A supposer, comme il est communément admis, que neuf Français sur dix descendent de Charlemagne, il y en a davantage qui descendent de Postume, empereur des Gaules de 260 à 269 après Jésus Christ, pour la simple raison qu'il vivait bien avant Charlemagne.
Il est très probable que Charlemagne lui-même descende de Postume. Cela n'a toutefois pas été démontré ni même étayé par quelques éléments précis (selon Généanet 2019). | ![]() |
Des généalogistes montrent l'existence probable (à défaut d'être certaine) d'une descendance de Postume jusqu'à Sainte Sigarde de Dijon (600-678), qui eut au moins trois enfants, respectivement ascendants de Bernard de Septimanie, Rorgon Ier du Maine et Girard de Paris, trois personnes de l'époque de Charlemagne présentes dans de nombreuses généalogies.
Sur une page de son site, Guy de Rambaud présente les premiers descendants de Postume, à qui il dédie une autre page. |
![]() | ![]() | ![]() |
Les schémas généalogiques ci-dessus et ceux qui suivront sur cette page sont extraits de ma généalogie elastoc sur Généanet, avec notamment, ici, les liens vers Postume, Sigegarde de Dijon, Bernard de Septimanie, Rorgon Ier du Maine (si vous en descendez vous pouvez vous considérer comme Rorgonide, ce qui est aussi peu signifiant qu'être descendant de Charlemagne...), Girard de Paris.
Alethius (428-512) témoin de la chute de l'empire romain
| ![]() |
![]() |
60 peuples gaulois, 60 territoires
Ci-contre carte du début du Ier siècle après J.-C. extraite du livre "Les peuples gaulois" de Stephan Fichtl (éd. Errances 2004) Ci-dessous, correspondance entre les lieux d'implantation des peuples gaulois et des départements français [page du site Lexilogos] ![]() ![]() Les Germains sont pour Jules César les voisins d'outre-Rhin. Ils deviendront plus tard les Saxons, les Suèves, les Alamans, les Goths etc. |
![]() ![]() Les druides d'aujourd'hui ne sont plus ceux d'hier. Notre vision des druides a changé... A gauche, légende de l'image de gauche, de 1910 environ [Vignette du chocolat Cardon, Cambrai] : "Une fois par an, la première nuit de l'année celtique appelée "Nuit Mère" (6ème nuit du solstice d'hiver), les druides coupent avec une serpe d'or le gui sacré, celui d'un chêne." (lien) A droite case de 1991 (Secher / Le Honzec, ["Histoire de la Bretagne" tome 1]) Sur les druides, on pourra aussi consulter cette page du site e-story ou la page Wikipédia. |
![]() Les mots et l'écriture de la langue gauloise Quelques mots ["Histoire de la Bretagne", scénario de Reynald Secher, dessin de René le Honzec, tome 1, éditions Reynald Secher 1991] + ![]() ![]() ![]() Un exemple d'écriture du gaulois avec l'alphabet latin [19, "Les Cahiers de Science et Vie" 2011, commenté par Lionel Crooson] |
![]() Les derniers druides enseignaient-ils la philosophie ? Deux cases de la BD "Les druides", scénario Jean-Luc Istin, dessin Jacques Lamontagne, tome 1 page 38. Cette série fait vivre les druides très longtemps en des pays bretons. Une étude de Numa-Denis Fustel de Coulanges en 1879 (sur cette page du site mediterranee-antique.fr), effectuée seulement à partir des écrits romains, conclut à une disparition rapide du druidisme après l'occupation romaine, avant le IIIème siècle. Un écrit d'Ausone (309-394) [15 chapitre 30] repousse cette date au IVème siècle en ce qui concerne l'enseignement. Les druides avaient encore le prestige des philosophes. Jean-Louis Brunaux va en ce sens, dans son livre "Les druides" (Le Seuil 2006). La page du site e-stoire.net) date leur disparition au cours du IIIème siècle en Gaule. En ajoutant un siècle de plus pour l'île britannique ? |
![]() Moissonneuse à roues (ci-contre) [La vie privée des hommes, "Au temps des Gaulois", dessin de Pierre Brochard, Hachette 1981]. Les Romains prendront modèle sur les charrons gaulois, qui savaient fabriquer toutes sortes de chars, de combat ou de transport. |
![]() Un case de BD d'époque ? Presque, c'est un panneau peint d'un calendrier pour le mois d'août [Revue archéologique du Centre de la France, Tome 50 (2011), Alain Ferdière, "Voyage à travers la Gaule profonde", reconstitution retouchée] |
![]() ![]() ![]() D'avant-hier à aujourd'hui Si les druides ont disparu en ne nous laissant presque rien, de nombreux vestiges nous sont parvenus. Gaulois vêtu d'une tunique (environs d'Auxerre, Ier siècle) (Photo Maurice Pons - Labor), reproduction de la page Larousse dédiée à la Gaule. Statue d'un jeune Gaulois (entre 140 et 155) (marbre de Carrare, Reims), témoignage d'une influence grecque, reproduction de la page Wikipédia sur la Gaule romaine. L'amphithéâtre de Nîmes, construit en 90-120, le mieux conservé de Gaule, témoin de la romanisation des Gaules, accueillant encore de grands spectacles. Pouvant contenir 24.000 spectateurs, il était moins grand que l'amphithéâtre de Tours / Caesarodunum. d'une capacité de 34.000 places (fin IIème siècle), un des plus vastes de l'empire Romain. Cette taille, démesurée pour la modeste cité des Turons, montre que les Gaulois, semblables à ces deux statues, venaient de toutes les campagnes environnantes pour assister aux spectacles. |
Les révoltes de -39 à -27. La défaite gauloise de Vercingétorix en -52 face aux troupes romaines de Jules César fut suivie par une série de révoltes. Maurice Bouvier-Ajam [01 page 40] les décrit ainsi : "Dès -39, les Aquitains se soulèvent à nouveau. Les populations gauloises de la Seine au Rhin prennent aussitôt les armes. Rome envoie son vaillant général Marcus Vipsanius Agrippa, le gendre d'Octave, qui bat les Aquitains en -38 et les peuples de Gaule belgique en -37. En -33, les Aquitains se soulèvent à nouveau et les Morins reprennent bataille. En -29, les Trévires, installés des deux côtés de la Moselle, égorgent les garnisaires et proclament leur indépendance. Une expédition punitive les réduit pour un temps au silence, mais les Aquitains ont profité de ces troubles à l'est pour déclencher une nouvelle offensive : il faudra deux ans au proconsul Valérius Messala Corvinus, le capitaine le plus réputé de l'époque avec Agrippa, pour rétablir l'ordre romain jusqu'aux Pyrénées. Terrible campagne. En -27, il aura droit aux honneurs du triomphe, tout comme César en -46. Mais où est donc la "paix romaine" que tant d'historiens font commencer à la reddition de Vercingétorix ?".
Auguste soucieux de la paix gauloise. En -44, huit ans après la mort du chef gaulois, son vainqueur Jules César est assassiné. Son petit-neveu Caïus Octavius, d'abord un des trois consuls, devient en -27, à 44 ans, seul maître de l'empire romain, sous le nom d'Auguste. Joël Schmidt [18 page 185] souligne les prévenances qu'eut le premier empereur romain, décédé en 14 à l'âge de 76 ans. Il se rendit quatre fois en Gaule et put ainsi désamorcer des velléités belliqueuses. Ses successeurs, à part Claude de 41 à 54, ne furent pas aussi soucieux de maintenir la paix. A partir de l'an 12, deux avant le décès d'Auguste, Lyon accueille un sanctuaire fédéral des trois Gaules où se réunissent tous les ans des délégués des soixante peuples. Ce "conseil des Gaules" avait un rôle religieux, administratif et politique, communiquant directement avec l'empereur romain. Il a eu un rôle consultatif, parfois de contre-pouvoir, certes limité. Dans ce cadre, l'amphithéâtre des trois Gaules y est inauguré en 19. L'empereur Claude, qui règne de 41 à 54 y est né, les habitants en sont fiers (ils gravent une table claudienne). |
![]() "Les Aigles de Rome" est une série en 5 albums scénarisée et dessinée par Enrico Marini, qui se déroule en l'an 9, à la fin du règne d'Auguste (ci-dessus case du tome 2) alors âgé de 71 ans. L'action se déroule à Rome et en Germanie. Edité par Dargaud de 2007 à 2016. + les trois pages de la rencontre du héros, Falco, avec Auguste : ![]() ![]() ![]() ![]() Lyon, ce qu'il reste de l'amphithéâtre des trois Gaules |
![]() ["Histoire de la Touraine, des origines à la Renaissance", scénario de Georges Couillard, dessin de Joël Tanter, 1986] |
![]() Légende : Plusieurs peuples prirent les armes dont les Andécaves et les Turons. Un Eduen, Julius Sacrovir, jeune noble romanisé, souleva les auxiliaires qu'il commandait et ameuta les paysans du Nivernais [14 page 27, R. Marcello] |
Autun / Augustudunum, capitale des Eduens était alors une cité très importante, symbole de la puissance romaine (ci-contre les murailles encore dressées). En chasser les Romains fut à l'inverse un symbole très fort d'une puissance gauloise toujours présente. Remplacer Bibracte, l'ancienne capitale, en fondant cette nouvelle ville n'avait pas été suffisant pour maîtriser les Eduens, pourtant parmi les plus forts soutiens gaulois à Rome puisque dès -124, ils avaient été proclamés "frères et consanguins du peuple romain" [01 page 54]. Une si vieille amitié... | ![]() |
![]() |
Lyon / Lugdunum capitale des Gaules
Lugdunum (Lyon), dessiné par Christophe Ansar, extrait du tome 1 de "L'année des quatre empereurs", éditions Gallia Vetus 2019 Lugdunum est alors la capitale des Gaules depuis -27, quand la capitale de la Gaule Lyonnaise est devenue le siège du pouvoir impérial pour les trois provinces gauloises, avant que ne soit institué le Conseil des Gaules sous Auguste, on l'a vu. Tite-Live (-64 - 17) écrit : "Lyon commandait les Gaules, comme l'acropole domine une cité". |
Une exaspération générale dont Vindex prend le flambeau
Les sites arbre-celtique.com, pas cette page et cosmovisions.com, par cette page résument la révolte de Gaius Julius Vindex en commençant par le présenter comme un général romain, fils de sénateur, d'origine gauloise. gouverneur de la Gaule lyonnaise avec le titre de légat propréteur. Il est exaspéré des excès en tous genre de l'empereur Néron et de la pression fiscale qui en résulte. Réunissant en janvier 68 les plus grands notables Gaulois, il est soutenu par les Séquanes, les Arvernes, les Eduens, puis les Viennois et il appelle toutes les villes de Gaule au soulèvement pour renverser Néron (restituer Rome). Il réussit à convaincre les consuls Galba et Othon, aussitôt révoqués par Néron. |
![]() |
"Celtil" par Philippe Masson (Bédéscope 1986) + les trois dernières pagea présentant la mort de Néron : ![]() ![]() ![]() |
![]() |
Vindex, un an avant l'année des quatre empereurs
Vindex est le héros en couverture du tome 1 "Mai 68" de la série "L'année des quatre empereurs", paru aux éditions Gallia Vetus en 2019. Le scénariste est Silvio Luccisano (aussi pour Postume [05]), le dessinateur est Christophe Ansar. L'album comporte 50 page et un complément de 15 pages. Voici deux pages sur le dernier combat et la mort de Vindex : ![]() ![]() Extrait de la documentation de cet album, réalisée par Silvio Luccisano : "Les sources historiques sont confuses et ne permettent pas de comprendre pourquoi, dans l'hypothèse d'un pacte secret conclu entre Rufus et Vindex, les légions ont massacré les rebelles gaulois. Si l'on retient l'existence de cette alliance, la bataille de Besançon, dont la réalité est incontestable, ne peut alors s'expliquer que par une initiative des légionnaires débordant leur commandant en chef. Il est possible également que Rufus, dont les agissements pouvaient être connus rapidement à Rome, ait joué double jeu avec Vindex. Toujours est-il qu'après la bataille son armée le proclame "imperator", honneur qu'il déclina." |
![]() |
![]() Denier de C. Julius Vindex. A l'avers "Roma restituta" (Rome restituée), au revers "Jupiter liberator" [cgb.fr] |
![]() Néron, empereur romain du 13 octobre 54 au 8 juin 68 |
![]() Galba, empereur romain du 8 juin 68 au 15 janvier 69 |
![]() Othon, empereur romain du 15 janvier 69 au 16 avril 69 |
Une autre page du site arbre-celtique relate une nouvelle révolte en cette année 69 dite des quatre empereurs. Peu après la mort de Néron, alors que Vitellius était à Lyon, un paysan gaulois du nom de Mariccus ou Marricus ou Maric souleva les Boïens (région de Sancerre, Allier) contre Rome. A la tête d'une armée de 8000 paysans, il s'empare de villages éduens. Prétendant être le libérateur des Gaules (adsertor Galliarum), il se fait passer pour un dieu. Pris par Vitellius, il est livré aux bêtes sauvages du grand amphithéâtre de Lyon. Contre toute attente, ces dernières ne le dévorent pas et, de peur que les Gaulois ne le croient invulnérable, Vitellius le fait tuer sous leurs yeux.
Bouvier-Ajam [01 page51] : "La révolte du paysan mystique n'en revêt pas moins cet intérêt historique d'être un signe caractéristique du désarroi de la population gauloise, du dégoût gaulois à l'endroit des aventures romaines, d'un élan vers l'indépendance." |
![]() Illustration anonyme de la page titrée "Mariccus the god", en fait un tableau de Briton River de 1890 représentant Daniel dans la fosse aux lions. |
![]() Vitellius, empereur romain du 19 avril au 22 décembre 69 |
![]() ![]() Vitellius et Vespasien dessinés par Christian Denayer dans le journal Tintin belge n°5 de 1969 (scénario Yves Duval), extrait du récit "La guerre des IV empereurs" + les quatre pages de ce récit : ![]() ![]() ![]() ![]() |
![]() Vespasien, empereur romain du 22 décembre 69 au 23 juin 79 |
Civilis, un chef allié qui se rebelle. Les Bataves occupent l'espace encadré par les bras du Rhin et son embouchure, à l"extrémité nord de la Gaule. Ils sont traditionnellement alliés aux Romains. Sous Néron, soupçonnés d'entente avec les Germains, deux de leurs chefs, Caius Julius Civilis et son frère Julius Paulus, sont capturés. Tous deux sont issus de race royale, citoyens romains, citoyenneté sans doute octroyée à ses ancêtres par César ou Auguste. Paulus est tué, Civilis est emmené enchaîné à la cour de Néron. Mais, en juin 68, Galba prend le pouvoir et Civilis est relâché. Galba est à son tour renversé et, après l'intermède Othon, le nouvel empereur Romain, Vitellius, en avril 69, considère à nouveau le chef batave comme un traitre.
Avec en arrière plan la confrontation des Romains Vitellius et Vespasien, qui tournera à l'avantage de ce dernier, empereur en décembre 69, une période trouble et agitée s'ensuit, l'attitude changeante et trop attentiste des autorités romaines devient incompréhensible, la mutinerie est un peu partout. Bouvier-Ajam raconte [01 page 84] : "Civilis sent bien que les chefs molestés, notamment les Trévires et les Lingons, partagent plus ou moins ses vues. Mais au lieu de les solliciter, il préfère les laisser venir. Et il décide de passer à l'action. Dans son esprit, il n'est pas question d'éterniser une guerre avec Rome : il faut simplement lui faire reconnaître que le temps de l'impérialisme oecuménique est terminé et que des peuples, par leur union, sont capables de parvenir à un équilibre et une prospérité qu'elle leur refuse. Sécession ? Peut-être, mais qui serait sûrement suivie d'une proposition d'alliance. Sécession ? peut-être pas si l'Empire, devant l'ampleur de l'action militaire des révoltés, se décide enfin à comprendre." Pages Wikipédia sur Civilis et la révolte des Bataves : "Les auteurs et artistes hollandais en firent un symbole de leur identité nationale notamment dans le contexte de la guerre d'indépendance menée par Guillaume Ier d'Orange-Nassau contre les Habsbourg. Les écrits de cette époque présentent Civilis comme un défenseur des libertés publiques et le transforment en véritable héros." | ![]() La révolte de Civilis vue en 1662 par Rembrandt (qui prénomma le chef batave Claudius) ![]() "Le Vercingétorix hollandais", récit de l'Oncle Paul dans le journal Spirou n°1470, dessin de Malois (éditions Dupuis 1966), en 5 pages de BD ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |
Trois femmes chefs de guerre se sont distinguées autour de cette année 69 :
|
![]() |
Sabinus avait pourtant bien commencé. "Peu après la conférence de Cologne, il brise solennellement, devant ses Lingons, les tables où étaient gravées les clauses des accords autrefois conclus entre les Lingons et Rome. Puis il se fait proclamer non pas empereur, mais "César" ; il sera le "César des Gaules", délivrant les Gaules de toute colonisation ou contrôle extérieur, fédérant les populations gauloises en une nation gauloise, préparant ainsi la constitution d'un empire qui ne peut résulter que d'un consensus réel, et prêt alors à être le premier des empereurs gaulois". |
![]() Histoire de France Larousse, Castex et Marcello 1976 [14]. Récit en sept pages : ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |
![]() Les démocraties gauloises. En chaque territoire, des assemblées de citoyens aisés (payant l'impôt) et disponibles se réunissaient en de grands enclos pouvant réunir plusieurs milliers de personnes. Des décisions étaient prises, des chefs (vergobrets) ou des représentants étaient élus, généralement pour une durée d'un an. Sur ce thème, voir aussi un article dans "Dossier Pour la Science" 2008. Rappel : les conseil des Gaules qui se tenait à Lyon, ci-avant. [illustrations Cléo Germain, album didactique "Les Gaulois" de Stéphanie Ledu, Milan jeunesse 2010] |
![]() Reims capitale des Gaules. En cette année 70, le lieu de réunion de l'assemblée nationale des peuples gaulois, la ville de Reims / Durocortorum, peut être considérée comme la capitale de la Gaule. [Illustration Jean-Claude Golvin (lien)] |
Sabinus toujours là.... Bouvier-Ajam : "Sabinus, contrairement à ce que croient Gaulois et Romains, n'est pas mort. Il a feint de se suicider mais, ayant éloigné ses compagnons, sauf un, après leur avoir dit qu'il se jetterait dans les flammes, il s'est enfui et réfugié dans une caverne du plateau de Langres avec le seul soldat qu'il ait gardé avec lui. Ce dernier se fait passer pour un forestier et parvient à avoir quelques contacts avec l'extérieur. Il apprend que l'épouse de Sabinus, Eponine, se laisse mourir de faim. Il arrive à la joindre et elle se rend avec lui à la cachette de Sabinus. Continuant à jouer les veuves inconsolables, elle va périodiquement le voir et, sous prétexte de voyage, passe parfois d'assez longs séjours en sa compagnie."
