TOURS ET LES GRANDS ARBRES
Bilan préoccupant et propositions
Cessons de considérer les arbustes comme des arbres
Janvier 2010 - http://pressibus.free.fr/blogcvl/arbres - SEPANT
[Intro]
Que devient, en notre ville, le patrimoine végétal transmis par les générations précédentes ? Il s'amenuise gravement, sans se régénérer. Presque plus de peupliers, des platanes et tilleuls en forte régression. Certes on plante, davantage même, mais des arbustes (moins de 7 mètres) et petits arbres plutôt que des arbres (plus de 7 m. à l'âge adulte) et grands arbres. On en arrive à avoir du mobilier urbain vert, avec des sous-arbres en pot ou même des faux arbres. Ainsi, petit à petit, la strate arborescente diminue grandement, l'alternance des saisons s'estompe, notre ville change, s'étiole. Il nous faut rompre cet engrenage malsain, pour que les générations futures puissent bénéficier d'un patrimoine arborescent aussi riche que celui planté au XIXème siècle.
[Chapitre 1]
DEVELOPPONS LEUR PRESENCE VIVANTE DANS LA CITE
Comme nous et avec nous, les arbres habitent la ville. En silence ils nous assistent, ce sont nos compagnons de vie. Ce qu’ils font pour nous sur l’environnement urbain est insoupçonnable. Ils le rendent tout simplement vivable. A chaque saison ils remplissent leur mission. Fraîcheur du feuillage, protection contre les fortes chaleurs ; dépollution de l’atmosphère ; atténuation des nuisances sonores ; effets anti-microbiens ; beauté du paysage, contentement des yeux ; apports à notre vie sociale, psychologique, éducative ; abris pour la faune sauvage, oiseaux et chauve-souris. Les arbres, et d'abord les arbres à haute tige, font partie du patrimoine vivant de la ville. Ils méritent qu'on leur porte une grande attention.
[Chapitre 2]
CESSONS DE LES DENIGRER ET DE LES ABATTRE EN BONNE SANTE
Quand on veut tuer son chien, on prétend qu'il a la rage. Trop souvent, la municipalité utilise cet adage quand elle veut réaménager un lieu, une place, ou une artère, elle prend prétexte de quelques arbres malades pour les enlever tous et replanter des arbustes ou arbres plus petits. Si certains sont malades, c'est souvent parce qu'ils ont été mal entretenus (élagages trop sévères, ou inversement manque d'élagage, canalisations abîmant les racines...). Une politique de renouvellement, voire de changement d'espèces, pourrait être mise en oeuvre progressivement. Que cesse la violence de ces abattages massifs ! Pourquoi ces symboles de vie communs à toutes les cultures sont-il devenus "malades dangereux" aux yeux de nos autorités administratives ? Ayons au contraire une attitude responsable : aidons les à vivre et vieillir.
[Chapitre 3]
FAISONS LEUR CONFIANCE POUR ECHAPPER AU BETON ROI
Dans les quartiers du centre-ville, entre Loire et Cher, dès qu'un emplacement est libéré, on voit pousser une résidence ou un immeuble de bureaux. Pas de jardin, pas d'arbres, pas même de surface pour les enraciner plus tard, du béton bien massif, du sous-sol au ciel. Certes, il y a souvent une ou deux touches de verdure, mais seul le béton est autorisé à aller en hauteur... Hors du centre ville, dans les plus larges aménagements, on ne sent aucune volonté de mettre l'arbre au coeur de la vie, à l'image du centre commercial "L'heure tranquille" (nouveau quartier des Deux Lions) qui n'a que quelques arbrisseaux en pots... Progressivement, sans que l'on s'en rende compte, la surface de verdure, ou la quantité de chlorophylle, par habitant diminue grandement. Pourtant, c'est la ville qui délivre les permis de construire, elle a autorité pour imposer un minimum de plantations. Une nouvelle politique est à mettre en place, qui impose et valorise grands arbres et écosystèmes. En 2009, on nous a présenté de grands projets de construction, mais aucun de plantation... Inversons les priorités. Créons de nouveaux jardins avec de hautes frondaisons.
[Chapitre 4]
CONSIDERONS LES COMME DES SYMBOLES DE VIE, DE BEAUTE, DE PROSPERITE
Le ginkgo biloba est la plus vieille espèce d'arbre de notre planète, qui a connu les dinosaures et assisté à l'envol des premiers oiseaux. Il vit plus de mille ans, il est très résistant, l'un d'entre eux a même survécu à l'explosion d'Hiroshima. A Tours, un jeune sujet, à peine centenaire, n'a pu résister à une sorte de milice de salubrité publique qui l'a exécuté sans préavis pour avoir souillé un trottoir de ses fruits glissants et puants. Les responsables municipaux n'ont jamais considéré que c'était une erreur. Né du remarquable spécimen (le plus beau d'Europe ?) donné par le Docteur Bretonneau au Jardin Botanique, il était joliment placé à côté du Centre des Congrès. Les ginkgo biloba sont pourtant des centaines à Paris, des milliers à Tokyo à faire tomber leurs fruits sur les trottoirs, mais on est à Tours... Quel triste symbole... pour un arbre emblématique. Justement, on nous dit que notre ville doit trouver de nouveaux emblèmes, alors prenons les dans de beaux et grands arbres. Qui vieilliront bien plus que nous, pour le bienfait de tous...
[Légendes]
2009 : le massacre des 65 platanes du Boulevard Tonnelé
Hôpital Bretonneau et place du 4 septembre, le chapelet des abattages massifs en notre ville…
Les tilleuls de la place Mâme, les robiniers de la place du Grand Marché semblent menacés d'abattage massif. Les 53 cèdres de l'avenue de l'Europe y ont échappé, mais ils seront estropiés par les travaux du tramway. Un peu ou beaucoup ?
Les tilleuls de la place Mâme, les robiniers de la place du Grand Marché semblent menacés d'abattage massif. Les 53 cèdres de l'avenue de l'Europe y ont échappé, mais ils seront estropiés par les travaux du tramway. Un peu ou beaucoup ?
Centre commercial "L'heure tranquille", immeubles de bureaux et logements rue Edouard Vaillant : pas d'arbre