Inondation dans le val de Tours : l'Etat multiplie le risque par dix |
M. le commissaire enquêteur,
"Le déclassement de la digue du canal est sans rapport avec la procédure de révision du PPRI", peut-on lire dans le dossier d'enquête (page 45 du bilan-concertation). Effectivement, ce déclassement a été réalisé en dehors de la révision du PPRI et c'est bien là que se situe le problème essentiel que pose la présente révision. Pire, ce déclassement a été effectué alors qu’il relevait d’une Stratégie Locale de Gestion du Risque d’Inondation (SLGRI). Donc il n'y a pas encore de stratégie, on n'étudie pas les conséquences, mais on a commencé par ce déclassement. Procéder ainsi, en dehors du PPRI et de la SLGRI, montre clairement que le déclassement de la digue du Canal n'a, pour l'Etat, rien à voir avec la protection contre les risques d'inondation et avec une stratégie globale contre ces risques. Cela s'est fait de façon péremptoire et opaque sans même l'accord des 18 communes et la consultation d'un seul conseil municipal, pour des motifs qui n’ont rien à voir avec la sécurité des biens et des personnes. Or l’impact sur le PPRI est décisif. Traiter le risque d'inondations dans le val de Tours ne peut pas s'effectuer en oubliant que durant un siècle et demi, y compris dans le PPRI de 2001, la digue du Canal a joué un rôle central dans la défense du val contre les inondations. Elle a montré les preuves de son efficacité en 1866 en arrêtant les flots. Tous les travaux affectant cet ouvrage (notamment mise en place de l’autoroute) ont privilégié son rôle protecteur (batardeaux). La cartographie de la présente révision repose même sur son existence, ce qui constitue une incohérence déstabilisant cette révision du PPRI. Les demandes et questions soulevées ici ne portent pas sur l’intérêt du déclassement, mais sur les arguments qui ont conduit à ce choix et qui sont repris dans la révision du PPRI, avec les conséquences que cela a sur le risque et la protection des populations, objet même du PPRI. On est dans le vif du sujet. Ce déclassement fait l’objet d'un recours gracieux et l'arrêté peut être retiré. Celui-ci peut encore facilement être réparée. Il est donc a priori pertinent et même indispensable d'évoquer les conséquences de la présence ou de l'absence de la digue du Canal dans la mesure actuellement faite du risque. Le 12 mars 2016 j'ai remis lors de la "concertation" de l'avant-projet, un document de 2 pages sur ce sujet de la digue et sur d'autres sujets liés au PPRI. J'y exposais des arguments solidement étayés par l'étude de dangers (e1) effectuée en 2013, rendue publique à la fin de décembre 2015. A ma connaissance, personne ne les a réfutés, même pas l'Etat dans ses réponses apportées à la "concertation" de l'avant-projet. Mon apport a été ignoré, y compris sur les thèmes hors digue du Canal. Monsieur le commissaire-enquêteur, en reprenant la plupart des éléments de cette déposition, en s’appuyant sur l'analyse réalisée par l'AQUAVIT en page aquavit37.fr/2015digue/rapport2.html (a1) et aussi en aquavit37.fr/2015digue (a2), et aussi sur l'arrêté du 19 janvier 2016 de déclassement de la digue du Canal (d1, avec la présentation au CODERST) et sur les pages 45 et 46, titrées "Réponse commune sur le déclassement de la levée de l’ancien canal" du dossier d'enquête " PPRI-val-de-Tours-Val-de-luynes- Bilan-concertation" (d2), j’attends de vous réponses aux questions et demandes qui suivent. A) La digue du Canal n'est dangereuse qu'une fois tous les 800 ans Dans l'arrêté d1, aussi dans l'avant-projet et encore dans le projet d2, il est écrit "dans les différents scenarii étudiés, la levée de l’ancien canal présente une probabilité de rupture certaine sur 43 % de son linéaire".