[14 page 34] |
![]() |
![]() ![]() ![]() ![]() |
![]() |
Calgacos empêcha les Romains de conquérir l'Ecosse [dessin du XIXème siècle]
Agricola, né à Forum Julii / Fréjus, ayant fait ses études à Marseille / Massilia [statue des thermes de Bath] Les calédoniens de Calgacos vaincus par les Romains d'Agricola. Durant le règne de Domitien, fils de Vespasien, de 81 à 96, c'est surtout dans la grande île de Bretagne que se manifeste une lutte armée contre l'occupant romain. Tacite en fait un récit détaillé avec Calgacos (ou Calgacus), celte de Calédonie (Ecosse) à la tête des révoltés en 83, qui sera défait par le formidable pacificateur Cnaeus Julius Agricola. Davantage que d'habitude, les superlatifs des écrivains romains peuvent être subjectifs, car Tacite est le gendre d'Agricola... | ![]() |
![]() ![]() ![]() |
Les empereurs de la pax romana en Gaule Ci-contre, trois empereurs Antonins : Trajan, de 98 à 117, Hadrien, de 117 à 138, Marc-Aurèle, de 161 à 180 [Wikipédia]
La paix romaine, pax romana, est présentée sur cette page Wikipédia comme "la longue période de paix (du Ier siècle au IIe siècle apr. J.-C.) imposée par l'Empire romain aux régions conquises". Plus précisément : "Cette période est généralement considérée comme ayant duré de -27, quand l'empereur Auguste déclara la fin des grandes guerres civiles du Ier siècle, jusqu'en 180 à l'annonce de la mort de l'empereur Marc Aurèle". Pour la Gaule, cette période a été beaucoup plus courte, surtout pour les habitants d'Autun et de Lyon... |
Trajan mène l'empire romain à son extension maximum
A son avènement, l'empereur Trajan avait annoncé sa volonté de conquérir le royaume des Parthes. Il y arrive à la fin de son règne d'une manière que Gilles Chaillet a romancé sur des dessins de Christian Gine dans les trois albums de la série "Les boucliers de Mars" (2011 / 2013). Ci-contre Trajan dans la dernière planche ( ![]() ![]() Hadrien privilégie la paix En 117, le successeur de Trajan est Hadrien / Adrien, son petit-neveu et fils adoptif. Il ne poursuit pas la politique expansionniste de son prédécesseur. Il renonce à tous les territoires nouvellement conquis sur les Parthes et réoriente la politique, pacifiant et à structurant administrativement l'Empire, tout en confortant des frontières qui restent fragiles. |
![]() |
![]() |
Voies routières en Gaule A tort nommées voies romaines, elles sont d'abord gauloises [ci-dessous en Meurthe et Moselle - Wikipédia]. Ci-contre, carte de la Gaule au IIème siècle. Elle est découpée en quatre grandes provinces, Narbonnaise, Aquitaine, Lyonnaise et Belgique, et les principales voies routières. [carte du site assistance scolaire, rue des écoles). La Germanie inférieure (avec Cologne /Colonia Agrippina et Mayence / Mogontiacum) et la Germanie supérieure (avec Besançon / Vesontio) n'y sont pas incluses.
La carte ci-dessous, datant de Gallien (vers 265), est plus précise (cliquez sur la miniature), incluant dans la Belgique la partie de la Germanie inférieure à l'Ouest du Rhin (avec Besançon, la Séquanie, l'Helvétie), habituellement incluses dans la Gaule (carte de Gustav Droysen, 1886, sous Gallien 260]. La .Gaule chevelue exclut la Narbonnaise. ![]() ![]() |
![]() | Déjà des embouteillages et déjà on roulait à droite (voir cette page) [dessin J.-M. Woerhel [05]] |
![]() | Les cartes routières d'alors ressemblaient à la table de Peutinger, ici anotée autour de la ville de Dreux / Durocassio (lien). Datation : fin du Ier siècle avec des mises à jour au IVème et Vème siècle pour le document d'origine (inconnu), XIIIème siècle pour la seule copie connue. |
![]() ![]() De l'oppidum d'avant la conquête romaine, à l'accès difficile, à la civitas au carrefour des routes et aux rues quadrillées (ici Trèves, Augusta Treverorum) Tome 3, "Pax romana" de "Histoire dessinée de la France", textes de Blaise Pichon, dessins de Jeff Pourquié, 2018. |
![]() |
![]() | Scènes citadines à Arles
La série "Arelate réalisée par Laurent Seuriac, en 6 volumes (2 cycles de 3 tomes), publiés de 2009 à 2017 chez Idées+ puis Cleopas puis 100Bulles, se déroule à Arles à la fin du Ier siècle et présente de nombreuses scènes de la vie quotidienne. + quatre pages : ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |
Développement du brigandage et de l'insécurité. Dans un article de 1987, Gilbert Picard apporte des précisions sur cette peu connue "révolte de Maternus" : "C'est l'existence de cette vaste zone, mal contrôlée par les autorités et dont les habitants ne devaient éprouver que des sentiments peu amicaux à l'égard des gens du Haut Poitou, qui a permis le regroupement de déserteurs dont certains en étaient peut-être originaires ; située à la limite des provinces d'Aquitaine et de Lyonnaise, elle leur permettait, en passant la Loire, de se soustraire facilement à d'éventuelles poursuites. Ce n'est pas d'ailleurs sans raison que se développera là la révolte des Bagaudes, sans parler de jacqueries et soulèvements plus récents. Il fallut évidemment beaucoup de temps à Maternus pour devenir de petit chef de brigands un véritable général insurgé. Cette lente maturation de la révolte nous paraît avoir été très bien décrite par Hérodien. [...] Simultanément des troubles éclatent dans le nord et l'est ; vers la fin du règne de Marc Aurèle, l'insécurité est générale dans toute la Gaule Chevelue et menace même de gagner l'Espagne." |
![]() "Combat de Romains et de Gaulois" par Evariste-Vital Luminais (1821-1896) |
![]() | Est-ce le roi Arthur ?
Lucius Artorius Castus, vainqueur de Maternus, a-t-il inspiré au Moyen-âge le personnage légendaire du roi Arthur ? Que ce soit dans la page Wikipédia (encore plus longue dans sa version anglaise) ou d'autres pages comme celle-ci, les arguments pour et contre se répondent sans fin et sans conclusion claire... Quant à Merlin l'enchanteur, il pourrait être un ancien druide (lien Wikipédia ou celtique). |
![]() La preuve la plus tangible est cette inscription funéraire... A gauche, illustration d'origine indéterminée, trouvée sur la Toile, associée à Artorius |
L'insensé coup de main de Maternus sur Rome. Gilbert Picard suite : "Cependant la défaite a dissous l'armée de Maternus ; lui-même avec quelques fidèles va tenter un coup désespéré sur Rome, pendant que d'autres révoltés essayent de gagner la Germanie, attaquant au passage Argentoratum [Strasbourg] où la VIIIe Augusta résiste victorieusement. Finalement Cléandre, nouveau préfet du prétoire, confie à Pescennius Niger un commandement extraordinaire ; en liaison avec des légats provinciaux énergiques, il parvient à pacifier les Gaules."
En un autre article de 1952 titré "Les révoltes paysannes dans la Gaule romaine tardive et l'Espagne", Edward Thompson apporte des précisions sur le passage de Maternus en Italie : "Quoi qu'il en soit, lorsque l'armée du gouvernement central a été envoyée à Lugdunensis, les hommes de Maternus, ou certains d'entre eux, se sont retirés de la scène de leurs activités, mais seulement pour accomplir ce qui était à la fois l'entreprise la plus dramatique et la cause immédiate de leur chute. En petits groupes, ils se sont infiltrés en Italie et à Rome, comme Romulus et ses bergers longtemps auparavant, déterminés à assassiner l'Empereur Commodus en participant à un festival dédié à la Mère des Dieux et à remplacer l'Empereur par Maternus. Ils ne se voulaient pas les représentants ou les précurseurs de toute forme de société future. Leur but était simplement de remplacer un Empereur par un autre. " Un tel coup de main audacieux pouvait-il avoir la moindre chance de succès ? |
![]() Argentoratum / Strasbourg, un camp fortifié devenu une ville |
Caracalla voulait-il se venger des Gaulois ?
Pour Joël Schmidt [18 page 354], l'empereur Caracalla, né à Lyon, fils de Septime Sévère, nourrissait une solide rancune à l'encontre des Gaulois : "Il part en campagne contre les Germains, en faisant un détour par la Gaule narbonnaise. En effet, il a un compte à régler avec le proconsul de cette province qui a montré peu d'empressement à se rallier à lui. Il le fait donc assassiner et, dit L'Histoire Auguste, "il bouleversa tout dans cette province et se fit haïr comme un tyran tout en feignant d'être un homme bon, alors qu'il était méchant de nature. Il persécuta les hommes et viola les droits des cités" [...] On s'étonne qu'un homme qui était né dans la capitale des Gaules et passait même dans son enfance pour un vrai petit Gaulois se soit acharné sur son pays d'adoption avec tant de rage. Sans doute faisait-il encore payer aux Gaules leur choix d'Albinus comme empereur.".
Ci-contre, présentée comme"La première BD de Jean-Claude Golvin, le maître de la reconstitution antique", Quadratura est une bande dessinée scénarisée par Chantal Alibert et dessinée par Jean-Claude Golvin, 1er tome en 2018 aux éditions Passé simple. L'action, une tentative d'assassinat de Caracalla, se déroule en 215 à Narbonne / Narbo Martius. + pages ![]() ![]() ![]() |
![]() |
![]() |
Le grand-père maternel de Caracalla est un ancêtre de Charlemagne, d'après la généalogie elastoc et d'après bien d'autres généalogies.
Les certitudes douteuses des généalogies Il est statistiquement sûr que nous, les Européens, sommes des descendants d'un nombre très important de ceux qui peuplaient le pourtour de la Méditerranée, et au delà, il y a vingt siècles. Plus précisément, de tous ceux qui ont eu une descendance jusqu'à nos jours. Sur plus de soixante générations, chacun de nous est relié à chacun d'entre eux de milliers et même de millions de façons différentes. Il est toutefois difficile de déterminer précisément un de ces liens d'une façon documentée. Si on veut remonter le temps, on est amené à remplacer les certitudes par des quasi ou presque certitudes, qui provoquent des divergences selon les généalogistes. De plus, les erreurs prouvées du passé ne sont pas toujours corrigées au présent et continuent à se propager... Christian Settipani, un des généalogistes historiens les plus réputés, est ainsi remonté jusqu'à Ramsès II (voir ici) et une vingtaine de générations au-delà. Jules César est-il un de nos ancêtres ? Il n'est pas présent actuellement dans la génalogie elastoc. Il devrait y apparaître, mais pas comme ascendant direct. Peut-être comme Caracalla, un petit-fils d'un ancêtre, donc un très lointain cousin... |
![]() L'entrée de Tolosa / Toulouse vue par Jean-Claude Golvin, le poisson signe épuré de reconnaissance des premiers Chrétiens et une pièce de monnaie à l'effigie de Dèce. + ![]() La faillite de l'interdiction L'empereur Dèce règne de 249 à sa mort en 251, en combattant les Goths. Il interdit la religion chrétienne, alors impopulaire et considérée comme potentiellement dangereuse. Il s'ensuit des émeutes antichrétiennes et des persécutions comme celle de Saturnin, dont l'ampleur doit être relativisée. Les victimes étant érigées en martyrs, la clandestinité, avec le poisson pour signe de reconnaissance, resserrant les liens, la communauté chrétienne s'en est trouvée renforcée. |
![]() ![]() |
Marcel Simon, dans "La civilisation de l'antiquité et le christianisme" (page 191, Arthaud 1972), ajoute les gnostiques aux croyants des anciennes religions : "En dépit de l'énergique réaction de défense de l'orthodoxie, le gnosticisme sous toutes ses formes continue d'exercer une réelle séduction parmi les intellectuels. Gnostiques et païens se rejoignent dans un même mépris vis-à-vis du christianisme commun, considéré comme la religion du vulgaire, des illettrés et des femmelettes, indigne de séduire l'élite cultivée et pensante. A l'inverse, et précisément parce que les gnostiques exaltent aux dépens de la foi, impartie à la masse des fidèles, cette connaissance supérieure qui est leur propre apanage, il se trouve dans l'Eglise nombre de bons chrétiens pour affirmer que la foi - ce que nous appellerions la foi du charbonnier - est suffisante, et pour jeter le discrédit sur tout ce qui va au-delà des rudiments de l'instruction catéchitique. Toute démarche intellectuelle, tout recours à la raison, tout effort pour donner une structure logique au message chrétien et pour l'approfondir leur apparaissent comme une trahison. Sous couleur de simplicité évangélique, ce courant obscurantiste, dont nous avons vu un Tertullien se faire l'interprète, apporte de l'eau au moulin des adversaires païens et gnostiques de l'Eglise." |
![]() | La gnose, subversion ou accomplissement du christianisme "En dépit des persécutions ayant frappé les grandes poussées gnostiques, la gnose va poursuivre subrepticement son chemin dans la chrétienté médiévale et moderne, et jusqu'à notre époque. Elle a parasité la religion chrétienne, se coulant dans son vocabulaire et dans ses schémas théologiques, mais leur donnant insidieusement un sens entièrement différent, conforme aux croyances gnostiques. La gnose a ainsi travaillé à subvertir le christianisme de l'intérieur en affectant d'en être la forme spirituellement la plus élevée." [extrait de la page du site taigong788 titrée "Les gnostiques, un mouvement religieux aux multiples influences"] |
![]() ![]() ![]() ![]() | Le christianisme en Gaule en 325, en 400, en 500 et en 600 [page du blog de Lutèce, manuel de Seconde JM Lambin (Hachette 2006), page Gaule du site Soutien67 et page du magazine "L'Histoire"] |
L'empire romain va connaître à partir de 238 de graves difficultés, à la fois internes (conflits pour prendre le pouvoir) et externes (incursions barbares). Elles ne s'atténueront vraiment qu'à partir de 285, et un peu plus tard en Gaule en 296, avec l'arrivée au pouvoir de l'empereur Aurélien et l'avènement d'un système de gouvernance plus efficace, la tétrarchie.
Bouvier-Ajam [01 page 151] : "238 est l'année record du massacre impérial : un mort au combat, un suicidé, trois assassinés. [...] Les assauts barbares à l'est se font de plus en plus fréquents [...] La vraie menace n'est plus seulement alamique : elle est franque. Par une vicissitude de l'Histoire à laquelle les temps ultérieurs donneront une certaine allure de paradoxe, ce sont les Francs qui entraîneront la provisoire fraternisation de la Gaule et de Rome et, par là, donneront la brève illusion que l'Empire romain peur continuer à présider aux destinées gallo-romaines." |
![]() Extrait de la page 238 de Wikipédia (+ page sur la "Crise du troisième siècle"). |
![]() |
Notre ancêtre perse vainqueur des Romains
Valérien et Shapur Ier sont probablement nos ancêtres (ou frères de nos ancêtres...). Si l'ascendance vers Valérien est difficile à obtenir, celle vers Shapur Ier est davantage établie, même s'il reste des points d'interrogation marqués ci-contre par le prénom "XXX". Ce lien n'est pas établi avec Charlemagne, mais avec un de ses contemporains, Angilbert de Ponthieu. Cela montre que nous descendons des Perses. Et aussi de nombreux autres peuples. Y compris les Gaulois... ![]() Gilles Chaillet, "La légion des damnés" (1975) paru dans "Les mémoires secrets de Vasco" (Lombard 2011) + la ![]() |
![]() |
![]() Combat entre Romains et Barbares vers 260 [page Wikipedia "Grand sarcophage Ludivisi"] |
![]() | Olac n°69 en 1966 (éditions SFPI), dessin de Pierre Dupuis. Les Champs Décumates en 259 sont attaqués par les Alamans.
Les onze pages du héros (inventé) Olac dans cette bataille : ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |
![]() |
![]() Gallien empereur romain de 260 à 268 [Wikipédia] Postume rassembleur des provinces gauloises [05 page 17] |
![]() |
![]() Revers d'une pièce de monnaie rendant hommage au restaurateur de la Gaule [06, verso de la page 1 de couverture] et avers d'une autre pièce, avec le portrait de Postume |
![]() [d'aprèsWikipédia]. |
![]() ![]() |
![]() ![]() ![]() |
Monnaies représentant Lélien, Marius et Victorinus.
Sur les monnaies de l'empire des Gaules, on pourra consulter cette page. |
La mort sordide de Victorinus. Le nouvel empereur règnera environ deux ans, jusqu'en 271 (novembre selon Jean Lafaurie). Il aura lui aussi une fin tragique, mais pour une autre raison que celle de ses prédécesseurs. Aurélius Victor et l'Histoire Auguste le présentent comme un débauché. Victor [07 page 39] : "Au début de son règne, il se contint, mais deux ans plus tard, après avoir violenté bien des femmes, quand il eut porté ses désirs sur l'épouse d'Attitianus et que celle-ci eut révélé le forfait à son mari, les soldats, secrètement incités à la rébellion, tuent Victorinus à Cologne au cours d'une sédition." L'Histoire Auguste [08 page 869] estime que "Victorinus était très valeureux et, mis à part sa lubricité, fut un excellent empereur".
La mort dramatique de Victorinus. Maurice Bouvier-Ajam, présentant le meurtre simultané d'un jeune fils de Victorinus (dont André Chastagnol ne croit pas à l'existence [08 page 871]), livre un récit plus tragique et marquant, repris par Joël Schmidt [02 page 140] et Anne de Leseleuc [03 page 120] en un mélodrame plus démonstratif, tout de même plus sobre que la version d'Eugène Sue en 1850 : "On sait que Victorien est égorgé à Cologne au cours d'une émeute soulevée par un officier dont il a violé l'épouse. Victorina sortait de sa résidence, tenant son petit-fils dans ses bras et accompagnée de Victorien lorsque des soldats se précipitent sur eux, arrachent l'enfant des bras de sa grand-mère, tranchent la gorge de l'empereur et du bébé qu'il avait fait César dès sa naissance. Victorina, à genoux, supplie les soldats de faire grâce ; ils ont déjà tué. Elle s'évanouit et on la dépose sur son lit." | ![]() Victorinus et son fils assassinés, Victorina alitée Illustration du roman d'Eugène Sue "L'alouette du casque ou Victoria, la mère des camps" (voir plus loin) [Gallica, dessin Horace Castelli] |
![]() ![]() ![]() |
Monnaies représentant Tetricus Ier et Tetricus II.
