sûr, l'utilisateur ne pourra pas aller "plus haut" que ce répertoire.

En super utilisateur, modifiez /etc/ftpusers (s'il n'existe pas, le créer par cp /etc/passwd /etc/ftpusers) Son contenu doit ressembler à :

# This file describes the names of the users that may
 # _*NOT*_ log into the system via the FTP server.
 # This usually includes "root", "uucp", "news" and the
 # like, because those users have too much power to be
 # allowed to do "just" FTP...
 #
 root
 bin
 daemon
 adm
 lp
 sync
 shutdown
 halt
 mail
 news
 uucp
 operator
 games
 ftp
 smmsp
 mysql
 rpc
 gdm
 pop
 nobody
 anonymous
 kernel
 moi
 moi2

moi et moi2 étant mes noms d'utilisateurs. IL faut mettre ici tous les utilisateurs Linux qui n'accèderont pas à votre machine via ftp (c'est pour la sécurité, ils ont trop de pouvoir pour entrer par FTP, ce serait trop dangereux). Car, on va le voir maintenant, un utilisateur FTP est un utilisateur de votre machine Linux, mais avec des droits très limités.

Par KUser, créez le groupe proftp
Créez votre premier utilisateur par Kuser avec les caractéristiques suivantes (qui seront reprises par tous les autres utilisateurs FTP) :
- shell : /bin/false (grosse sécurité, l'utilisateur ne pourra pas utiliser la puissance d'un shell)
- groupe associé : proftp
- répertoire "home" associé : le nom du répertoire que vous lui avez réservé

En super utilisateur, mettre au point le fichier /etc/proftpd.conf. Voici, en exemple, le mien, soyez attentifs aux commentaires (lignes commençant par #), ils vous permettront de comprendre le fonctionnement du serveur FTP :

# Les utilisateirs "nobody" et "ftp" (créés par Mandrake)
#sont censés exister

# le nom du serveur
ServerName			"MonPC Serveur FTP"

# le démon reste en mémoire et écoute les connections
ServerType			standalone

# Utile surtout pour les "virtuals hosts" mais laissez ainsi
DefaultServer			on

# Autoriser l'usage de /etc/ftpusers
UseFtpUsers on

# On autorise les reprises des téléchargements interrompus :
AllowStoreRestart		on

# le daemon écoute sur le port 21 (standard)
Port				21

# Seul le propriétaire d'un fichier peut le modifier.
Umask				022

#Les logs des connections et transferts
SystemLog /var/log/proftpd.log
TransferLog /var/log/xferlog

# Nombre de processus fils maximum que va utiliser proftpd, laissez ainsi.
MaxInstances			30

# Le nom d'utilisateur et de groupe que le serveur utilise
at.
User				nobody
Group				nogroup

# habituellement, les fichiers peuvent être réécrits

AllowOverwrite		on


# Laiser à off sauf si les utilisateurs sont gérés par NIS.
PersistentPasswd		off

# Nombre maximum de clients simultanés
MaxClients 3

# Nombre maximum de clients ayant le même login
MaxClientsPerHost 2

# Message d'accueil après une connexion réussie
AccessGrantMsg "Connexion reussie pour %u - Bienvenue !"

# Pour ne pas donner d'info sur le serveur
DeferWelcome off

# Un utilisateur peut écraser ses propres fichiers
AllowOverwrite on

#Cette option permet d'indiquer quel sera le premier message affiché quand
#quelqu'un essaiera de se connecter sur notre serveur, et cela même si sa
#connexion échoue (ne pas donner de quoi identifier la machine)
ServerIdent                  on       "Server Ready"

#Si vous souhaitez restreindre le ftp à votre réseau local 192.168.0.x et à
#l'adresse 10.0.0.1 décommentez les lignes suivantes :
#
#Allow 10.0.0.1 192.168.0.
#Deny All #

#Le Timeout est le temps laissé à l'utilisateur pour envoyer des commandes,
#passé ce délai le serveur fermera la connection automatiquement.
#L'unité est exprimée en secondes. 300 secondes est un timeout correct
TimeoutStalled 600

# Default root can be used to put users in a chroot environment.
# As an example if you have a user foo and you want to put foo in /home/foo
# chroot environment you would do this:
# Répertoire racine, les connectés au ftp ne verrons que lui et son contenu
#DefaultRoot /mnt/al/armoire/ftp/contenu

#Pour bloquer TOUS les users dans leur home (important pour mon usage)
DefaultRoot ~

#Seul l'utilisateur adminftp a le droit d'écrire dans /...répertoireftp
#
#
# AllowUser adminftp
# DenyAll
#
#

# Répertoire dans lequel arrivent les utilisateurs acceptés
#DefaultChdir  /...répertoireftp

Il y a bien sûr des valeurs que vous devez personnaliser (MonPC...). Notez que j'ai mis des options que je n'utilise pas (toutes en #) pour donner d'autres idées d'utilisation. Les comemntaires sont souvent ceux que j'ai pompés de gauche et de droite (notamment sur le site Léa-Linux).

Vérifiez que le démon proftpd est actif dans les services
- Pour le lancer (si vraiment nécessaire) : /etc/init.d/proftpd start (il y a aussi stop et restart)
- Pour vérifier qu'il est bien lancé : ps ax | grep proftp
- Plus tard, si vous faites des modifications dans /etc/proftp.conf pour qu'elles soient prises en compte par le démon (déjà lancé) il suffira de taper : killall -HUP proftpd
Pour suivre les connections en direct, vous devez lancer en root dans un terminal : tail -f /var/log/proftpd.log
Pareil pour suivre le téléchargement des fichiers en direct : tail -f /var/log/xferlog
Pour donner des droits de lecture ou de lecture-écriture, utilisez Konqueror pour gérer les droits du répertoire lié à l'utilisateur (vous pouvez aussi le gérer par sous-répertoire...)
Lorsque vous déposez quelque chose dans la boîte d'envoi, mettez le en écriture toute (par Konqueror ou par un script chmod 777), afin que le réceptionnaire puisse le supprimer. De même, vous ne pouvez déplacer vos fichier de "Dépôt" vers un répertoire personnel, qu'après avoir pris les droits sur le fichier (chmod 777 + propriétaire + groupe). Pour faciliter cela, j'ai créé une icône (verrou ouvert...) qui lance le chmod 777 + chown + chgr sur tous les répertoires pouvant être concernés. A chaque envoi ou réception, je n'ai alors plus qu'à cliquer dessus et donner le mot de passe root.
Comment ajouter un correspondant FTP ? Par kuser, créer un utilisateur comme indiqué ci-dessus, créer son répertoire, en vérifier les droits et c'est opérationnel.
N'oubliez pas que vous pouvez tester la connexion FTP vous même avec un navigateur ou un logiciel FTP client (j'utilise Kbear).
Bien sûr, vous pouvez donner un nom d'utilisateur FTP à un ensemble d'utilisateurs, par exemples "photos" pour que les membres de votre famille puisse accéder à vos photos familiales avec ce nom.

Tout cela peut vous paraître long et ardu. D'une part, je n'ai pas rencontré de véritable difficulté dans cette mise en place (pourtant vous savez combien la moindre installation Mandrake est difficile pour moi...) et d'autre part il faut vous rendre compte qu'il s'agit là de la mise en place d'un système très sécurisé (au niveau du système Linux lui-même) et que la sécurité implique des contraintes...

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