A ma connaissance, il n'y en a qu'un, exposé dans le tableau (t1) des pages 208 et 209 du rapport de cette étude e1, cela correspond à une hauteur de crue de 52 mètres au dessus du niveau de la mer (scénario 1). Cet élément fondamental, exposé à plusieurs reprises, notamment par l’association AQUAVIT, ait été à chaque fois éludé. Cela s’ajoute à l’ignorance déjà signalée de ma déposition à l’avant-projet et aux 110 dépositions citoyennes (90 courriers, 22 courriels, 1 pétition de 15 signatures, cf début d2) opposées au déclassement de la digue du Canal et résumées en une seule ligne ("Demandent de renoncer au déclassement de la digue du canal"). La déposition de l'AQUAVIT a été réduite à la seule demande de report de l’enquête PPRI, comme si la justification amenant cette demande n'avait pas été lue. La forte contestation du projet de déclassement exprimée lors des réunions publiques a été évacuée. Notamment, la réunion du 19 décembre 2015 à Tours, avec salle comble, contrairement aux trois autres, n'est pas traitée dans le document d'enquête "Dossier bilan concertation aléa" (même si elle est évoquée dans un document annexé). Y aurait-il de la part de l'Etat, une volonté d'évacuer ce sujet pourtant primordial ? Le schéma (s1) qui suit est extrait de l'étude e1 (page 13 de l'annexe 2), il montre que, dans le scénario le plus grave à 52 mètres, la digue rompt à environ 51,90 en formant une brèche de la Tour d'Auvergne, du nom de la rue de la Tour d'Auvergne située à côté. Il suffit de se déplacer sur le site pour s’interroger sur la présence d’un point de fragilité à cet endroit (cf. a1 avec photos). Pire, comme expliqué en a1, l'étude e1 (en page 181 de son rapport) présente un tableau où la digue cèderait à côté de la rue de la Tour d'Auvergne. Dans quelles conditions ? L'explication est confuse, "la sensibilité de la digue du canal au glissement de talus côté aval" est en cause, y compris sans batardeaux, donc, d'après l'étude e1 (coupe en page 177 du rapport), à environ 50 m NGF d'altitude (précisément 50,43 m). Or à ce niveau de la Tour d'Auvergne, la digue est renforcée par le remblai qui supporte l'autoroute ! (hauteur de 2,50 m environ, donc jusqu'à 50,50 m, légèrement au-dessus de la hauteur sans batardeaux). Un remblai d'autoroute est solide, pourquoi s'effondrerait-il ? Je ne comprends pas. D'où, puisque ce n'est pas expliqué dans l'étude e1, la question multiple :
De plus ce tableau t2 est en contradiction avec le schéma s1, et avec la visite technique de la digue réalisée en 2011 qualifiant l'ouvrage d'être "très peu dégradé" (e1 annexe 9) et ne constatant aucune fragilité à hauteur de la rue de la Tour d'Auvergne. Il y a donc lieu de s'interroger sur certaines incohérences de l'étude e1. Son analyse a1 opérée par un géographe et plusieurs ingénieurs de l'AQUAVIT avance l'hypothèse que l'étude numérique effectuée est la première du genre et souffre, par son caractère expérimental, de quelques incohérences. Trois causes plausibles sont relevées :
D'où les questions suivantes :
Revenons au scénario de la crue de 52 m de hauteur. On a vu que la digue du Canal cèderait vers 51,90 m (schéma s1). Ce n'est même pas sûr puisqu'en page 4 de l'annexe 25 de l'étude e1, il est indiqué que "la digue du Cher a une crête calée à moins de 52 m NGF", si bien qu'en arrivant à 52 m l'eau pourrait s'évacuer du côté Cher, plutôt que par une brèche de l'ouvrage. Cela est un premier facteur pour diminuer la probabilité de ce scénario. Mais il y a plus flagrant : cette hauteur de 52 m n'a jamais été atteinte. La hauteur de crue la plus importante connue (en 1856) est de 51 m (cf. e1 carte de l'annexe 2). Le risque est donc minime. Sa probabilité est de l'ordre d'une fois tous les 800 ans (exactement 500 ans pour 51,59 m, 1000 ans pour 52,19 m, d'après le tableau de la page 25 du rapport de l'étude de dangers e1). Ainsi, à en croire l'étude de dangers de 2013 (e1), c'est pour un risque à peine établi (à cause de la surverse possible du côté Cher), basé sur un scénario reposant sur des critères qui apparaissent contestables (c1, c2, c3), dont la probabilité est une fois tous les 800 ans que la digue du Canal serait déclassée, sous prétexte que ce scénario extrême serait celui de "tous les scenarii", ce que, bien évidemment, ne dit pas la dite étude e1. Or dans le dossier d'enquête d2, il est écrit "Dans l’avant-projet de PPRI soumis à la concertation, la levée de l’ancien canal, comme les digues de premier rang, en raison de son risque de rupture génère une zone de dissipation de l’énergie". Cette affirmation, on vient de le voir, n'est pas conforme à l'étude e1 de 2013 et elle n'est pas conforté par l'indication d'un "niveau de sûreté" (attribué à chaque digue). D'où les questions :
B) Le déclassement de la digue du Canal multiplie par dix le risque d'inondation sur le val de Tours Ce déclassement a des conséquences redoutables pour tout le val de Tours et ses 130.000 habitants en zone inondable. Il motive en effet à court terme sa "mise en transparence partielle" (d1, d2). Cet arasement partiel n'était pourtant pas voulu dans l'étude de dangers e1, dont la conclusion, sur ce sujet, est très prudente, puisqu'elle demandait des études complémentaires. Cela n'a pas été fait, pour être éludé et remplacé par les conclusions de mise en transparence d'un "atelier national" de 2014 sur la base d'une "feuille de route" tenue secrète.