Carte de l'empire des Gaules au temps de Tetricus, 271-273 [d'après Wikipédia]. |
![]() | Burdigala, la ville de Tetricus
Burdigala (Bordeaux), capitale des Bituriges et, plus largement, de la Gaule Aquitaine est une ville prospère sous la direction de Tetricus, quand Victorina lui demande de devenir empereur des Gaules. [illustration d'après la page très documentée du site monumerique.aquitaine, dessin de Jean-Claude Golvin, 1999]. |
![]() | Le statut valorisé de la femme gauloise. Extraits de la page du site anti-mythes titrée "La femme gauloise (celte)" : La femme celte n'était ni effacée ni passive, elle ne jouait pas un rôle secondaire, comme à Rome ou en Grèce. Cet aspect des choses est inhérent à la nature de la culture celtique : dans la spiritualité qui servait jadis de ciment à celle-ci, le principe divin supérieur n'était pas masculin mais féminin. La femme gauloise jouit d'un statut particulier, exceptionnel même si l'on le compare à celui de la femme romaine dont la dépendance à l'égard du mari est non seulement morale mais aussi économique. La Gauloise, au contraire, dispose d'une certaine indépendance financière et assume une part de son destin à la mort de son mari. Ce privilège, qu'il faut malgré tout relativiser, a un prix : cette place dans la société et dans l'économie de la maison a été acquise par des générations de femmes qui, d'une manière générale, ont travaillé plus que les hommes. D'après Plutarque, les femmes peuvent jouer un rôle imminent dans les assemblées confédérales, celles communes à plusieurs peuples et qui traitent des alliances ou des conflits. La qualité de leur bon jugement et de leur impartialité y est reconnue. C'est pourquoi on leur confie la tâche d'arbitrer entre les deux parties.
C'est dans un tel contexte que Victorina a joué un rôle éminent. Son influence dans la désignation des empereurs et ses relations diplomatiques avec Zénobie, dont certains historiens doutent, apparaissent très probables. Ici, autre page sur la femme gauloise. |
![]() |
![]() [illustration Wikipédia] | Remplacer la domination romaine par une coopération. C'est donc une véritable expérience de coopération politique et économique qu'aurait menée les deux souveraines. Mais il manque le soutien de l'empereur de Rome, Aurélien que, d'après Joël Schmidt, Tetricus, son ami de jeunesse, avait en vain tenté de convaincre : "Aurélien était décidé à mettre un terme à l'expérience d'un gouvernement à trois têtes que Zénobie en Orient et moi-même en Occident, avions tenté d'instituer" [02 p 158].
Aurélien l'empereur romain qui régna de 270 à 275, mit fin à la fois à l'empire de Palmyre et à l'empire des Gaules, restaurant l'intégrité de l'empire romain sous son autorité et sa capitale Rome. Né vers 215 en Panonnie (aux alentours de l'Autriche, Hongrie, Slovénie), il est de la même génération que Postume, Tetricus, Victorina et Zénobie, il est censé être un ami de jeunesse de Tetricus. Bien qu'inflexible pour reconstituer l'empire romain, il laissa la vie sauve à Zénobie, Tetricus et son fils Tetricus II. | ![]() Ouvrage de Gilles Chaillet présentant le plan 3D de Rome |
![]() | Wikipédia meilleur en anglais qu'en français. Montrant l'illustration ci-contre, l'article de Wikipédia sur Victorine se termine ainsi, en 2019 :
"Le rédacteur de l'Histoire Auguste affirme qu'elle aurait émis des monnaies et aurait été proclamée "mère des camps" à l'instar d'une impératrice. Toutefois, nous ne possédons ni monnaie ni inscription de Victorine, aussi André Chastagnol et Jean Lafaurie ont-ils émis l'hypothèse que l'un et l'autre auteur se sont trompés à cause de revers de monnaies des empereurs gaulois célébrant la "Victoria Augusti" ou la "Victoria Augusta", allégorie de la Victoire."
Cette illustration sans légende de l'article de Wikipédia de début août 2019 (copie) (légende ajoutée depuis), laissant croire qu'une monnaie gauloise ait eu ce portrait au revers (L'inscription "Victoria Avg(usti)" était effectivement utilisée), est, pour le moins, une maladresse, ce qui est gênant quand on veut dénoncer une tromperie ! L'article anglais correspondant est beaucoup plus prudent, disant seulement qu'il y a des doutes et expliquant que cette effigie de Victoria est une image de Guillaume Rouillé datant du XVIème siècle... |
![]() | André Chastagnol, correcteur de l'Histoire
André Chastagnol (1920-1996) a eu un rôle essentiel dans l'analyse des textes hustoriques romains, en particulier le gros ouvrage "Histoire Auguste" [08]. Il a permis, avec d'autres, d'étonnantes découvertes. En premier lieu, cet ouvrage n'est pas écrit par six auteurs mais par un seul et il comporte de nombreuses erreurs et inventions qui ont été précisément dépistées et ont permis d'avoir un autre regard sur des données historiques qui semblaient acquises. Toutefois, à vouloir chercher partout la moindre erreur, Chastagnol est parfois allé trop loin. C'est le cas pour Victorina, le chapitre suivant en apportera la démonstration. André Chastagnol vu par Gilles Chaillet au scénario (il imagine le Romain ayant écrit l'"Histoire Auguste") et Dominique Rousseau au dessin dans le cinquième tome de "La dernière prophétie", Glénat 2012 + la ![]() |
Où est l'erreur grossière ? André Chastagnol dans sa critique de l'Histoire Auguste [08, pages 857 et 858] a nié l'existence de celle qu'il appelle Victoria. Il commence par dire que ce livre ne fait que reprendre ce qu'écrit Aurélius Victor. Il estime que "la caution de Victor ne suffit pas à écarter les doutes qui pèsent sur l'existence même de cette Victoria et, par suite, du rôle important qu'on lui attribue dans l'histoire de l'empire gaulois. Nous n'avons d'elle aucune description et, contrairement aux affirmations trop péremptoires de l'Histoire Auguste, aucune monnaie ; le titre de "mère des camps" ne reçoit aucune confirmation. Il est sûr, d'une part qu'elle n'a joué aucun rôle dans l'élévation de Marius et, de l'autre, qu'elle n'a pas obtenu le titre d'Augusta. Victor serait donc responsable d'une erreur grossière. Il n'est pas impossible que l'origine de sa bévue soit dans les nombreuses monnaies marquées des noms des empereurs gaulois et dont les revers, présentent la déesse Victoire.".
Pierre Dufraigne [07 page 162] relève que : "Il y a indépendance d'Eutrope, qui ne parle pas de Victoria, par rapport à Victor et, au contraire une certaine analogie de structure et de vocabulaire entre la phrase de Victor et c'elle de l'H.A. [Histoire Auguste [08]]. Seuls Victor et l'H.A. font mention de Victoria ; cette dernière voit en elle un personnage de premier plan, une faiseuse d'empereurs, qui intervient à plusieurs reprises et qui reçut les titres d'Augusta et de mater castrorum. Mais il n'existe pas de monnaie au nom de Victoria, bien que l'H.A. affirme le contraire. Aussi le personnage demeure-t-il mystérieux et son authenticité incertaine." Une page du site empereurs-romains.net reprend plus sévèrement l'argumentation de la grossière méprise sur le revers des pièces : "Notre bon Aurelius Victor ne se cassa pas la tête : pour lui, la mère de l'empereur gaulois Victorinus ne pouvait s'appeler que Victorina. Dès ce moment, il n'y avait plus qu'un pas à franchir pour transformer cette Victorina en Victoria et, du même coup, métamorphoser une simple allégorie monétaire, un peu pompière, en une femme de chair et de sang !". |
![]() Statue de Victorina Parc du château de Fontainebleau, au bassin des cascades, titrée "Aurélia Victorina, princesse gauloise, surnommée "La mère des camps"", datée de 1857 (dessin préliminaire en juin 1848 dans "L'illustration"), elle est en marbre blanc, haute de 2,35 m, sculptée par Louis-Joseph Daumas (1801-1887). Pourrait-on lui mettre autour du cou un torque ? |
![]() Une des nombreuses éditions | ![]() Victorina / Victoria, mère des camps | ![]() Gaulois contre Francs |
Une preuve ni dans un sens ni dans l'autre. L'illustration ci-contre, est présentée en introduction du livre "Le secret de Victorina" [03 page 8] (notée dessinée par Renata), comme le couronnement de Tetricus par Victorina / Victoria. Cette pièce (photos) est aussi signalée dans le livre de Joël Schmidt [02 page 161]. Comme pour Postume, Marius ou Valentinus, la présence de Victoria au revers ne prouve pas l'existence de Victorina. Ce n'est pas davantage la preuve de son inexistence, car on ne peut pas écarter une façon à la fois discrète et majestueuse de guider le nouvel empire, comme le suggère Maurice Bouvier-Ajam [01 page 268] : "Elle tente même de se diviniser, abrège volontiers son nom Victorina en celui de Victoria et fait frapper monnaie à son chiffre, sur des pièces où figure la représentation allégorique de la déesse Victoria, la déesse Victoire". Dans le même sens, Franz de Champagny va jusqu'à indiquer un revers de monnaie "Romae Aeternam" ou "Rome est représentée, à ce que l'on croit, sous les traits de Victorina, mère de l'empereur" [10 tome 4 chap. XV] |
![]() |
Pourquoi une femme gauloise n'aurait-elle pas eu un rôle politique primordial ? En son premier livre de 2003 [03, pages 266 et 267, ici], Anne de Leseleuc avance de solides premiers arguments en faveur d'Aurélius Victor, avec deux arguments majeurs :
|
Voici une pièce de Postume présentant la Victoire en son revers, telle qu'elle est décrite dans "L'empire gaulois, Les antoniniens" [06, page 99, collection Pierre Gendre]. Tous les revers présentant Victorina sont de ce type, aucun ne ressemble à l'illustration de Wikipédia, aucun ne présente le portait d'un personnage, cela n'a pas pu induire en erreur Aurélius Victor.
![]() |
![]() |
|
![]() |
![]() |
![]() |
Confusion entre deux stèles ! Sous le titre "Stèle funéraire de Victorina", en août / septembre 2019, une page (ici mémorisée) du site de l'Académie de Reims, ayant trait à la salle gallo-romaine du Musée Saint Rémi montre (ci-contre à gauche) une stèle différente de celle de la photo du livre d'Anne de Leseleuc. Cela signifie-t-il que la stèle a deux faces ? Non. Est-ce une autre stèle mal légendée ? Oui ! Merci au Musée Saint Rémi de Reims d'avoir répondu à mes questions et d'avoir déclenché la correction de cette confusion (en cliquant sur ce lien, vous pouvez vérifier si elle est effectuée).
Ce chapitre sera mis à jour pour prendre en compte les éléments nouveaux sur la stèle de Victorina, dont on sait encore peu de choses... mais suffisamment pour rétablir l'existence d'une grande dame que le XXème siècle a ignoré pour des raisons peu étayées. Sur l'art funéraire en Gaule, on pourra consulter cette page du blog de Maryse Marsailly ou celle-ci de Nicolas Aubry, d'où est extraite la photo de droite (origine : Autun), stèle de l'ouvrier Martio avec ses outils et une inscription du même type que pour Victorina. | ![]() |
![]() |
Le torque au cou : symbole de noblesse chez les Gaulois
Illustration de gauche : bronze, laiton, verre, hauteur 41,5 cm, trouvé dans la Juine, à Bouray-sur-Juine (Essonne). Fin du Ier s. av. J.-C. - début du Ier s. après J.-C. [Musée des Antiquités nationales, Saint-Germain-en-Laye] + extrait de légende de la page dédiée du site musee-archeologienationale, avec d'autres photos : "La statuette fut découverte vers 1845 dans la rivière Juine. Le personnage représenté est un jeune homme nu et imberbe, assis « en tailleur », portant un torque autour du cou. [...] S’agit-il de l’un des très nombreux dieux gaulois, dont on ignore en général le nom et les pouvoirs, ou d’un héros divinisé, ou encore d’un ancêtre ? La tête, formée de deux coques en bronze au plomb coulé, est soudée au corps, composée de deux parties en laiton mises en forme par un martelage. Des yeux en verre bleu et blanc, dont un seul subsiste, ont été placés dans la tête avant assemblage. Le jeune homme porte au cou un torque fermé à crochet et œillet. À la fin de la période de l’indépendance et au début de l’époque gallo-romaine, ce collier rigide en métal des Gaulois est souvent porté par les divinités indigènes, soit autour du cou, soit à la main, comme un attribut divin, ce qu’il semble bien être." Illustration de droite : le guerrier de Saint Maur en cette page, lui aussi avec un torque au cou (début du Ier siècle). |
![]() |
![]() |
Bordeaux, la ville dont Tetricus était gouverneur et où il fut désigné empereur des Gaules
Les amants de Bordeaux et Pistillus, artisan d'Autun reconnu dans toute la Gaule Terre cuite de fin IIème, début IIIème siècle, découvert à Bordeaux (Burdigala), hauteur 6,3 cm, longueur 12 cm, artiste Pistillus Ce couple amoureux, découvert en 1850 à Bordeaux, parfois appelé « amants de Bordeaux », reste exceptionnel dans l’abondante production de figurines en terre cuite gallo-romaine, où les représentations de divinités, Vénus et déesses-mères en tête, occupent une place prédominante. Les figurines, produites en très grandes séries dans le centre de la Gaule, en Bourgogne et dans d’autres régions, sont des objets de piété bon marché, destinés aux dieux, mais qui peuvent aussi accompagner le défunt dans la tombe. D’autres, plus rares, sont des jouets ou encore des éléments de décor, peut-être est-ce le cas ici. Les deux personnages, nus, mais recouverts en partie d’une couverture, sont tendrement enlacés. Traitée ici avec beaucoup de délicatesse, la scène n’a rien de commun avec les représentations érotiques très crues habituelles sur les lampes en terre cuite d’époque romaine. Mieux que sur les stèles funéraires un peu figées où figurent parfois deux époux, elle saisit de façon unique l’intimité d’un couple. Aux pieds du couple enlacé, un chien roulé en boule dort paisiblement. Au revers du lit, l’objet porte une marque de fabrique : PISTILLVS FECIT (Pistillus a fait). Le potier Pistillus, actif à Autun (Saône-et-Loire) vers la fin du IIe siècle et au début du IIIe siècle, signait une partie de sa production, contrairement à la plupart de ses collègues. Cette signature, apposée à l’intérieur du moule avant qu’il ne soit cuit, n’est pas assimilable à une signature d’artiste, elle est sans doute liée à l’organisation de la production. Celle de Pistillus se distingue par une exploitation assez raffinée de thèmes variés utilisés par la plupart des coroplathes (fabricants de figurines) : déesses protectrices, Abondance, Vénus dans un édicule, Epona, bustes d’enfants, chevaux… [photo RMN-GP Franck Raux et extrait de légende de la page dédiée du site musee-archeologienationale, avec d'autres photos] |
![]() |
Une crise économique Ainsi, chronologiquement, c'est l'empire des Gaules qui pourrait avoir généré les premières bagaudes. La frappe exagérée de monnaies (environ 350 types de pièces, d'après l'ouvrage de référence [06]), avec des pièces comportant de moins en moins de métal précieux et avec des ateliers parallèles de faux monnayage, ont provoqué une forte inflation, génératrice de panique et de forte prudence économique. En 274-275, la recrudescence des invasions barbares, en un véritable déferlement, a encore assombri le tableau. Sans oublier la peste, dont Victorina est une victime... |
![]() ![]() Combat Romain - Gaulois (bas relief du musée du Louvre, début IIème siècle) et une bagaude illustrée par P. Joubert [21] |
![]() ![]() ![]() |
Monnaies présentant Proculus, Bonosus, Probus
Un mystérieux Proculus II Comme le rapporte cette page du site empereurs-romains, titrée "Proculus", Maurice Bouvier-Ajam estime qu'il existe un second Proculus, "aventurier d'une curieuse espèce", cousin du premier, qui voulut lui succéder après sa mort comme "empereur des Gaules". Il aurait même été reconnu comme tel par les légions d'Hispanie et de [Grande-]Bretagne ! L'information, venant de Gustave Bloch, apparaît fragile. |
![]() |
![]() ![]() |
![]() Histoire de France Larousse, Castex et Marcello 1976 [14 page 43]. Récit en sept pages (le meurtre de Postume et le début des bagaudes sur la première) : ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |
Quand une armée soutient une bagaude. Pour Maurice Bouvier-Ajam [01 page 239], cette rébellion a davantage d'ampleur, touchant aussi l'armée. La révolte du Gaulois Pomponius Elien (Aelianus ou Alianus) est rejointe par l'armée du général romain Aeneus Salvius Amandus (ou Amand) : " Amandus - qui a vu les bagaudes se battre avec son armée contre les envahisseurs germaniques - rencontre là des chefs bagaudes qu'il connaissait déjà et qui lui donnent des gages de paix. Il reçoit de Maximien l'ordre de mettre leur territoire à feu et à sang. Amandus fait plus que refuser de lui obéir : il passe carrément du côté des Bagaudes, suivi de ses troupes aussi indignées que lui. L'accueil fait au transfuge est inimaginable. Il est proclamé empereur. Il passe pour avoir eu l'habileté de se dire empereur des Bagaudes et aspirant à la qualité d'empereur des Gaules : bref, il s'agit, partant de Bagaudes pacifiques ou pacifiées, d'étendre l'autorité de leur chef central, de leur empereur, sur l'ensemble du pays, par la réalisation progressive d'un accord avec tout ce qui n'est pas bagaudé. [...] Il faudra huit mois à Maximien pour en venir à bout : Amandus sera tué, dans une bataille rangée, sans doute près de Cosne. Son souvenir restera longtemps vivace ; il devient un "Saint Amand"." Saint-Amand est en effet un nom de commune souvent porté (cf. page de Wikipédia), l'origine en est incertaine ou attribuée à un Amand véritablement saint, comme en Aquitaine. Mais, par exemple, pour la commune du Berry Saint Amand Montrond (candidate au titre de centre de la France continentale), on peut s'interroger... |
![]() "Histoire de la Bretagne", texte Secher, dessin le Honzec, 1991 (285 est plus juste que 283) + la ![]() |
![]() [14 page 47] |
![]() | Les forces armées de Carausius traversent la Manche et débarquent en Gaule.