Ce n'est donc pas à cause d'une étude d'experts en hydrologie qu'est déclassée la digue du Canal mais à cause d'un atelier composé d'aménageurs sans raison juridique et scientifique en matière de protection contre les risques d'inondation. C'est lui qui semble avoir détourné les résultats d'une hypothèse extrême de l'étude e1 pour la généraliser à tous les scenarii et déclarer que la digue serait "dangereuse et inutile" (document d3 www.cotita.fr/IMG/pdf/11_Ateliers_nationaux_Saint_Pierre_des_Corps_DGALN.pdf), ce que le directeur de la DDT et la Nouvelle République ont repris par la suite sans en expliquer la provenance, comme si elle venait de l'étude e1. L'étude de dangers e1 montre tout le contraire : la digue du Canal est utile et protectrice. On a vu que le risque de crue à 52 m est de 1 pour 800 ans. Or le risque de rupture d'une digue de premier rang en amont est de 1 pour 70 ans du côté Loire et de 1 pour 50 ans du côté Cher (pages 25 à 28 du rapport e1). Etant donnés les risques de crues doubles Loire-Cher, en prenant de larges marges diminuant le danger (détails en a1, chapitre 18), on arrive à un risque au moins dix fois supérieur, voire 20 fois supérieur, d'une rupture de brèche de digue de premier rang amenant sur la digue du Canal une crue en dessous de 52 m pouvant être arrêtée si la digue gardait sont classement (schéma s1). Cela signifie que le déclassement et la mise en transparence partielle de la digue du Canal multiplie au moins par 10 le risque d'inondation du val de Tours (y compris probablement sur St Pierre des Corps et ses trois sites SEVESO, en cas d'inondation par l'aval, l'étude e1 présente ce cas en scénario 2, sans indiquer de chiffres précis). Il apparaît que ces déductions de l'étude de dangers e1 ont été cachées aux élus. Il convient de s'en assurer et de savoir s'ils s'en sont inquiétés. C'est pourquoi, suite aux précisions apportées par l'arrêté d1, je formule les demandes suivantes :
Je rappelle, à ce sujet, que durant 160 ans, de 1860 (date de la création de la digue du Canal en renforcement de l'ancienne levée) jusqu'à 2012 (date d'un arrêté préfectoral) (cf. a2) tous les experts et toutes les autorités (sauf en amont de la digue) estimaient que la digue du Canal était une protection efficace contre les inondations. C'était notamment la position solidement défendue par les précédents maires de Tours Jean Royer et Jean Germain. Le rôle protecteur de cet ouvrage est rappelé dans plusieurs pièces composant l'épais dossier de l'étude de dangers e1, notamment en conclusion de l'analyse des brèches historiques réalisée par le laboratoire de Blois. La commission d'enquête peut-elle se déplacer pour vérifier l'état visuel de l'ouvrage et des batardeaux (dont le dernier contrôle opérationnel date de 2007), notamment au lieu dit de la "brèche de la Tour d'Auvergne" ? Eventuellement en étant accompagnée par le directeur de la DDT et le président de l'AQUAVIT. C) Pourquoi le risque d'inondation du val de Tours est-il aggravé ? Le document d3 de l'atelier national montre ce qu'est la "mise en transparence" prônée par l'Etat (dans l'arrêté d1 et le PPRI d2) par le schéma (s2) suivant (en sa version d'origine et en sa version plus explicative) : On voit clairement que la mise en transparence se traduira par un creusement bien en dessous du niveau de la base de la digue. Comment indiqué dans le rapport de l'arrêté d1, signé le 7 septembre 2013 par le directeur de la DDT, il s'agit de supprimer un "obstacle à l'étalement de la nappe d'eau" et d'opérer un "abandon définitif en tant qu'ouvrage de défense contre le risque d'inondation". Les termes sont clairs et catégoriques, ceux qui aujourd'hui disent que la digue conserverait un rôle de protection sont dans