Le but : libérer le pays du joug romain, puisque Carausius est considéré comme "empereur des Gaules" par ses troupes. "Carausius, le César flamand", bande dessinée d'Edgar Ley, parue en 1951 dans la revue belge flamande KZV (lien)] + trois planches : ![]() ![]() ![]() ![]() |
![]() Carausius [Wikipédia] | ![]() Gesoriacum / Boulogne sur Mer, première capitale de l'empire de Carausius [Jean-Claude Golvin, lien] |
![]() |
![]() |
Rotomagus / Rouen seconde capitale de l'empire des Gaules de Carausius est ensuite devenue capitale de son empire des Mers, autrement dit l'empire de la Manche.
[extrait de la BD "Rouen - De Rotomagus à Rollon", oeuvre collective parue aux éditions Petit à Petit en 2015] |
Un empire de la Manche. Cet accord est très vague et ne définit aucune frontière. Il se révélera néfaste à Carausius, arrêtant sa progression territoriale. Maximien a en effet une satisfaction : Carausius n'est plus l'empereur des Gaules mais officiellement l'empereur de la Mer. D'un côté l'empereur de la Manche, de l'autre l'empereur de la Méditerranée ! C'est la fin de la résurrection de l'empire des Gaules. Fini l'espoir de le faire renaître, finie cette force d'attraction, finis les ralliements.
Cet empire de la Mer va encore vivre quelques années, jusqu'en fin 293 quand son empereur est assassiné par Allectus, son préfet du Prétoire, soutenu par les marchands de Londres / Londinium. Allectus renonce alors progressivement à ses provinces continentales pour mieux conserver son domaine insulaire. Jusqu'à ce que Constance Chlore mette fin à l'indépendance de la Bretagne insulaire en 296, Allectus étant tué au combat en 297. | ![]() Allectus [Wikipédia] |
![]() 289, l'empire de la Manche de Carausius, nommé "empire de la Mer" Carte réalisée à parti d'une description de Bouvier-Ajam alignant la limite sud sur l'axe Nantes - Alençon - Noyon - Lens. ![]() 289, empires de la Manche et de la Méditerranée (d'après carte Wikipédia de l'empire romain en 150) | ![]() Carausius est un ascendant de Charlemagne. |
La tétrarchie, l'empire romain divisé en quatre, de 293 à 306. Le mot provient du grec : tétra (quatre) et archie (gouvernement).
[carte Vikidia] Les tétrarques :
|
![]() |
![]() |
Le temps de la grande entente entre augustes et césars
Statue de Dioclétien, l'initiateur de la tétrarchie, et statue de porphyre représentant les quatre tétrarques, volée de Constantinople lors de la quatrième croisade, en 1204, et maintenant intégrée dans une paroi externe de la Basilique saint Marc de Venise. |
![]() |
![]() Les augustes marient leurs césars à leurs filles "Le double mariage de Constance Chlore et de Maximilien Galère" par Pierre Paul Rubens [musée des Beaux-Arts de Quimper, lien] En 293, les filles des Augustes épousent les Césars : Constance Chlore avec Théodora, fille de Maximien Hercule, et Galère avec Galeria Valeria, fille de Dioclétien. Du coup, en généalogie, Constance Chlore devient gendre de Maximien Hercule et Galère devient gendre de Dioclétien. |
![]() |
![]() ![]() |
Un mur pour contenir les Barbares, en prolongement du Danube et du Rhin. "Les peuples barbares aux frontières de l'Empire, vers 300" [20]. La ligne de séparation, appelée limes, est renforcée et solidement tenue durant la tétrarchie. A droite, reconstitution du limes de Germanie [Wikipedia] et le limes vu par Gilles Chaillet (1975) ("Les mémoires secrets de Vasco", 2011) |
![]() Constance Chlore, césar des Gaules de 293 à 305 (auguste en 305-306). Sa capitale est Trèves. Au Ier siècle de notre ère, Cosedia (Coutances), l'antique cité de la tribu gauloise des Unelles prit le nom de Constancia en hommage à l'empereur romain Constance Chlore et devint la capitale du Pagus Constantinus [lien] Constance Chlore est un ascendant de Charlemagne, son fils l'empereur Constantin ne l'est pas, tout en étant (ici) par son descendant Charles Constantin de Provence (902-963) aussi ascendant de nombreux généalogistes.
|
![]() |
![]() ![]() |
![]() ![]() A gauche, la conversion de Constantin au christianisme par Pierre Paul Rubens, 1622 [Wikipedia]. Elle aurait eu lieu lors de la bataille du Pont Milvius en 312, avec une appartion surnaturelle qui aurait permis de gagner la bataille. Une autre intervention divine aurait permis pareillement la conversion de Clovis presque deux siècles plus tard à la bataille de Tolbiac (pour cela Grégoire de Tours le surnomme le "nouveau Constantin" [23, page 773]). A droite, l'éphémère partage en quatre de l'empire romain en septembre 337 à la mort de Constantin Ier [d'après Wikipédia]. Constantin II gouverne la Gaule, sa capitale est Trèves. |
![]() |
Constantin Ier défend les chétiens dans le 5ème tome de la série "Roma", titré "La peur ou l'illusion", dessiné par Régis Penet, sur un scénario d'Eric Adam, Pierre Boisserie, Didier Convard, sur un concept de Gilles Chaillet. + la ![]() |
![]() ![]() | A gauche en bas, Julien, césar des Gaules de 355 à 361 puis empereur romain de 361 à 363 [illustrations Wikipédia] A droite, Julien drapé en Esculape d'après une statue grecque adaptée au XVIIème siècle pour le château de Richelieu |
![]() |
![]() |
Julien aurait-il pu fonder un empire des Gaules ?
Si Constance II l'avait laissé en paix, Julien aurait eu la stature pour créer les bases d'un empire de longue durée... Il pouvait devenir l'Auguste de la Gaule... "Apostat" est une série de bande dessinée, créée en 2009 aux Pays-Bas, réalisée par Ken Broeders, comportant sept albums et un hors-série (éditions BD Must). Julien en est le héros. Il est vrai que sa vie extraordinaire se prête à une grande saga. Celle-ci est réalisée avec soin et lyrisme. Ci-contre une case du tome 4 + deux planches du tome 1 (2012 en version française) : ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |
![]() |
Paris, la capitale des Gaules de Julien Ci-contre, Lutèce /Lutetia à son apogée, à la fin du IIème siècle, avant que Julien n'en fasse, brièvement, la capitale des Gaules. En 275, Francs et Alamans avaient mis la ville à sac et les Parisiens avaient abandonné la terre ferme pour se replier dans l'île de la Cité devenue fortifiée. On démolit pour reconstruire, Lutèce devient Paris, son emprise en rive gauche disparaît (pas complètement, voir les thermes de Cluny). C'est dans cette bourgade repliée sur son île, au loin entourée de forêts, que Julien s'installe en 360 dans un palais à l'emplacement de l'actuel Palais de Justice. [Lutèce, les Voyages d'Alix, dessin de Vincent Hénin, Casterman 2006] On peut comparer avec un "Pilotorama" [Pilote n°108 du 18/11/1961, dessin de Jacques Devaux] titré "Lutèce il y a 2000 ans", donc en -39, ![]() Pierre Chuvin dans un article de "Les collections de l''Histoire" n°9 (2000) titré "Julien, mélancolique empereur de Lutèce" : "Pourquoi Lutèce ? Julien aurait pu profiter des avantages et du confort de grandes villes, Vienne où il s'était arrêté en 355-356, Lyon, métropole des Gaules, voire Autun. Mais, soucieux avant tout d'efficacité, il avait d'abord hiverné à Sens, proche du théâtre des opérations. Or Paris, grâce aux fortifications de l'île de la Cité*, offrait une position plus sûre. Et sa situation permettait de veiller au grain dans deux directions : du côté de la frontière rhénane et du côté de la Manche et de la Grande- Bretagne. La batellerie parisienne, importante, permettait des relations et un approvisionnement commodes de ce côté-là." |
![]() ![]() A gauche, sarcophage du IIIème siècle avec philosophes et muses, pouvant être qualifié de païen ou laïc [musée du Vatican] A droite, ivoire sculpté du Vème siècle représentant l'apothéose de Symmaque ou d'un de ses proches. [British Museum] | |
Julien et Symmaque ne sont pas reconnus comme ascendants de Charlemagne mais voici leurs liens avec des contemporains de celui qui fut couronné empereur d'Occident en l'an 800, sachant que Jules Constance (fils de l'empereur Constance Chlore) est le père de Julien (et Galla la Jeune sa soeur) Ambroise de Milan (340-397) , évêque de Milan, un des quatre pères de l'église latine, était un cousin germain de Symmaque. Exemple du déchirement religieux dans les familles nobles romaines... Ci-dessous, Julien est petit-fils de Constance Chlore, fils d'un demi-frère de Constantin Ier, cousin des empereurs Constantin II, Constance II, Constant Ier et Népotien. Ils sont les "Constantiniens". |
![]() ![]() |
![]() |
![]() |
Qui a écrit ce célèbre livre ?
La réponse à cette question qui tourmente encore des historiens est dans une bande dessinée. "Histoire Auguste" [08] ("Historia Augusta", titre attribué en 1603) est un célèbre recueil de biographies des empereurs romains décrivant notamment leurs turpitudes. Dès sa sortie, à la fin du IVème siècle, il rencontra un grand succès, d'autant plus qu'il a été écrit avec des arrière-pensées politiques, renforcées par des affabulations avérées ou supposées. Dans le troisième des cinq tomes de "La dernière prophétie" (Glénat 2002 à 2012), Gilles Chaillet fait du sénateur Symmaque un deus ex machina qui se sert de l'Histoire Auguste à ses fins. + les deux dernières pages de ce troisième tome montrant la mort en 222 de l'empereur Héliogabale puis l'arrivée au pourpre de Sévère Alexandre qui régna de 222 à 235 et l'arrivée de Constantin Ier, seul maître de l'empire en 324 : ![]() ![]() ![]() |
![]() Valentinien Ier empereur d'Occident installé en Gaule, à Trèves A droite, ascendance jusqu'à Valentinien Ier | Légitimes pour les Romains et les Gaulois, ils gouvernent dans les mêmes limites géographiques que Postume. Contrairement à Postume, Valentinus et Tetricus entre 260 et 273, les quatre empereurs des Gaules qui auront cette fonction de 375 à 388 puis de 407 à 422 ne sont pas Gaulois et ne sont pas portés au pouvoir par des Gaulois. Ils deviennent empereurs de cette partie de l'empire romain par des luttes de partage du pouvoir. C'est pour cela qu'ils sont encore plus oubliés que les trois premiers. Wikipédia, par exemple, ne leur attribue pas le titre d'empereur des Gaules alors qu'ils ont bien été désignés empereurs, par le pouvoir à Rome ou par leurs troupes, et qu'ils régnaient sur la Gaule (ou un peu plus, la Bretagne, l'Hispanie), tandis qu'un autre empereur régnait à Rome et un autre à Constantinople. Du temps de Gratien et Maxime, ce partage en trois était accepté par les autres empereurs. L'empire romain vivait donc sous une triarchie. |
![]() |
Camille Julian [10 tome 7 chapitre VI III]: "C'est donc à Amiens que furent inaugurés le règne de Gratien, et la nouvelle dynastie qui allait remplacer celle de Constance. Après Trèves, Arles et Vienne, Paris et Amiens devenaient le théâtre des grandes solennités impériales. Les villes de la Gaule, qui avaient si longtemps vécu d'une vie banale, s'agitaient alors d'une fièvre ambitieuse, secouées par le triple choc des batailles sur le Rhin, des crises d'État et des querelles religieuses Le monde entier regardait vers elles. Mais Amiens, comme Paris, ne devait être pour Valentinien qu'une résidence de passage. Après la proclamation de Gratien, il se rendit à Trèves (automne de 367), et, jusqu'à sa mort, arrivée huit ans après, il ne cessa d'en faire sa capitale."
Valentinien Ier meurt en 375, Gratien doit donc lui succéder. Maurice Bouvier-Ajam [01 page 295] : "A la stupeur générale, Flavius Gratianus, le tout jeune empereur Gratien, fait savoir qu'il n'est pas Empereur d'Occident mais seulement Empereur des Gaules. Et il définit l'Empire des Gaules : la Gaule continentale, l'Espagne et la Grande-Bretagne. Les autres "provinces" de l'Empire d'Occident - Italie, Illyrie, Afrique romaine - constitueront un "troisième empire" dont le souverain sera son frère Valentinien II : en 375, Valentinien II a quatre ans ; aussi sa tutelle est-elle confiée à sa mère, "l'Augusta" Justine. C'est donc la triachie : Occident "gaulois", Occident "italo-illyrien", Orient. Quand son oncle Valens, Empereur d'Orient, est tué par les Goths à la bataille d'Andrinople (378), Gratien nomme à sa place "le comte Théodose", qui devient Théodose Ier et sera Théodose le Grand.". Cette triarchie, peu reconnue comme telle, est aussi présentée sur cette cette page du site marikavel. |
![]() ![]() |
A défaut de trouver des cartes sur cette période, il fallait en inventer... En estimant que les limites de l'empire n'ont pas changé entre 374 et 395 [carte Wikipédia ici], voici les cartes de la diarchie de 374 et, compte-tenu de la description du paragraphe précédent, de la triarchie de 375. Notez que c'est en 402 que Ravenne devient capitale de l'empire d'Occident à la place de Rome, et, non officiellement, Lutèce en 365-366 et Trèves en 367-374 quand Valentinien Ier y a résidé. + Ici une carte de la Gaule seule sous Gratien, découpée en 17 provinces. |
![]() |
![]() Maxime / Maximus ![]() Comme son père Valentinien Ier, comme Gratien et Maxime, Valentinien II, empereur d'Occident, règne à partir de Trèves [lien article "Un empereur marionnette"] Ci-contre "Histoire de la Bretagne", scénario de Reynald Secher, dessin de René le Honzec, tome 1, éd. RSE 1991 |
Maurice Bouvier-Ajam [01 page 308] estime qu'il est bien reçu en pays Bagaude : "Les évangélisateurs sont manifestement mieux reçus et écoutés en pays bagaude. Saint Martin (316-397), ce soldat panonien qui quitte l'armée romaine pour entrer dans "l'armée du Christ", cet ascète qui deviendra malgré lui évêque de Tours, cet humble qui fait trembler les puissants, est et veut être l'apôtre des pauvres et des déshérités. A Amiens, en plein hiver, il fend son manteau en deux pour couvrir les épaules d'un miséreux. Il dénonce les survivances du paganisme comme responsable de l'oppression sociale et ne ménage pas ses critiques aux "seigneurs évêques" trop riches et trop orgueilleux des grandes cités. Grâce à lui et à ses disciples, la "bonne parole" est entendue des Bagaudes, les fortifie dans leur volonté d'indépendance mais adoucit leurs moeurs, les décide parfois à accepter une certaine frugalité et à renoncer à des expéditions profitables. L'église bagaude se fait éminemment populaire, charitable, le prêtre étant proche de ses ouailles, guide moral, source de réconfort, éducateur des enfants et souvent des adultes". |
![]() |
Une illustration correcte du partage du manteau ! La scène du partage du manteau à Amiens en 334 a encore un retentissement mondial. Martin, alors âgé de 18 ans, était un fantassin patrouilleur. Très vraisemblablement, selon les usages dans l'armée romaine, il n'était donc pas à cheval, ou à côté d'un cheval, et son manteau n'était pas rouge. Sulpice Sévère est d'ailleurs muet à ce sujet. Il n'est pas facile de trouver des illustrations "historiquement correctes" comme cette couverture de l'album de BD "Martin", textes de Brunor, dessins de Dominique Bar, édité par Edifa Mame en 2009. A défaut d'Internet, en fouillant dans le colloque 1997 de Tours sur Martin, on trouve trois autres exemples, un du début du XIème siècle, deux de fin du XVème : ![]() ![]() ![]() |
![]() |
Martinus chassant les dieux gaulois
Sculptures de l'extraordinaire petite église romane "San Martin" du XIIème siècle, à Artaiz, en Espagne (Navarre), voir les nombreuses illustrations sur cette page et celle-ci. |
![]() ![]() |
Gravures sur bois. Une idole païenne est décapitée [XVIIème siècle, lien], un arbre sacré est abattu (lien).
Un prosélytisme violent. Le patrimoine gaulois, qu'il soit bâti religieux (temples dits "païens"), statuaire religieux (désignés comme "idoles") ou arboré (arbres ancestraux ayant le malheur d'être sacrés) est la cible de Martin et ses disciples. Des temples gaulois appelés fana (fanum au singulier), il ne reste que des soubassements. On en compte près de 700 qui ont laissé des traces, comme le montre Yves de Kisch dans un article de 4 pages de "Science et Vie Hors Série n°224 de 2003 ( ![]() |
![]() Vitré (Ile et Vilaine) (lien). | ![]() Condat sur Trincou (Dordogne), IIème siècle (lien) | ![]() Origine inconnue (lien) | |
|
![]() Saint Martin ordonnant à des païens d'abattre un arbre sacré (missel de la basilique Saint-Martin, XIIème siècle, coll. Bibliothèque municipale de Tours) [Histoire de la Touraine par Pierre Audin, page 34 [Le Geste, 2016)]. | ![]() L'arbre dédié à Cybèle est retombé sur les paysans, qui gisent assommés. Celui au premier plan était armé d'une épée, montrant l’opposition violente à l'évangélisation de Martin. [vitrail de la cathédrale de Chartres, lien] | ![]() Martin imagine des démons pour éradiquer les croyances gauloises ["Le XIIIème apôtre", textes Fafot - Mestrallet, dessins Lorenzo d'Esme] + ![]() |
![]() Extrait de la bande dessinée "Martin de Tours", scénario de Pierre-Yves Proust, dessin de Freddy Martin (Martin !...), éditions Glénat 1996. + pages ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() | ![]() ![]() ![]() Ascétisme et luxe. Habitat troglodytique de Martin, évêque et moine, et ses disciples, à Marmoutier, près de Tours, en haut jadis (XVIIème siècle ?), au centre aujourd'hui (+ page archéologie + page origines + ![]() |
Saint Martin et les généalogistes Martin n'eut pas de descendant, on ne lui connaît pas de neveux et on ne sait presque rien de son ascendance. Aucun généalogiste ne peut donc prétendre être de sa famille. Mais on peut avoir un ancêtre qui a connu saint Martin...