l'erreur et l'illusion. Il s'agit effectivement de creuser environ 2 mètres sous la base de la digue, soit à l'altitude d'environ 46 m NGF. Et cela devient catastrophique pour le val de Tours. Prenons mon cas personnel, un exemple parmi des dizaines de milliers d'autres. J'habite dans le quartier Velpeau, à 400 m de la digue du Canal, à hauteur de la soi-disant brèche de la Tour d'Auvergne. J'ai récemment fait un relevé de géomètre dans le jardinet de ma maison, il est à 46,60 m. Le rez-de chaussée de ma maison est atteint par 5 marches de 20 cm, il est donc à l'altitude de 47, 60 m. Supposons qu'il y ait une grosse inondation venant de l'amont, pas millénaire mais centennale, provoquant une brèche dans une digue de premier rang et une inondation d'une hauteur de 50 m au niveau de la digue du Canal (1 m sous le niveau de 1856). Tant que cette digue existe, sa hauteur sans pose de batardeaux est de 50,43 cm (d'après la marque de 51 m située à 57 cm au-dessus de la chaussée, photo présentée sur a1) et l'eau ne passe pas (le remblai de l'autoroute n'est même pas atteint au niveau de la "brèche de la Tour d'Auvergne"). Par contre, si la digue est mise en transparence, j'ai une hauteur de 50 - 47,60 m = 2,40 m (légèrement moins, à cause de la dénivellation naturelle) dans mon rez-de chaussée, tout le quartier Velpeau est inondé avec une hauteur avoisinante, les quartiers Beaujardin, Sanitas, Blaise Pascal, Prébendes, Febvotte aussi. Au delà même de la Riche, l'inondation s'étend ravageant tous les sous-sols et atteignent les rez-de-chaussée. C'est une catastrophe. Dans son analyse a2 (chapitre "Quelle hauteur d'eau dans votre salle à manger ?"), l'AQUAVIT donne des repères pour estimer quelles hauteurs d'eau seraient atteintes par quartiers. M. le commissaire- enquêteur, vous pouvez demander aux experts de la DREAL un avis officiel.
Inversement, en cas d'inondation par l'aval, tout St Pierre des Corps, jusqu'à l'aval serait inondé (scénario 2, page 250 du rapport e1) alors que la digue du Canal, si elle existe, stopperait l'arrivée des eaux et éviterait une exposition redoutée des sites SEVESO. Le PPRI a un rôle d'alerte et de précaution, de connaissance du risque pour une meilleure protection, il ne peut pas ignorer les conséquences catastrophiques de la mise en transparence d'une digue existante dans sa cartographie et inexistante dans ses commentaires. Il y a là une volonté patente de ne pas alerter et de ne pas prendre les précautions qui s'imposent et qui se sont imposées depuis 1860, après l'inondation de 1856. Faudra-t-il une autre inondation (moins forte, à fréquence plus importante) pour qu'on s'en rende compte ? Monsieur le commissaire-enquêteur, vous devez faire face à vos responsabilités en vous libérant des pressions pour que soit préservée la sécurité des habitants du val de Tours. Par ailleurs, je conteste le fait que ma maison, comme bien d’autres, soit située dans la Zone de Dissipation d'Energie (ZDE). Je ne suis certes pas à l'abri d'une rupture de la digue du Canal, mais une fois tous les 800 ans. Cela n'est pas dit dans les dossiers du PPRI, qui sont donc gravement déficients, comme ce n'était pas dit explicitement dans l'étude e1, seulement compréhensible par recoupements. Ajoutez les incertitudes déjà citées (c1, c2, c3...) et il y a lieu de croire que ce risque est grossi artificiellement et que le danger est beaucoup moins important, plus proche de celui retenu au PPRI de 2001. Il y a là un double jeu : le PPRI aggrave artificiellement le risque lié à la conservation de la digue et sous- estime le risque bien plus réel et important provoqué par sa mise en transparence. Ce jeu est très trouble, car le risque est considérablement aggravé pour une cause artificielle (fragilité de la digue) alors que c'est pour une cause camouflée (mise en transparence). On ne devrait pas jouer avec la sécurité des populations. Surtout pas un PPRI ! Outre l'augmentation du risque, tout cela est lourd de conséquences, en particulier la reconnaissance d'une aggravation du risque dévalorise tout le patrimoine immobilier concerné et provoque une augmentation des assurances habitation. Cela n'est pas dit aux citoyens. D) Le danger des zones d'écoulement préférentiel est minoré Plaçons-nous dans le cas de la mise en transparence de la digue, dont les effets ne sont pas présentés dans l'étude e1 et dans les dossiers d2 de la révision. Constatons, au passage, combien il est étonnant et très inquiétant que les conséquences n'en ont pas été scientifiquement étudiées, si ce n'est par l’association environnementale AQUAVIT. On a mis la charrue avant les bœufs, au mépris de la sécurité des citoyens. Donc s'il y a mise en transparence, toute la cartographie du PPRI s'écroule. Les Zones de Dissipation d'Energie (ZDE) autour de la digue disparaissent avec elle. Le calcul des hauteurs d’eau devient invalide, De nouvelles zones de dangers apparaissent, les Zones d'Ecoulement Préférentiel (ZEP) (page 38 de la note de présentation d2). Les ZEP sont autant dangereuses, sinon plus, que les ZDE et elles sont davantage imprévisibles. Il y en a une particulièrement importante sous l'avenue de Grammont (qui a un rôle de rétention de l'eau presque aussi important que la digue du Canal, ce qui est curieusement oublié) à hauteur de l'avenue St Lazare. Or si les ZDE bénéficient d'un zonage très large actant d'un danger accru, il n'y rien de tel pour les ZEP. Dans ma déposition du 16 mars à l'avant-projet, j'écrivais : "Comme l'indique un article de la Nouvelle République du 5 mars, la ville de Tours est parcourue par des ruisseaux souterrains. Il est incompréhensible que l'avant-projet de révision du PPRI les ignore, alors qu'ils sont une source de danger supplémentaire. Ils sont notamment des "talweg", cours d'eau débordant, voire reprenant leur lit d'origine en cas d'inondation. Dans la cinétique de l'inondation de 1856, on voit bien que la pénétration des flots se fait en suivant le ruisseau de l'Archevêché. Des règles renforcées devraient être imposées le long de ces cours d'eau, liées à un zonage spécifique (zone d'écoulement préférentiel)". Cette remarque (pourtant indépendante de la digue du Canal) n'est pas traitée dans le bilan de concertation. Je l'avais aussi posée en question orale au directeur de la DDT à la réunion de concertation de 1ère phase du 23 avril 2013, qui déjà l'avait éludée. Je la pose à nouveau, différemment :
Donc non seulement il y a eu sur-estimation artificielle des ZDE (j'estime que ma maison ne devrait pas y être, comme beaucoup d'autres), mais il y a eu sous-estimation des ZEP (que la digue du canal existe ou pas, cf. ruisseau de l'Archevêché, avenue St Lazare) (en cela ma maison, proche du ruisseau de l'Archevêché, pourrait y être...). A terme, quand la digue sera partiellement détruite, le risque faible en 2001 sera effectivement devenu fort à très fort. Pour ne pas montrer trop clairement cette relation de cause à effet, l'Etat a préféré procéder en deux temps. Il a d'abord mis en exergue une très rare fragilité de l'ouvrage afin que ce PPRI acte déjà l'aggravation du risque. Ensuite, il procèdera à la création des brèches, plus facilement acceptée puisque le risque existera déjà - artificiellement - dans le PPRI. Ce PPRI très provisoire n'en est pas un, il est un PARI, Plan d'Aggravation des Risques d'Inondation. Mon positionnement est susceptible d'évoluer en fonction des réponses aux questions et demandes que j'ai formulées. Alain Beyrand, le 27 avril 2016 |