Tel est le cas de Tetradius (335-387), un ancêtre de Charlemagne (voir ci-contre) dont l'histoire est racontée sur cette page : "A la même époque [vers 380-386], l'esclave d'un certain Tetradius, un ancien proconsul, donc de haut rang, vivant peut-être en retraite dans l'un de ses domaines, était possédé d'un démon qui le torturait atrocement. Saint Martin donna l'ordre de faire amener le malade, mais il était impossible de l'approcher, tant il se jetait à belles dents sur ceux qui s'y essayaient. Tetradius supplia alors Martin de descendre lui-même jusqu'à la maison. Mais Martin refusa, car Tetradius était encore païen. Ce dernier promit de se faire chrétien si le démon était chassé de son jeune esclave. Alors, Martin accepta, imposa les mains sur le possédé et en expulsa l'esprit impur. C'est le geste rituel de l'exorcisme, que le prêtre orthodoxe utilise encore au cours de la célébration du catéchuménat. A cette vue, Tetradius eut foi dans le Christ et devint aussitôt catéchumène et reçut peu après le baptême. Il garda toujours une affection extraordinaire pour Martin.". Sur le déroulé de la vie de Martin, on pourra consulter cette page de Jean Loguevel. |
![]() | ![]() Le possédé est fermement tenu, les bras liés dans le dos. Le proconsul a une coiffe jaune, signe de son paganisme. [vitrail de la cathédrale de Chartres, lien] |
![]() ![]() |
![]() ![]() |
La Gaule gouvernée par un préfet du prétoire
En 395, sept ans après la mort de Magnus Maxime, deux ans avant celle de saint Martin, lesquels, on l'a vu, se sont rencontrés par deux fois, la Gaule est de nouveau rattachée à Rome, tout en gardant une autonomie, comme le montre le découpage de la carte ci-contre [20], correspondant au partage désormais définitif de l'empire romain par Théodose Ier en 395. D'un côté l'Orient, de l'autre l'Occident divisé en deux. On y voit une vaste "préfecture du prétoire des Gaules" (page Wikipédia), qui dura officiellement de 395 à 476, incluant la [Grande-] Bretagne et l'Hispanie et reprenant donc les frontières des défunts empires des gaules au moment de leur extension maximale. On remarque l'ajout d'un bout d'Afrique autour de Tanger (partie occidentale de la Maurétanie). Comme l'empire d'Orient est aussi divisé en deux, on retrouve une sorte de tétrarchie. Pas pour longtemps... La page du Wikipédia anglais est beaucoup plus complète. Elle avance la création des préfectures à 337 (par Constantin Ier), et même à 318, et donne une liste de ces préfets. Parmi eux : Vulcacius Rufinus (353-354), Flavius Florentius (357-360), Vulcacius Rufinus (366-368), Maximin (371-376), Ausone (377-378), Mallius Theodorus (382-383), Claudius Posthumus Dardanus (402 + 412-413), Decimus Rusticus (409-411), Agricola (416-418), Flavius Aetius (le général Aétius) (426-427), Eparchus Avitus (439), Tonantius Ferreolis (450-453), Arvandus (464-469), Flavius Magnus(469) (sont indiquées les pages du Wikipédia français, aller sur la page "English" pour, souvent, en savoir plus). | ![]() |
![]() |
A gauche Honorius, Stilicon et la bataille de Pollentia, extrait d'un récit
de 4 pages, titré "Les derniers gladiateurs" sur scénario d'Yves Duval, dessins de Philippe Delaby (paru le 17 février 1987 dans le journal Tintin n°597) + la première ![]() Ci-dessous Constantin III (Flavius Claudius Constantinus) ![]() |
![]() C'est sous son règne qu'eut lieu la plus forte percée de barbares : le 31 décembre 406 et les jours suivants, Vandales, Suèves, Alains et Burgondes franchissent le Rhin [21, dessin de Pierre Joubert] |
![]() 407, l'empire des Gaules de Constantin III La nouvelle triarchie présente deux changements de capitale : Arles / Arelate remplace Trèves pour l'empire des Gaules et Ravenne remplace Rome pour l'empire romain. |
![]() |
![]() |
![]() ![]() |
Jovin et Sebastianus sont deux frères co-empereurs des Gaules pendant quelques mois, en 412. Abandonnés par leurs troupes surtout composées de Burgondes et d'Alains, ils sont assiégés dans Valence, puis capturés par le Wisigoth Athaulf et exécutés.
A gauche Jovin et Sebastianus, à droite Maxime le Tyran [Wikipédia]. |
![]() |
![]() |
Le pillage de Rome par les Wisigoths vu par Gilles Chaillet au scénario et Dominique Rousseau eu dessin, dans le tome 5 de "La dernière prophétie". + deux planches, au début et à la fin du sac : ![]() ![]() |
![]() |
Alaric Ier, le roi des Wisigoths, n'est apparemment pas un ancêtre de Charlemagne, mais il est reconnu ancêtre de son contemporain Sancho Lopez, duc de Gascogne.
Nous descendons donc du Wisigoth Alaric, comme du Gaulois Postume ou du Romain Constance Chlore... ou d'Attila le Hun, ou de Genseric le Vandale, on le verra plus loin... Illustrations : femme wisigothe [21, Pierre Joubert] et guerrier wisigoth |
![]() |
![]() |
![]() | 419-484 Toulouse capitale du royaume wisigoth
En 2019, ainsi que l'indique cette page, Toulouse a fêté le 16ème centenaire de sa désignation comme capitale du royaume wisigoth : "Ils prennent leurs quartiers à Toulouse – non sans un dernier détour par l’Espagne – quelques mois avant le début du règne du grand Théodoric Ier (419-451). « Les raisons de leur installation sont peu connues, mais c’était sans doute pour pacifier une partie de la Gaule », note Emmanuelle Boube. Pas de passage en force : un traité (foedus) a été passé avec l’empereur romain d’Occident Honorius. « Le peuple fédéré conserve son roi, ses coutumes et reçoit la jouissance de terres. Il donne en échange sa force armée à Rome. » Gagnant-gagnant ? Pas vraiment. De plus en plus puissants face à un pouvoir romain en déliquescence, les Wisigoths parviennent à une indépendance de fait vers 470, sous le règne d’Euric. Quelles traces ont-ils laissées dans la ville ? La victoire du Franc Clovis sur Alaric II, tué lors de la bataille de Vouillé en 507, sonne le glas du royaume de Toulouse. Lequel aura laissé peu de traces malgré près d’un siècle d’existence et la succession de cinq rois. Le temps a fait son œuvre et, surtout, les Wisigoths n’étaient pas des bâtisseurs. « Les peuples de l’époque des migrations empruntent le plus souvent le cadre de vie romain, ses espaces et ses édifices », observe Emmanuelle Boube. Souvent oubliés en France, les Wisigoths le sont beaucoup moins en Espagne, où leur royaume de Tolède ne disparaîtra qu’en 711, après l’invasion arabe. " |
![]() |
![]() |
En 419, Théodoric Ier, fils d'Alaric Ier, interroge un de ses lieutenants sur un chef bagaude qui ravage les propriétés d'un Gaulois. Extrait du tome 1 de la série "La saga de Wotila", sur scénario de Hervé Pauvert et Cécile Chicault et dessin de Cécile Chicault, Delcourt 2011 + deux pages, celle présentant Toulouse la capitale de Théodoric et celle de cette case : ![]() ![]() |
En tant que Chrétiens, les Wisigoths ont longtemps été Ariens en opposition avec les Nicéens, ou Chrétiens trinitaires qui, rassemblés autour des empereurs romains et du pape, les considéraient comme des hérétiques. La Gaule fut victime de ces affrontements. [schéma Wikipedia] |
![]() |
![]() |
484-507 Narbonne capitale du royaume wisigoth, puis de la Septimanie 507-720
Sylvie Queval dans le document "Un exemple de relation interculturelle : les Wisigoths à Narbonne 461-720" : "Alaric II, succédant à son père, fut roi de 484 à 507 et fit de Narbonne sa capitale alors que la ville était déjà sous contrôle wisigoth depuis 461. Il tente la négociation avec les Francs et leur nouveau chef, Clovis ; mais il échoue et meurt à Vouillé. Les Francs occupent Toulouse et la Narbonnaise, désormais Septimanie, devient un prolongement du royaume wisigoth d’Espagne. Le royaume wisigoth est réduit à l’Espagne et la Septimanie. La capitale se déplacera à Barcelone puis Tolède mais Narbonne demeure la capitale de la province gauloise du royaume de Tolède. Elle résiste à toutes les tentatives de conquête franque. Ainsi, en 531 le roi Amalric, qui a épousé la fille de Clovis, veut la convertir à l’arianisme ; le Franc Childebert attaque Narbonne en représailles, mais la ville tient ferme et reste wisigothe. En 589 le roi wisigoth Récarède se convertit au christianisme nicéen, il entraîne la grande majorité de la population wisigothe dans son sillage. La distinction entre Romains et Goths tend à s’estomper, les mariages mixtes se multiplient. En 711, les Arabes passent Gibraltar et pénètrent en Espagne. Ils prennent Narbonne en 720." |
![]() |
Vème siècle, les Bretons (Britanni) envahissent l'Armorique. C'est la "receltisation" d'une terre encore peu peuplée. C'est l'époque où se forme la langue bretonne, "sur un substrat gaulois mêlé d'influences latines et celtes insulaires" [Nelly Blanchard, Les Cahiers de Science et Vie 91, 2014]. Le biniou n'apparaîtra qu'au XIIIème siècle, aussi peu celte que les dolmens et menhirs. Vers 510 un traité de paix est signé avec Clovis, la nouvelle Bretagne est indépendante. Cette relation Bretons d'Armorique - Francs deviendra conflictuelle à partir de 558.
![]()
["Breizh Histoire de la Bretagne", tome 2 "Une nouvelle terre", par Nicolas Jarry et Thierry Jigourel au scénario, Erwan Seure - Le Bihan au dessin, éditions Soleil 2017 + |
![]() |
En 410 le Breton Iomadus (ou Iuomadus), après avoir expulsé le "consul" Odo (ou Boso), a jeté les bases d'un petit royaume qui dura plus de 80 ans, jusqu'à l'arrivée des Francs, à en croire la courte page de Wikipédia : "Le Royaume de Blois était un territoire autonome ou semi-autonome créé en 410 par le chef breton Iuomadus. Il se maintint dans la vallée de la Loire, sans doute allié au Domaine gallo-romain, jusqu'à sa conquête par Clovis en 491."
Cette occupation précoce des Bretons étonne, alors que le gros de leur vague migratoire date de la fin du Vème siècle. Est-ce une initiative isolée de précurseurs ? Le rôle des bagaudes a-t-il été plus importants que celui des Bretons, leur chef ayant eu le charisme et l'envergure permettant le succès de l'entreprise ? |
![]() | Ci-contre inscription sur la carte de 425 [20] de ce royaume à la fois breton, gaulois, romain et bagaudé. Avec sûrement aussi des barbares qui y avaient fait halte. Une tentative localisée de stabilisation dans un grand monde instable. |
![]() ![]() Incursions bretonnes en val de Loire : succès à Blois, échec et à Tours. A gauche "Histoire de la Bretagne" tome 1 (Reynald Secher / René Le Honzec 1991) + six pages sur l'arrivée et l'installation des Bretons insulaires en Armorique : ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |
![]() Y-a-t-il vraiment eu lutte entre chrétiens et derniers druides ? Aucun écrit ne l'atteste. Comme ailleurs, les autorités chrétiennes ont combattu ce qui était considéré comme païen, à commencer par les coutumes d'origine celtique... |
La carte ci-contre [20, Les cahiers de Science et Vie n°158 2016] est une des rares à présenter l'emprise des bagaudes, qui ne peut qu'être très approximative . Elle indique aussi les premiers territoires de Gaules où s'installent des Barbares : les Wisigoths de Bordeaux à Toulouse, les Francs Saliens au nord et les Burgondes au nord-est. Et en Hispanie les Suèves au nord-ouest, qui y resteront, les Alains et Vandales, qui partiront en Afrique. Nouveaux désordres sociaux. Christine Delaplace [12 page 217] : "La Gaule du Nord et de l'Ouest subit en fait avec beaucoup plus de violence les contrecoups de la faiblesse défensive de Rome. En dépit de la carence des documents, elle donne l'impression d'avoir été victime plus durablement et plus sévèrement de ce que l'on pourrait appeler "le ciel de traîne" de l'invasion de 406-407 : lenteur de la reprise agricole, stagnation du dynamisme urbain, famine et surtout désordres sociaux qui aboutirent à la reprise de la Bagaude. Celle-ci est attestée par les Chronica en 435, de nouveau en 443. Elle semble avoir été endémique dans plusieurs régions et mieux organisée que ne l'était celle du IIIème siècle." |
![]() |
![]() ![]() avec un rôle assez flou pour Tibatto / Tibaton et l'action répressive d'Aétius (395-451) (portrait présumé à droite), le futur vainqueur d'Attila, souvent qualifié de "dernier des Romains" (mais il y eut plus tard Syagrius). ["Histoire de la Touraine, des origines à la Renaissance", scénario de Georges Couillard, dessin de Joël Tanter, 1986 - Wikipédia] |
![]() | Karadeuk le bagaude
(Caradeuc, ou Caradoc Freichfras, chef breton dans le Vannetais vers 465, aussi appelé "roi de Vannes", dont l'existence est presque mythologique...) Illustration du troisième des seize tomes des "Mystère du peuple" d'Eugène Sue, publié en 1850, pour le roman "La garde du poignatd, Karadeuk le bagaude et Ronan le Vagre" (texte intégral ici). [Gallica, dessin de Eugène-Louis Charpentier (1811-1890)]. + ![]() - Avez-vous entendu parler de la Bagaudie ? - Oui, plusieurs fois… Mon grand-père m’a dit que peu d’années après la mort de Victoria la Grande… - L’auguste mère des camps ? - Son nom est parvenu jusqu’à toi, brave porte-balle ? - Quel Gaulois ne prononce avec respect le nom de cette héroïne, quoiqu’elle soit morte depuis plus de deux siècles… A-t-on oublié les noms bien plus anciens encore de Sacrovir, de Civilis, de Vindex, du chef des cent vallées ?... - Prends garde… en prononçant ces noms glorieux, tu vas faire étinceler les yeux de mon favori Karadeuk, qui s’opiniâtre à regretter qu’il ne se soit pas trouvé un homme capable de planter un poignard dans le ventre de ce monstre de Clovis ! |
![]() ![]() A gauche, case extraite de la BD "Ce vase de Soissons ! Qui l'a cassé ?? ", par Norbert Fersen (Domino 1975). A droite, carte DHS et Kohli de la page du site mephisto-1061 sur les Burgondes ![]() 451, Gondioc et ses Burgondes combattent les Huns d'Attila aux côtés d'Aétius. ["Le chant des Elfes", tome 1, 2009 par Falba et Ratera] + la ![]() |
Les rois burgondes (points rouge), descendance de Gondicaire. On note la présence de Syagrius (point vert), de Clotilde (point bleu) et d'Evochilde (point violet). D'où la question : qui est cette Evochilde l'épouse oubliée de Clovis ? Evochilde, est mère du roi mérovingien Thierry Ier, le père étant Clovis. Celui-ci, avant son mariage chrétien et son baptême, avait donc épousé la cousine germaine de sa femme Clotilde... Explication de la page Wikipédia sur Thierry Ier : "La mère de Thierry n'est pas nommée par Grégoire de Tours qui, parlant de Clovis et de Clotilde, se contente de dire : « Il se l'associa par le mariage alors qu'il avait déjà d'une concubine un fils nommé Thierry. ». Les historiens admettent aujourd'hui à peu près unanimement l'hypothèse raisonnable qu'elle serait une princesse franque rhénane. La mère de Thierry est en réalité une épouse dite « de second rang », considérée comme « gage de paix » (friedelehen). Cette union a souvent été interprétée à tort comme un concubinage par les historiens romains chrétiens qui ne connaissaient pas les mœurs des structures familiales polygamiques germaniques, sans mariage public. Cette ascendance peut expliquer qu'il obtient en 511, outre les terres aquitaines qu'il a conquises, l'espace oriental du Regnum francorum qui recouvre l'ancien royaume de Cologne. Des auteurs parlent d'Evochilde.". On peut alors se poser la question : Est-ce Evochilde qui a conseille Clovis d'épouser sa cousine ? Cette page de l'album de BD "Clotilde (scénario de Monique Amiel) est compatible avec cette hypothèse... |
![]() | ![]() Gondebaud, roi des Burgondes, est un ascendant de Bernard de Septimanie + ![]() |
![]() |
![]() "Histoire de Lyon" texte A. Pelletier, F. Bayard, dessin Jean Prost, 1979 + la ![]() |
![]() "Césaire d'Arles", Louis-Bernard Koch au scénario, Christian Goux (éd. du Triomphe 2013) + une ![]() ![]() ![]() |
![]() Proposition de mise en place des bandages qui ont conduit à la modification crânienne de la Dame de Dully (Suisse). Geneviève Perreard-Lopreno. | Singulière beauté burgonde au Vème siècle
Extraits de la page du site sciencesetavenir titrée "L'étonnante déformation crânienne de la Dame de Dully" : "Nous disposons d’une trentaine de cas dans cette partie de l’arc lémanique, retrouvés au cours du XXème siècle. Parvenus dans la région des lacs en 443, les barbares Burgondes se sont rapidement assimilés à la population locale. Chez les Burgondes, l’une des pratiques culturelles dictées par des considérations esthétiques était la déformation intentionnelle des crânes. "Pour obtenir ce modelage, des bandages ou des éléments contraignants en tissu ou en cuir comprimaient la tête des nourrissons tant qu’elle était malléable", explique Geneviève Perreard-Lopreno, anthropologue au laboratoire d’archéologie préhistorique et d’anthropologie de l’Université de Genève (Suisse). Le tout pour obtenir, qu’il s’agisse d’hommes ou de femmes, un front rehaussé, gage de beauté. Cette coutume - qui disparaîtra au fur et à mesure de l’intégration burgonde parmi les gallo-romains - n’était d’ailleurs pas réservée à ce peuple. Elle est également observée chez les Alains et Sarmates, des groupes eurasiatiques qui se sont trouvés mêlés aux Burgondes lors des grandes migrations. Ces traditions ont été décrites sur différents sites archéologiques en Suisse, ainsi qu’en Gaule du Nord, comme à Obernai (Bas-Rhin), en Germanie et en Europe orientale. En Europe, des témoignages faisant état de ces modifications corporelles figurent déjà chez des auteurs grecs du Ve siècle avant J.-C. dans leurs descriptions des populations vivant autour de la Mer Noire. ". Cette pratique, déjà utilisée par les hommes de Néanderthal, est décrite sur la page Wikipédia "Déformation volontaire du crâne". | ![]() Visage reconstitué d'une femme burgonde (Ve siècle). Philippe Froesch - Visual Forensic. |
![]() ![]() |
A gauche, Attila reçoit en 449 l'ambassadeur de Byzance [21, dessin de Pierre Joubert].
Dessous extrait de l'album Attila - Le fléau de Dieu" dans la série "La véritable histoire vraie" scénarisée par Bernard Swysen et dessinée par Pixel Vengeur, édité par Dupuis en 2019. + la ![]() A droite, la terrible réputation qu'ont longtemps eue les Huns, ici en 1967 dans l'album "Sainte Geneviève, patronne de Paris", texte de Geneviève Flusin, dessin de Raoul Auger. + la ![]() ![]() La page Wikipédia sur les Huns montre que notre perception sur ce peuple nomade a beaucoup changé en cinquante ans : "L'analyse des restes humains retrouvés dans les tombes de culture hunnique montre, avec une grande marge d'incertitude, des types variés : mongoloïde, europoïde et métissés, de taille et conformations diverses." |
![]() |
![]() ![]() ![]() ![]() ![]() Le sac de Metz "Au printemps 451, les Huns assiègent l'antique Mettis qui résiste, à l'abri des ses remparts du IIIe siècle. Pendant le siège, les troupes d’Attila vivent sur le pays, ravageant et pillant les domaines ruraux et les bourgades de la région. Le 7 avril 451, veille de Pâques, un pan de la muraille sud s’effondre, laissant pénétrer les assiégeants, qui pillent et incendient la ville et massacrent les habitants. Le pillage de la cité dure plusieurs jours. La plupart des habitants sont asservis ou fait prisonniers, comme l’évêque Auctor ou Livier de Marsal. Seul l'oratoire de Saint-Etienne, future cathédrale, aurait échappé à la destruction." (page Wikipédia sur le siège de Metz) |
![]() |
![]() Timour contre Attila, première parution dans Spirou en 1958, par Sirius + les trois pages sur la bataille des Champs Catalauniques : ![]() ![]() ![]() + ![]() ![]() Attila mon amour, série en 6 tomes aux éditions Glénat (ici tome 5, 2002), sur scénario de Jean-Yves Mitton et dessin de Franck Bonnet. Eudoxe et les bagaudes sont absents de cette longue saga axée sur les rapports Attila - Aétius + les deux premières pages avec l'empereur Valentinien III, le roi des Wisigoths Théodoric Ier et le général Aétius : ![]() ![]() |
![]() | Harangue d'Attila à ses troupes... sur scénario de Manu Larcenet et dessin de Casanave dans l'album "Le fléau de Dieu", troisième de la série "Une aventure rocambolesque de..." (Dargaud 2006). + une ![]() ![]() ![]() ![]() Attila est aussi le héros de la série "Le fléau des dieux", voir plus loin dans le chapitre Avitus. |
![]() |
L'empire Hun, en orange, était alors très étendu.
[cartes Wikipédia]
Une bataille décisive pour la Gaule, pas pour l'empire romain En 451, le combat des Champs Catalauniques n'oppose pas seulement les Huns contre les Romains mais deux coalitions. Du côté Attila et ses Huns, des : Ostrogoths, Ruges, Skires, Gépides, Alains, Suèves, Sarmates, Thuringiens, Gelonians. Du côté Aétius et sa maigre garde rapprochée de Romains, des Wisigoths avec Théodoric Ier et ses fils, Francs, Burgondes, Saxons, Gaulois, Sarmates, Alains de l'Orléanais avec leur roi Sangiban. Auparavant, les Huns avaient pillé de grandes villes, Strasbourg, Worms, Mayence, Cologne, Trèves, Tournai, Cambrai, Metz, Reims, Amiens, Beauvais. |
![]() |
![]() En 452, Attila plus fort que jamais. Au printemps 452, après la bataille des Champs Catalauniques, Attila ravage le nord de l'Italie. L'empereur d'Occident Valentinien III, 28 ans, suspicieux à l'égard d'Aétius, envoie à sa rencontre une délégation dirigée par le pape Léon Ier. Son armée étant à la fois victime d'une épidémie et d'attaques sur le front Est, Attila accepte un traité, avant de mourir de façon soudaine début 453. "Attila et ses hordes envahissant l'Italie" d'après Eugène Delacroix (1798-1863). ![]() Valentinien III dans l'album "Léon le Grand", mettant en avant le rôle du pape, scénario France Richemond, dessin Stefano Carloni (Glénat / Cerf 2019). + deux pages ![]() ![]() ![]() |
[17] Ci-dessus, Lécureux au scénario, Poïvet au dessin, deux cases montrant les ravages des raids barbares et les tentatives romaines pour essayer de les contrôler... + quatre pages extraites sur l'invasion des Vandales, Suèves, Alains (franchissement du Rhin : fin 406) : ![]() ![]() ![]() ![]() Nous avons vu, ci-avant, combien, à partir de l'an 260, les raids barbares, lointains contrecoups d'une pression chnoise sur les royaumes des steppes, ont menacé les "limes" de protection de l'empire romain. Vaille que vaille, cette pression a été contenue... jusqu'à ce qu'elle craque au début du Vème siècle. Comme le montre cette carte Wikipédia, l'Europe fut alors dévastée par des troupes très mobiles et aguerries, qui, hormis les Huns stoppés aux Champs Catalauniques, ne purent se calmer qu'après avoir obtenu d'installer un royaume sur un territoire jadis rattaché à l'empire romain, lequel se décompose ainsi peu à peu... En bleu le trajet des Vandales, en violet celui des Wisigoths, en vert celui des Huns, les trois plus longs itinéraires. | ![]() |
![]() 31 décembre 406, contrecoup de la poussée des Huns, pas moins de quatre cent mille personnes dont cent mille guerriers vont franchir le Rhin (page "Les Francs avant Clovis" du site miltiade) [illustration de René le Honzec dans"Histoire de la Bretagne", 1991] | ![]() |
![]() Mai 429, colonnes d'Hercule / détroit de Gibraltar, les Vandales arrivent en Afrique. Dessin de Pierre Joubert [21] |
![]() |
![]() | + ![]() |
![]() |
En l'an 455 a lieu le troisième sac de Rome par les Vandales de Genseric [Wikipédia - Karl Briullov, 1835 environ]
Malgré les appels à la modération du pape Léon Ier et même s'il n'y eut pas de grands incendies, ce sac apparaît plus dévastateur que le précédent, selon la page Wikipédia : "Le sac de 455 est généralement considéré par les historiens comme plus sévère que le sac de Rome par les Wisigoths en 410, car les Vandales passèrent quatorze jours à piller Rome là où les Wisigoths n’étaient pas restés plus de trois jours." Plus tard, en 550, après un long siège, il y eut un quatrième sac de Rome par Totila et ses Ostrogoths. Ceux-ci s'installèrent en Italie et ne traversèrent donc pas la Gaule. Les 5ème, 6ème et 7ème sacs de Rome datent de 846 par les Sarrasins, 1084 par les Normands de Robert Guiscard et 1527 par les troupes de Charles Quint. |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
Les Alains en Touraine ["Histoire de la Touraine, des origines à la Renaissance", texte Georges Couillard, dessin Joël Tanter, 1986] + la ![]() | Cavalier Alain [page "Les Alains en Gaule"] |
![]() |
Aétius et Sagiban, chef des Alains, se mettent d'accord avant la bataille des Champs Catalauniques : les Alains de l'Orléanais ne soutiendront pas Attila.
["Le chant des Elfes", tome 2, 2009 par Falba et Ratera + la ![]() |
![]() |
Déjà en 273, les Alamans avaient effectué des raids meurtriers en Gaule, ici à Augusta Raurica, une ville près de Bâle en Suisse. Extrait du tome 1 de "Prisca et Silvanus", bande dessinée scénarisée par Dorothée Simko, dessinée par Roloff, 1995. + sur le tome 2 de 1997, une ![]() ![]() |
![]() |
Vingt ans après leurs premières incursions, les Alamans envahissent la Gaule et surprennent l'empereur Constance Chlore près de Langres. Ils sont mis en déroute en 301. En 352, ils reviennent, repoussés par Julien en 357. Puis en 365. En 374, certains d'entre eux sont autorisés par un foedus à s'installer à l'ouest du Rhin. En 407, des Alamans non fédérés s'engouffrent dans la brèche ouverte par les Vandales. Ils s'installent en Alsace et Palatinat, avant d'être repoussés par Aétius.
En 453-455, ils sont aux côtés d'Attila. Aux alentours de 480, ils occupent le nord-est de la Gaule, près du Rhin. Ils sont repoussés par les Francs en 496. En complément, on pourra consulter la page de Karolvs, celle du site cosmovisions ou celle de Grimbeorn. |
![]() |
![]() Les Alamans vaincus par les Francs de Clovis à la bataille de Tolbiac vers 496. Dessin Ribera [17] + les planches de la bataille : ![]() ![]() |
![]() En 451, les Ostrogoths avaient combattu avec les Huns d'Attila. Ils étaient donc opposés aux Wisigoths, Goths de l'Est contre Goths de l'Ouest. ["Le chant des Elfes", tome 2, 2009 par Falba et Ratera] + la ![]() |
![]() |
![]() |
Théodoric le Grand, roi des Ostrogoths, roi d'Italie en 496 (capitale Ravenne), dont le père Thiudimir était un allié d'Attila
Un nouvel ordre barbare se met en place dans les jeunes royaumes. Ici un tribunal villageois procède au jugement d'un meurtre [21, dessin de Pierre Joubert] |
![]() |
![]() |
Les villes reprennent leur nom gaulois A cette époque dite du bas-empire, les villes changent souvent de nom, reprenant une appelation moins romaine, davantage gauloise. C'est ainsi que la capitale des Tricasses, Augustabona, devient Tricassum avant d'être Troyes et la capitale des Turons, Caesarodunum, devient Turonum avant d'être Tours. De même, Lutèce, capitale des Parisii, deviendra Parisius puis Paris
Ci-contre (cliquez sur la miniature pour agrandir), une carte de la Gaule administrative au Vème siècle, avant le démantellement de l'état gallo-romain. On y trouve les voies de communication terrestres, les nouveaux noms des villes, les noms et limites des provinces ["Histoire de France - La France avant la France" de Geneviève Bührer-Thierry et Charles Mériaux - Belin 2010] |
![]() ![]() |
Eparchius Avitus (395-456) à gauche sur une pièce de monnaie.
Avitus et Aétius. Dans le tome 2 de la série "Le chant des Elfes" (éd. Soleil 2009, par Falba et Ratera), Aétius bénéficie de l'aide d'Avitus, ici moustachu. + la ![]() ![]() |
![]() | Les Barbares attaquent l'Empire Romain Galactique !
"Le fléau des Dieux" est une série de science-fiction mêlant Dieux, Romains et Barbares. Attila est en première ligne, mais aussi Avitus. Scénario de Valérie Mangin, dessin de Aleksa Gajic, série en six albums, éditeur Quadrants 2001-2009. Ici cases du dernier volume. + (aussi de ce volume) une ![]() ![]() ![]() |
Eparchius Avitus (qui a pour gendre l'évêque et écrivain Sidoine Apollinaire (430-489)) et Egidius ne sont pas reconnus comme des ascendants de Charlemagne mais, en passant par Bernard de Septimanie et Girard de Paris, ils sont ascendants de très nombreux généalogistes. Avitus est aussi un ascendant oncle de Grégoire de Tours (lien).
![]() Sidoine Apollinaire dans "Histoire de Lyon" texte A. Pelletier, F. Bayard, dessin Jean Prost, 1979 + la ![]() |
![]() |
![]() |
![]() ![]() A gauche sous la gouvernance d'Egidius 461-464, à droite sous la gouvernance de Syagrius 464-486 [cartes à l'appellation corrigée pour le domaine de Soissons]. |
![]() | Page Wikipédia sur Egidius / Aegidius : "Devant par la force des choses protéger et administrer ce qui reste de la Gaule romaine, Aegidius poursuit la lutte pour son propre compte contre les Wisigoths qu’il bat près d’Orléans en 463 parvenant à leur reprendre Tours. Il entreprend à la suite le siège de la forteresse de Chinon comme le relate Grégoire de Tours en détournant la source qui alimentait celle-ci en eau. Mais les habitants sont sauvés par l'arrivée d'une pluie providentielle qui force Aegidius à lever le siège de la place"
["Histoire de la Touraine", Georges Couillard et Joël Tanter, 1986] |
![]() Le théâtre antique de Soissons, reconstitution. Soissons a été choisi comme capitale pour sa proximité avec Tournai, la capitale des Francs Saliens, quand ils étaient alliés avec les Gaulois... | ![]() 476, l'empereur Romulus Augustule, 15 ans, s'incline devant le chef barbare Odoacre, c'est la fin de l'empire romain d'Occident. [Charlotte Mary Yonge 1880] |
![]() Clovis s'apprête à combattre Siagrus / Syagrius [L'Histoire de France en BD n°2 (épisode 4), Christian Godard, Julio Ribera] les trois pages de l'attaque, de la bataille de Soissons et de la capture de Syagrius : ![]() ![]() ![]() |
![]() |
![]() |
![]() | A gauche, Childéric Ier (436-481), père de Clovis, avec les habits trouvés dans sa tombe découverte en 1653 à Tournai. Reconstitution Patrick Périn. Détails ici.
![]() Clovis, 15 ans, succède à son père Childéric comme roi des Francs saliens. Pierre de Laubier : "Clovis fut élevé sur le pavois, mais l’empereur Julien, lui aussi, l’avait été en 355, parce que cette coutume germanique (ou celte) était devenue partie intégrante des rites de l’empire." (lien). Récit en deux pages paru dans le journal belge "Tremplin" dans les années 1980, repris dans le tome 23 de la série "Les meilleurs récits de Duval" (éd. Hibou, 2006). Scénario Yves Duval, dessin de Dino Attanasio. Les deux pages du récit, racontant l'anecdote du vase de Soissons : ![]() ![]() ![]() |
La première partie du règne de Clovis est consacrée à réunir tous les peuples francs derrière lui, puis il élargit ses conquêtes territoriales.
Trois évènements fondateurs 1) A la bataille de Soissons, en 486, les Francs commandés par Clovis battent les troupes gauloises de Syagrius, se réclamant de l'empire romain disparu depuis une dizaine d'années. [ci-contre dessin de Julio Ribera 1976 dans L'Histoire de France en BD [17]] 2) Aux alentours de 500, Clovis se convertit au christianisme. Son baptême par l'évêque Rémi, a lieu à la cathédrale de Reims. 3) En 507, Clovis Ier vainc les Wisigoths à la bataille de Vouillé. Il est acclamé par les Gaulois de Tours ("urbs Turonum", anciennement "Caesarodunum") + la ![]() Ci-dessous :Plaque d'ivoire du IXème siècle, avec l'intervention du Saint-Esprit sous forme de colombe. A gauche, la reine Clotilde. [lien Wikipédia - musée d'Amiens] Et deux cases où Jules Michelet explique l'imprécision sur la date de baptème de Clovis ["La balade nationale" par Sylvain Venayre et Etienne Davodeau, 2017], dans le premier volume d'une "Histoire dessinée de la France" qui commence avec les Gaulois. |
![]() |
![]() |
Ci-contre, la mort de Clovis en 511, à 45 ans [image d'Epinal, XIXème siècle] + la ![]() ![]() ![]() |
![]() ![]() A gauche, "Clotilde première reine des Francs", scénario Monique Amiel, dessin Alain d'Orange, paru dans Djin n°38 à 45 (1980), réédité en album par les éd. du Triomphe (2014) + neuf planches sur la jeunesse de Clotilde jusqu'au baptème de Clovis : ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |
![]() |
Le royaume burgonde, aussi appelé Burgondie, avait eu un sursaut quand à la bataille de Vézeronce, le 25 juin 524, Godomar III, neveu de Clotilde et successeur de Gondebaud. réussit à vaincre les Francs, tandis que le roi Clodomir, un des fils de Clotilde, était tué au combat, sa tête empalée au bout d'une lance. La Burgondie gagna dix ans de survie jusqu'à la campagne décisive de 534. Wikipédia (page de Godomar III) : "Les frères de Clodomir, Childebert Ier et Clotaire Ier, privés de l'appui de Thierry Ier, demi-frère de Clodomir et l'aîné des fils de Clovis, lié par des liens de parenté avec Sigismond dont il avait épousé la fille, décident de marcher ensemble contre le royaume burgonde."
"Après une année de siège, les deux frères finissent par s'emparer d'Autun en 532 d'où Godomar parvient à s'enfuir. Après la mort de Thierry en 533, auquel succède son fils Thibert, les Francs engagent une ultime campagne qui mit fin au royaume burgonde", partagé entre les souverains mérovingiens en 534. Trois ans plus tard, en 537 les Francs conquièrent la Provence sur les Ostrogoths. Clotilde a alors 62 ans, que de chemin parcouru, que de territoires conquis depuis son mariage ! | ![]() |
![]() |
![]() |
Olivier Cabanel conclut : "C’est bien à Clotilde, animée par sa tenace vengeance, que la France a pris le contour que l’on connaît, pas si éloigné de celui d’aujourd’hui, grâce à la victoire de ses fils sur ceux de Gondebaud.". Pour les contours géographiques, ce n'est pas évident, ils sont encore plus proches des limites de la Gaule que de celles de la France. Par contre les contours sociologiques et culturels d'un nouveau pays se forment : l'époque des Gaulois et des Romains se termine, une nouvelle direction est prise. Et s'y ajoutent deux autres constats (ou opinions ?) :
A gauche Victorina au parc du château de Fontainebleau, statue déjà présentée, à droite Clotilde dans le jardin du palais du Luxembourg à Paris, statue de 1847 de Jean Baptiste Jules Klagmann (1810-1867) [Wikipedia]. |
![]() La généalogie ascendante d'Ansbert selon Christian Settipani + page sur la généalogie de sa mère sur Wikipédia, donnant des liens avec des ambassadeurs à Byzance, des abbesses de Reims, des évêques de Metz... |
![]() |
Sidoine Apollinaire (430-486), ascendant d'Ansbert.
Présentation du livre de Jean Anglade paru en 1981 : "Nous ne saurions pas grand chose du Vème siècle de notre histoire sans les "Lettres de Sidoine Apollinaire" ; mais ce furent ses "Panégyriques" et ses autres poésies latines qui lui valurent d'avoir sa statue en bronze doré à Rome, dans la bibliothèque ulpienne : consécration officielle de cette époque. L'équivalent d'un Prix Nobel en la nôtre.
Ce Lyonnais épousa une Auvergnate, fille du sénateur Avitus, et vécut alternativement sur les rives du Rhône, du Tibre, de la Tiretaine ou du lac d'Aydat qui garde dans son nom le souvenir d'Avitus. Il fut préfet de Rome, sous les ordres de son beau-père promu empereur. Quelle revanche pour un fils de Vercingétorix ! Il devint évêque de Clermont, et apprit la sainteté quotidiennement, mot à mot, comme une langue étrangère." Extrait de sa page Wikipédia : "Son témoignage est multiple : à la fois littéraire, social, philosophique et politique. Poète raffiné et mondain, Sidoine Apollinaire demeure profondément attaché à l’ancienne culture romaine. La foi chrétienne n’a en effet que peu d’influence sur sa production littéraire et sur son engagement politique." Voir aussi ci-avant. |
![]() |
![]() |
La généalogie descendante d'Ansbert à Charlemagne.
Tous les descendants de Charlemagne ont donc une ascendance importante chez les Francs et chez les Gaulois. Au moins à cause d'Ansbert le sénateur, sachant qu'à la cinquième génération on ne connaît que 12 de ses 32 ascendants (avec quelques variations selon les génalogistes, la généalogie n'est pas une science exacte...). Par ailleurs, l'ascendance de Charlemagne montre à la cinquième génération la présence de Pépin l'Ancien (580-640), dont les grands-parents maternels étaient Garibald, germain, et Waldrade, lombarde. |
On retrouve ce même jugement sur la page titrée "Grégoire de Tours (538-594) ou l'Hérodote gaulois du VIème siècle où l'évêque de Tours, successeur de Martin, historien des Francs, est considéré comme "un bel exemple de l’influence salutaire exercée par les évêques au milieu d’un VIe siècle où, sans l’épiscopat, il n’y aurait pas eu un seul élément d’ordre, de police et d’administration".
![]() "Histoire de la Touraine, des origines à la Renaissance", texte Georges Couillard, dessin Joël Tanter, 1986 + 4 pages sur les évêques de Tours à travers la tourmente barbare : ![]() ![]() ![]() ![]() |
![]() Grégoire de Tours, gravure de François Dequevauviller (1745-1817) colorisée d’après Louis Boulanger (1806-1867). |
A gauche la descendance de sainte Paule recoupe le tableau précédent pour les numéros 02 et 07. 02 est une petite-fille de Paule, ou Paula (347-404), épouse d'un sénateur de Rome, descendante de l'empereur Vespasien, qui a créé la branche féminine de l'ordre de saint Jérôme (ici sa vie et là un résumé en québécois). Cette petite-fille de Paule est aussi nièce de sainte Eustochie / Eustochium (ici sa vie en anglais) et de sainte Blésille. Elle est aussi soeur de sainte Pauline, ou Paule la Jeune, et de saint Eustoche, évêque de Tours de 433 à 460, tous trois étant cousins issus de germain de sainte Mélanie la Jeune (ayant d'immenses propriétés de Bretagne jusqu'en Espagne) ; enfin, elle est tante de saint Perpet, évêque de Tours de 460 à 491, neveu et successeur d'Eustoche.
A droite, sur chacune des deux illustrations, étudiant la bible, Paule et sa fille Eustochie sont à l'écoute de Jérôme, une référence pour les évêques gaulois. La proximité de Paule et sa fille Eustochie avec saint Jérôme de Stridon (347-420), un des quatre pères de l'église latine, traducteur de la bible en latin, a aidé à mettre en place, notamment par le réseau des évêques descendants, des critères intellectuels communs aux évêques de Gaule. |
![]() |
![]() ![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
A gauche, Perpet dirigeant la construction, extrait d'un calendrier de Jacques Callot (1592-1635).
Au centre, la basilique de Perpet selon la "coupe longitudinale" ( ![]() ![]() ![]() ![]() A droite, Clotilde dans la basilique en prière au pied du tombeau de Martin, tableau de Carle Van Loo (1705-1765) (musée des Beaux-Arts de Brest, lien) + ![]() |
![]() En 560, Grégoire de Tours discute avec son disciple Odon des temps anciens où vivaient les Gaulois. L'évêque, qui allait devenir saint, ne se doutait probablement pas qu'il était descendant de sainte Paule, née presque deux siècles avant lui... ["Breizh Histoire de la Bretagne", tome 2 "Une nouvelle terre", textes Jarry - Jigourel, dessins Erwan Seure-Le Bihan 2017] + la ![]() |
La fidélité à Rome d'Alix, le séparatisme de Taranis.
Dans les années 1970, deux bandes dessinées réalistes incarnaient les relations entre Gaulois et Romains, après la défaite de Vercingétorix : relations complémentaires dans Alix, héros de Jacques Martin (scénario et dessin) publié à partir de 1948 dans le journal Tintin, et conflictuelles dans Taranis, héros de Victor Mora au scénario et Raphaël Marcello au dessin, publié dans Pif Gadget de 1976 à 1982. Tous deux sont Gaulois. Taranis s'oppose à l'oppression romaine. Alix oeuvre pour une intégration Gauloise dans le monde Romain, s'opposant aussi bien aux excès romains que gaulois. Dans l'album "Iorix le Grand", de 1972, un officier Romain, d'origine gauloise, Iorus, se retourne contre Rome, reprenant son nom Iorix, pour incarner un nouveau Vercingétorix. Comme Sabinus ou Amandus l'ont fait, il veut partir en une "marche triomphale" et devenir "Iorix le Grand", empereur des Gaules. Mais, comme le dit Alix, c'est trop tard ou trop tôt...
Alix finira sénateur de l'empire romain ; Taranis, comme Astérix, finira libre avec les siens, isolés dans un espace retranché, comme dans une future bagaude. |
![]() ![]() |
![]() Taranis, 49ème et dernier épisode "Le triomphe de Taranis", Pif Gadget 1982 ( ![]() Alix, 10ème album "Iorix le Grand", Casterman 1972 ( ![]() | ![]() |
![]() | Quel empire ?
Au-delà du choix Gaulois ou Romain, l'avenir était-il l'empire ? Oui, quand il fonctionnait bien, non quand l'oppression ou la désorganisation était trop forte. Et dans ce dernier cas, ne valait-il pas mieux construire un nouvel empire fédéraliste, comme le voulaient Victorina et Zénobie ?
Extrait de l'album "Nantes, De Saint Félix à Gilles de Rais", scénario Karine Parquet, dessin collectif, ici Kevin Bazot, éditions Petit à Petit 2017. + la ![]() |
![]() ![]() La perception du Gaulois à travers les époques Du romantisme du XIXème siècle à la propagande vichyste de 1940-1944 pour les "Chantiers de la jeunesse" (en parallèle avec la francisque d'origine germaine), l'image des Gaulois a été détournée en une exaltation éloignée de la réalité historique. Par contrecoup, dans la seconde moitié du XXème siècle, cette image a été dévalorisée. | |
"Dans la seconde moitié du XIXe siècle, des historiens comme Michelet, Henri Martin ou Lavisse consolidèrent la thèse de « nos ancêtres les Gaulois » alors que Napoléon III avait instillé, par ses écrits (dont l’Histoire de Jules César de 1865) et ses projets archéologiques, l’idée selon laquelle la soumission à César fut bénéfique sur le long terme : la France devait sa grandeur à un mélange d’autochtonie gauloise et de culture romaine. Après que la défaite française de 1870 eut fait du Gaulois un modèle de patriote opposé à l’Empire romain (assimilé à la Prusse) se développa, notamment autour de Camille Jullian, le concept de civilisation « gallo-romaine ». L’attention à cette forme d’hybridation politico-culturelle se retrouve en 1940, lorsque le maréchal Pétain récupéra l’image d’un Vercingétorix qui, dévoué à son pays, reconnaissait toutefois la nécessité d’intégration à l’Empire de Rome, cette fois-ci assimilé au Reich hitlérien. C’est finalement l’image du résistant râleur qui fit florès dans l’après-guerre (Agulhon 2003, p. 54-55), la première parution d’Astérix en 1959 venant entériner l’image d’un peuple gaulois rétif à toute forme d’impérialisme, qu’il soit romain ou américain." [Pascal Montaluc 2017, article "Revenir sur les Gaulois"]
Le combat des chefs, jadis pour être empereur des Gaules, maintenant pour être président de la République française, est un sujet universel et, pour en rigoler, les Gaulois, via Astérix, sont devenus une référence... Ici le cinquième album de la série Sarkozix, scénario de Wilfrid Lupano et dessin de Jérôme Maffre (éd. Delcourt 2012). |
![]() |
![]() Carte Wikipédia de L'empire romain, à son extension maximum, en 118, un an après la mort de Trajan. |
Le première mondialisation a eu lieu sous l’empire romain
Titre et extrait de l'article de Guillaume Henchoz en 2016 sur le site medium.com. "Même langue, mêmes produits consommés, mêmes lois: les habitants de l’empire qui vivaient sous l’ère de l’empereur Trajan appartenaient à une communauté qui s’étendait de l’Espagne à l’Irak actuel. [...] Ils ne pratiquent pas forcément la même religion, mais consomment les mêmes produits, obéissent aux même lois, et partagent le sentiment certainement un peu diffus d’appartenir à la même communauté. Ils sont tous les citoyens de la même entité politique. Citant Alberto Angela : "Vous pouviez vous asseoir dans une taverne d’Alexandrie, de Londres ou de Rome et commander le même vin de Moselle, puis assaisonner votre plat avec la même huile d’Hispanie. Dans la boutique d’à côté vous pouviez acheter une tunique dont le lin était cultivé en Egypte mais qui avait été tissée à Rome. [...] Goths, Alains et autres Burgondes ne chercheront pas à détruire leur voisin mais plutôt à intégrer l’empire, «comme quelqu’un vivant aujourd’hui dans le tiers-monde ne souhaite pas forcément voir disparaître New-York ou l’Occident mais simplement porter des jeans, des baskets et jouir des avantages du système." Avec une conclusion d'Alberto Angela : "Par bien des aspects, le monde romain était certes différent du nôtre, voire à des années-lumière, on y pratiquait l’esclavage, la pédophilie et la peine de mort, mais paradoxalement il était aussi plus civilisé, plus pacifique et plus démocratique que beaucoup d’autres..." Hum, il valait mieux être citoyen romain... |
![]() |
Une mixité souvent difficile à vivre. Ici l'amour impossible d'un Wisigoth et d'une Gauloise, fille de Gaulois et de Wisigothe. Tome 2 de "La saga de Wotila" par Cécile Chicault 2013 + les trois planches de cette dispute dans le décor d'une villa gauloise, en 419 : ![]() ![]() ![]() |
![]() |
Nos ancêtres sont-ils les Gaulois ou les barbares Francs ?
Sur dessin de Pouzet, Reiser, au scénario, répond à sa façon : "les deux !" + la ![]()
Charlemagne descend-il de Clovis et Clotilde ?
|
![]() |
Dans un autre article du Point, en 2016, réagissant au propos du président de la République Nicolas Sarkozy "Dès qu'on devient français, nos ancêtres sont gaulois", Jean-Louis Brunaux dit que "Etre gaulois, ce n'est pas une identité, c'est ça qu'il faut bien comprendre. Etre gaulois, c'est habiter la Gaule, sachant que la Gaule est un véritable pays, un véritable espace politique", ce qui n'a rien de spécifique, on peut dire la même chose des Français et de la France. Il poursuit : "Il y a plusieurs exemples de peuples d'origine germanique ayant passé le Rhin qui, quelques années plus tard, sont considérés comme gaulois avec des prérogatives et ils participent à la vie politique gauloise". Comme ça se passe en France. Puis : "La romanisation est beaucoup plus ancienne que la guerre des Gaules. Il existait une proximité avec le commerce romain, dès les années - 150, - 100. Des nobles gaulois ne voulaient pas perdre ce commerce romain et cherchaient même à l'amplifier. Toute la noblesse était du côté de César.". |
![]() |
Les Gaulois sont-ils aussi les ancêtres de Mickey ?
Oui, avec les Romains et les Barbares. Comme ils sont ceux de Tintin ou de Titeuf, probablement ceux de Lucky Luke et Buster Brown... Car ce Mickey, paru en 1954 dans le journal à son nom, a des parents français, Pierre Fallot au scénario, Pierre Nicolas au dessin. De 1952 à 1978, "Mickey à travers les siècles" a connu 176 épisodes, chacun en des lieux et époques différents. Celui-ci, le 24ème, se déroule au temps de Clovis et du vase de Soissons. + les deux premières pages : ![]() ![]() |
![]() Carte de la Gaule transalpine avant -60 et l'occupation romaine, extraite d'une étude de 28 pages d'Yves Texier en 1997, titrée "Le mythe de "Nos ancêtres les Gaulois" |
![]() Carte de la Gaule tardive entre 378 et 395, sous Théodose, extraite du livre d'Alain Ferdière "Les Gaules", Armand Colin 2005. |
![]() |
L'historien grec Poseidonios conteste la vision de la Gaule de César
La bande dessinée "L'enquête gauloise", scénarisée par Jean-Louis Brunaux et dessinée par Nicoby (164 pages, éd. La Découverte - La revue dessinée 2017) imagine la rencontre anachronique de Poséidonios (ou Posidonios) (-135 - 51) (le barbu), historien grec ayant voyagé en Gaule, Jules César (-100 - -44) (habillé en Romain), le conquérant des Gaules, qui estime qu'il a donné ses frontières à la Gaule, et le scénariste Jean-Louis Brunaux (né en 1953) (avec lunettes), archéologue spécialiste de la civilisation gauloise. Leur échange de propos est savoureux et démonte, tout en la défendant aussi, la vision que César a transmise dans son récit "La guerre des Gaules". Voici trois des dix pages de cet échange : ![]() ![]() ![]() Dans la même BD, Jean-Louis Brunaux explique l'origine du mot "Gaulois" (qui est aussi un détournement du mot Galates par lequel les Gaulois se désignaient). |
![]() |
Fantasmes autour des druides et des mégalithes
Comme le rappelle Jean-Louis Brunaux ci-dessus, les menhirs sont antérieurs de plusieurs milliers d'années aux Celtes et aux Gaulois qui en comprenaient aussi mal la signification que nous. Obélix, tailleur de menhirs, a hélas donné une nouvelle vigueur à cette grossière confusion. Elle a été exploité de façon caricaturale dans les petits formats adultes des éditions Elvifrance, dans les années 1970. Ainsi à gauche un Terror n°10 (1970) (+ trois pages : ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() Dolmens et menhirs y sont étroitement associés aux druides avec des rites mêlant sexe et sacrifices humains. Les auteurs sont italiens, peut-être est-ce une réminescence de ce que les Romains imaginaient à propos des Celtes et Gaulois ? |
![]() |
![]() |
Les Turons viennnent de Thurnau et de la Thuringe.
Superposition de deux cartes, celle présentant la région de Thurnau, avec le texte d'accompagnement ["L'Indre-et-Loire, La Touraine des origines à nos jours", par Pierre Audin et autres auteurs, éditions Bordessoules 1982] et celle de Wikipédia présentant en vert foncé la Thuringe, habituellement désignée comme lieu d'origine des Turons (notamment par Fabien Régnier et Jean-Pierre Drouin dans "Les peuples fondateurs de la Gaule" 2012). Claude Ptolémée, dans sa Géographie vers 150, avait mentionné les Turones comme un peuple germanique occupant une partie de ce qui sera connu au Vème siècle comme la Thuringe. |
![]() |
Les Celtes, bien au-delà de la Gaule
Carte de "L'expansion celte" parue en 2011 dans "Les cahiers de Science et vie" [19] Présentant une carte du même type, la page "La retraite de Jacky" sur les bagaudes, rappelle que l'origine celtique de ce mot, "bagad", signifie groupe, bande, combattant. "La culture celtique atteint la Gaule tout entière (entre la Garonne et la Seine) vers -500, l’Espagne (Celtibères) vers -500, les Balkans, la Grèce (prise de Delphes en -279), l’Asie Mineure (Galates en -275)". [Wikipédia] |
![]() Un Anguipède est une créature légendaire de la mythologie gauloise dont le corps finit en queue de serpent. Comme indiqué en cette page de Wikipédia, d'où vient cette illustration d'une statuette de fin du IIème siècle, le statuaire gallo-romain a figuré à de multiples reprises ces étranges témoins d'un patrimoine celtique / gaulois disparu, transmis par la tolérance romaine |
Quatre ou cinq siècles avant l'arrivée des Romains, les Celtes ont-ils envahi un pays ayant une tradition très différente ? Comme un millénaire plus tard les Francs... Ont-ils, comme les Chrétiens, supprimé cette culture ou, comme les Romains, s'y sont-ils adaptés ? Ou, plutôt qu'une invasion, une nouvelle culture n'a-t-elle pas émergé par l'usage d'un nouveau métal, le fer, amenant un nouveau développement de l'agriculture et une expansion démographique ? Cela dépend-il des régions ? Le manque de réponses ne permet pas de savoir qui sont vraiment les premiers Gaulois, s'ils sont beaucoup ou un peu Celtes...S'il est généralement admis que la Gaule se constitue progressivement à cette époque de fin du Hallstat (de -800 à -450) et durant celle de la Tène (de -450 à -25), nous en connaissons mal l'identité et les facteurs qui ont permis d'unir tous ces peuples en un seul pays, comme Jules César en a pris la mesure.
La distinction entre Celtes de la Tène et Gaulois est difficile à cerner. Par exemple quand Jérôme France écrit [12 page 23] : "Le début de la période la Tène est marqué par un triple phénomène de mutations, d'instabilité et d'expansion. La Gaule pour sa part devient plus largement celtique, à l'exception de quelques marges". La confusion entre Celtes et Gaulois est omniprésente. César a-t-il vaincu les Gaulois ou les Celtes de Gaule ? Tous les Gaulois étaient-ils Celtiques ? Il y a lieu d'en douter, pour des raisons à la fois géographiques, notamment pour les Aquitains proches des Hispaniques (certes eux-aussi en grande partie dans l'ère celtique) et sociales. C'est confirmé par une étude "Les origines" de 1925 par Frantz Funck-Bentano reprise sur cette page : "Dans la formation de la nation française seraient entrés 50% d'autochtones, Ligures et Ibères, 20% de Celtes, 5% de Latins, 16% de Germains, en y comprenant l'élément gothique, 4% de Normands et 5% d'éléments divers : Grecs, Basques, Sémites, Syriens, Africains...". Avec un recul généalogiste, le chiffre de 50 % semble trop fort et celui de 5% d'éléments divers trop faible. |
![]() La page Wikipédia de la Tène, présente cette statuette d'un barde, trouvée en Bretagne, sur la forteresse de Paule, attribuée à des Celtes de la Tène et aussi au peuple gaulois des Osismes. Ce peuple y est rattaché à l'ethnie celte, à la langue gauloise et à la religion celtique. |
![]() |
Le premier sac de Rome par les Gaulois de Brennus vers -387.
Extrait de la série "Le fil de l'histoire raconté par Ariane et Nino", volume "Les Gaulois sacrés ancêtres !", scénario de Fabrice Erre, dessin de Sylvain Savoia. + deux pages avec cet extrait : ![]() ![]() |
![]() | Statue de Paulmy, dans le pays des Turons [Histoire de la Touraine, Pierre Audin, Geste Editions 2016] et dame de Beaupréau en Anjou [Ier siècle avant J.-C., lien]. Même torque (collier celte devenu gaulois), même position des mains : n'y-a-t-il pas une ressemblance frappante avec la stèle funéraire de Victorina ?
|
![]() | [01] Les empereurs gaulois par Maurice Bouvier-Ajam (1914-1984), historien, spécialiste d'histoire économique et sociale. Cet ouvrage paru en 1984 aux éditions Tallandier (424 pages) a été réédité en 2000. Voici des extraits légèrement arrangés de la présentation de l'ouvrage : "Les Gaulois n'ont pas accueilli la civilisation romaine sans se regimber. Il ne faut pas se fier à la seule histoire des écrivains romains, négliger l'originalité de l'art gaulois, escamoter les trop fréquents et graves conflits qui éclatèrent entre les deux peuples. L'auteur montre l'âpreté fiscale, la politique d'assimilation de Rome et les soulèvements qui ébranlèrent les fondements mêmes de la domination romaine. L'analyse de l'auteur s'avère passionnante et séduisante pour faire revivre toute une séquence de l'histoire française presque totalement méconnue. Elle est une nouvelle invitation à nous pencher sur nos racines". J'ajoute toutefois un gros bémol : cet ouvrage ne fait qu'éfleurer les interrogations des historiens et ne permet donc pas d'y répondre. L'auteur sait tout et nous présente sa réalité certaine des faits, avec trop peu d'interrogations. Avec le recul, connaissant maintenant les zones de flou, cette réalité, tout de même très étayée, m'apparaît très vraisemblable. Le sommaire est présenté ici et on trouve une chronologie là. Et le texte de quatrième de couverture ici. Si vous ne voulez lire qu'un seul des ouvrages ici présentés, c'est celui-là. Et ensuite la thèse de Luce Pietri [23]. | |||||
![]() | [02] Tetricus et Victorina, mémoire d'un empereur des Gaules, paru aux éditions Maren Sell & Cie en 1987 (218 pages), a pour auteur Joël Schmidt, né en 1937, est romancier et historien reconnu de l'antiquité romaine. La préface de cet ouvrage (reproduite ici) est impressionnante pour s'appuyer sur une découverte archéologique exceptionnelle : "la découverte de papyrus qui, selon des méthodes scientifiques éprouvées mais complexes, on révélé qu'il s'agissait des Mémoires de l'empereur Petricus rédigées alors que celui-ci se trouvait en exil à Rome après 273 et sa défaite". Et mieux encore, de génération en génération les échanges entre son ancêtre Tétrix et Vercingétorix ont été transmis et sont relatés ! L'ouvrage aurait gagné avec une préface ou postface dénonçant cette invention et permettant de distinguer le vrai de l'imaginaire. Il n'en est pas moins intéressant, brodant une réalité plausible autour des faits connus. Postume et Victorina sont demi-frère et demi-soeur, tous deux cousins germains (par leurs mères) de Tetricus (par son père). Les liens entre Victorina et Tetricus sont solides. Victorina est emportée par la peste. A Rome, la fin est heureuse, le fils Tetricus II épouse Cléôpatre la fille de Zénobie... Tetricus aide Dioclétien à mettre au point la tétrarchie. Le texte de quatrième de couverture est ici. Consultation à 15% sur Gallica. | |||||
![]() | [03] Le secret de Victorina présente les mémoires de Victorina, écrites par Anne de Leseleuc, née en 1927, actrice puis, arrivée à la cinquantaine, romancière et historienne. Paru en 2003 aux éditions L'Archipel (132 pages dont 15 d'illustrations), l'ouvrage décrit une réalité s'entrecroisant avec celle des mémoires de Tetricus par Joël Schmidt. Au point d'inquiéter Rome.... Cette fois-ci, Victorina, Tetricus et Postume sont cousins germains par leurs mères, Tetricus et Victorina le sont aussi par leurs pères. Et en plus - secret de famille - Victorina à pour père biologique celui de Postume, ce qui interdit de concrétiser leur amour. Victorina, dépitée par la rédition simulée de Tetricus, finit par se suicider. Si réalité et imagination ne sont pas précisément distingués, les doutes sur l'existence de Victorina exprimés par certains historiens, notamment André Chastagnol, sont signalés et, en annexe, l'auteur argumente à leur encontre. Le texte de quatrième de couverture est ici. | |||||
![]() | [04] Tetricus empereur Gaulois, de l'Aquitaine à Rome et la Lucanie est un second ouvrage d'Anne de Leseleuc, paru en 2012 aux éditions du Sagittaire, dans la collection "Les rois heureux". Postume, Victorina et Tetricus y sont enfants uniques de trois soeurs richement mariées, mais, comme dans les deux ouvrages précédents, Victorina "était en réalité la demi-soeur de Postume, sa mère ayant, parait-il, fauté avec l'époux de sa soeur aînée". Sur la fin de sa vie, lassé de la vie trépidante de Rome, Tetricus trouve la sérenité en étant préfet de Lucanis (sud de l'Italie), où il se remarie et a un second fils. Les 132 pages de cet ouvrage se terminent par une annexe de 30 pages, avec la révélation de la stèle funéraire de Victorina, ce qui explique que cette fois, contrairement à son ouvrage précédent, Anne de Leseleuc fait mourir son héroïne de la peste. Contrairement à [01] et [02], la participation de Tetricus à l'élaboration de la tétrachie n'est pas évoquée. Le sommaire est ici et le texte de quatrième de couverture là. | |||||
![]() |
[05] Postumus, empereur gaulois - Les faux monnayeurs est une bande dessinée scénarisée par Silvio Luccisano, passionné d'archéologie et d'histoire romaine, dessinée par Jean-Marie Woehrel, spécialiste de l'histoire antique et médiévale, et coloriée par Nathalie Arilla, parue en 2013 aux éditions Assor BD. Ces auteurs talentueux, entourés d'historiens, ont réalisé là une remarquable bande dessinée historique, à la fois par l'intérêt du récit basé sur une très vraisemblable affaire de faux monnayeurs, sur une géographie précise des lieux, sur un contexte politique solide et sur un contexte social documenté. Aux 46 planches grand format de la BD s'ajoutent 14 pages présentant la documentation ayant servi de support. L'aventure se déroule au commencement du règne de Postume, qui n'apparaît qu'en début d'ouvrage Etrangement, les deux héros, Lucius et Antistia, ont une détermination et un caractère qui rappellent ceux de Tetricus et Victorina, comme s'il existait un caractère gaulois symbole de probité. Le soucis du détail permet une plongée dans le monde de cette époque. Un second volume devait nous conduire jusqu'en 274. Il est dommage qu'il n'ait pas paru pour prolonger cette immersion. Il n'est peut-être pas trop tard, Victorina pourrait-elle en être l'actrice centrale ? Le quatrième de couverture est ![]() ![]() | |||||
![]() | [06] L'empire gaulois : Les antoniniens traite des monnaies gauloises frappées par les empereurs à Trèves et à Cologne, les plus fréquentes étant des doubles deniers appelés antoniniens. Ce livre de 144 pages + 80 pages de "classement des émissions" est l'ouvrage de base pour les collectionneurs numismates. Il est réalisé par Nicolas Parisot, Michel Prieur et Laurent Schmitt. Extrait de la présentation (texte complet quatrième de couverture ici) : "Le monnayage des empereurs gaulois constitue une exception dans le monde romain. C'est l'une de nos principales sources d'information sur cette période clé, première ébauche d'une Europe moderne". Toutefois, il apparaît que cet ouvrage ne traite en priorité que les pièces de type antoniniens, certes les plus répandues, et ne permet donc pas d'avoir une vue exhaustive des pièces de l'époque. | |||||
![]() | [07] Le livre des Césars par Aurélius Victor, a été rédigé vers 360 après Jésus-Christ. Il est ici présenté en un ouvrage de 2003 (éditions Le Belles Lettres), réalisé par Pierre Dufraigne, publié sous le patronage de l'association Guillaume Budé. Il reprend en 64 doubles pages le texte de Victor en français sur la page gauche et en latin sur la page droite. S'y ajoutent 150 pages de notes et index, ainsi qu'une introduction savante de 62 pages qui étudie l'oeuvre et son auteur. L'ouvrage y est considéré de seconde main, agrégeant plusieurs livres selon les époques. En ce qui concerne la période des empereurs gaulois, comme indiqué sur cette double page le récit d'origine serait une "Histoire impériale", source disparue, commune à d'autres auteurs. Sur cette base, Aurélius Victor aurait été le plus précis sur les épisodes gaulois. On y lit notamment que "On ne sait pas si Victorina s'est suicidé, si elle fut assassinée ou si elle mourut de la peste en soignant les malades". La découverte de la stèle funéraire dans une maladrerie donne consistance à la troisième hypothèse. En cette page, le site remacle offre une traduction (intégralement consultable). | |||||
![]() | [08] Histoire Auguste est un ouvrage très contesté écrit à la fin du IVème siècle. Dans cette édition de 2003 publiée par Belles Lettres, André Chastagnol (1920-1996) analyse d'une plume très critique la description de ceux qui sont appelés les trente tyrans, allant jusqu'à nier l'existence de Victorina. Il commence par une introduction générale de 182 pages présentant les éléments contextuels. En particulier les six auteurs censés avoir écrit ce gros ouvrage ne sont qu'un seul, un "imposteur" écrivant tardivement entre 1390 et 1400. Puis sur 1244 pages, l'auteur présente son analyse de l'oeuvre, sa version originelle en latin et sa traduction en français. Cette dernière est reprise sur le site remacle. Comme écrit en page de présentation (texte complet quatrième de couverture ici), "L'histoire subit donc nombre de déformations et s'apparente fréquemment au roman historique". Il convient donc à la fois de se méfier du récit initial et des commentaires de Chastagnol, au moins pour les réactualiser avec la découverte de faits nouveaux. Comme la stèle funéraire de Victorina. | |||||
![]() | [09] Les Césars du troisième siècle. Cet ouvrage de Franz de Champagny, publié en 1870, comprend trois tomes. Dans le livre VII "L'époque dite des trente tyrans 260-275" du troisième tome, le site mediterranee-antique.fr (sommaire général) présente notamment l'intégralité des trois premiers chapitres (intégralement consultables) : | |||||
![]() | [10] Histoire de la Gaule en 8 tomes, de 1908 à 1921, par Camille Jullian (1859-1933). Ce monumental ouvrage, qui fit date, est disponible sur la page "Gaule antique" (intégralement consultable) du site mediterranee-antique.fr. L'auteur donne pleinement foi en l'existence de Victorina, qu'il nomme Victoria, à qui il dédit le sous-chapitre VI du chapitre XV du tome IV, intégralement reproduit ici]. Le chapitre XV du tome IV, titré "Les empereurs gallo-romains" (ici) (intégralement consultable). En 2011, Christian Goudineau, a rendu hommage à Camille Jullian en un article titré "Camille Jullian : la passion de la Gaule", paru dans un Hors-Série du "Nouvel Observateur" [16]. | |||||
![]() | [11] La chronologie des empereurs gaulois est une étude (intégralement consultable) de Jean Lafaurie, en 127 pages, parue en 1964 dans la Revue Numismatique. En écartant les marginaux Lelien et Marius, elle établit que trois empereurs des Gaules se sont succédés, Postume de 260 à 269, Victorinus de 269 à 271 et Tetricus de 271 à 273 (et non 274). | |||||
![]() | [12] Histoire des Gaules (VIème siècle avent J.-C. - VIème siècle après J.-C.) par Christine Delaplace et Jérome France, aux éditions Armand Colin, 5ème édition de 2016. Jérôme France a écrit les chapitres 1 à 5 (jusqu'à la page 184), Christine de Delaplace les chapitres 6 à 9 (en tout 307 pages). Sans être citée, Victorina est présentée en cette cette phrase (page 189) : "La mère de Victorinus joua un rôle non négligeable dans la désignation de son successeur et les historiens ont tendance à la comparer à la reine Zénobie qui présidait, au même moment, aux destinées du royaume indépendant de Palmyre". Il y est défendu l'existence d'une "Gaule mérovingienne ou "Gaule franque", de 511 à 613, 613 n'ayant comme fait marquant que la fin de règne de Théodebert II, roi des Francs d'Austrasie. Parfois gênante, une tendance à des généralisations subjectives, ainsi cette phrase de la page 242 : "Martin fut surtout pour ses contemporains l'exemple même de la sainteté". Le texte de quatrième de couverture est ici. | |||||
![]() | [13] Les sources de l'histoire des bagaudes est une étude (intégralement consultable) de Juan Carlos Sanchez Leon, de 1996, en 190 pages. Les pages 25 à 74 traitent des bagaudes du IIIème siècle. | |||||
![]() | [14] Vercingétorix, César, fascicule n°1 de l'"Histoire de France en bandes dessinées", paru chez Larousse en 1976, en son second épisode (pages 26 à 48) titré "La Gaule Romaine", scénarisé par Pierre Castex (1924-1991) et dessiné par Raphaël Marcello (1929-2007) (le premier épisode, pages 1 à 25, traite de "Vercingérorix l'Arverne"). Alors que Postume est présenté en une seule image et que Victorinus, Victorina, Tetricus et Carausius sont oubliés, Sabinus et Eponine sont traités en 9 pages, Elien et Amandus en 6 pages. Ainsi, sur les 23 pages traitant des cinq siècles de domination romaine, plus de la moitié est consacrée à des révoltes gauloises. Les rééditions de cette collection en 24 fascicules ont été nombreuses, notamment en 8 albums réunissant 3 fascicules, donc 6 épisodes, le premier étant titré "De Vercingétorix aux Vikings". L'édition en 8 volumes de 1980 est accompagnée d'un neuvième volume comportant des documentations pédagogiques pour chaque album. Voici celle en quatre pages du premier, titrée "La Gaule romaine" : 1 2 3 4. Il y eut aussi en 2008 une réédition en 16 volumes par le journal Le Monde. Le propos est classique, scénaristes et dessinateurs sont des professionnels appréciés de la bande dessinée. | |||||
![]() | [15] Peut-on parler de révoltes populaires dans l’Antiquité tardive ?, étude (intégralement consultable) de Bruno Pottier, en 52 chapitres, sous-titrée "Bagaudes et histoire sociale de la Gaule des IVème et Vème siècles" parue en 2011 dans "Mélanges de l'école française de Rome", "Regards croisés : Antiquité et Moyen Âge dans les historiographies française et italienne". Introduction : "Les Bagaudes gaulois ont été l’objet de multiples interprétations contradictoires et très tranchées depuis les années 50 : révoltes paysannes selon les analyses marxistes, introduction dans le modèle de la « démocratisation de la culture » par Santo Mazzarino, milices de propriétaires terriens autonomistes selon l’historiographie anglo-saxonne. Ces interprétations introduisent en fait différents modèles de la transition pour la Gaule entre Antiquité et Moyen Âge, axés sur des appréciations divergentes de l’évolution des élites gauloises et de leurs réseaux de patronage. Elles mettent aussi en jeu diverses analyses du processus de christianisation et de la persistance d’éléments culturels celtes dans l’Antiquité tardive. On peut tenter une synthèse en considérant que les interprétations proposées sont toutes pertinentes, mais pour une partie seulement des troubles attribués à des Bagaudes." | |||||
![]() |
| |||||
![]() |
| |||||
![]() |
| |||||
![]() | [23] La ville de Tours du IVème au VIème siècle, ouvrage (intégralement consultable) de Luce Pietri (épouse de Charles Pietri) publié en 1983 par "L'école française de Rome", reprenant la thèse de doctorat soutenue par l'auteur en décembre 1980, André Chastagnol [08] en étant le rapporteur, Jacques Fontaine le président. L'ouvrage traite de l'influence de Martin sur le développement de la ville de Tours au sein de la Gaule puis du royaume franc. Une analyse puissante et fine permet de distinguer la réalité historique derrière les enluminures d'un Sulpice Sévère ou d'un Grégoire de Tours. C'est ainsi qu'est révélée, sans que cela ne devienne des certitudes, seulement de fortes probabilités, l'inexistence de Saint Gatien, premier évêque de Tours, les dérives de Brice, troisième évêque de Tours après Lidoire et Martin, et l'important intermède sous Brice d'un dénommé Armentius / Armence qui crée la chapelle funéraire de Martin (page 117) et relance le culte martinien, repris ensuite par les évêques de Tours suivants Eustoche et Perpetuus... Outre l'évolution religieuse, Luce Pietri décrit les remous de la cité ligérienne, entre bagaudes et invasions barbares, d'abord Francs puis les Wisigoths et encore les Francs, cette fois perçus comme des libérateurs, ou craintes de raids, les Huns qui assiègent Orléans en 451 et les Saxons qui s'emparent d'Angers en 463. Luce Pietri a dirigé en 2011 une thèse traitant des continuateurs de Saint Jérôme en Occident. Voir aussi la page voisine. |
Alain Beyrand, juillet et août 2019 (alain (at) pressibus.org)
Page en Creative Commons
Adresse courte de la présente page : pressibus.org/victorina
The same page in english