Héros quotidiens des années 50 et 60
Panorama des BD des quotidiens parisiens
(en dehors de France-Soir, L'Humanité, Franc Tireur, Paris-Journal, Paris-Jour)

Remarque : les années indiquées entre crochets, derrière le titre de chaque journal, sont celles où nous avons eu l'occasion de feuilleter ces journaux.


L'Aube [années 40]
Si seuls France-Soir et L'Humanité ont eu une politique de création de longue durée, les autres quotidiens parisiens ont parfois créé des bandes en dehors du matériel d'agence.

L'Aurore [1948-65,67,77]
    Josse avec Joseph Balsamo, Gigi avec Le gentilhomme de la montagne, Blondeau avec Lil sont les premières vedettes de ce journal qui ne va publier que du matériel Opera Mundi, français ou américain. En 1949 et 1950, Le Saint (Mike/Charteris), Le Fantôme, Blondie, La famille Illico, Ben Bolt et Rip Kirby s'installent pour longtemps.

    Les bandes verticales arrivent en 1952 : une pleine page est alors consacrée à la BD. Josse (Le bossu...), Blondeau et Bressy sont les trois grandes vedettes de ce journal, chacun produisant des bandes horizontales et verticales. Sont de passage : Ferdinand (le Finlandais Mik), Cisco Kid (l'Argentin Salinas), Carol Day (l'Anglais Wright), Flop et Cie (l'AméricainSwan), Harry Lime (le Français Gire), La casaque noire (l'Espagnol C. Laffond), La tragédie américaine (Le Français Aublé).

    Les années 60 voient arriver deux séries anglaises : Sam et Zette de Dunkley, Modesty Blaise d'Holdaway et O'Donnell. Du côté français, Bressy (Docteur Claudette, Noële aux quatre vents...) reste très présent, souvent accompagné de Ribera, Laffond, et Fahrer, parfois de Rosenberg et Le Goff. Les bandes verticales régressent, et se terminent avec  Les reines tragiques (sc. Juliette Benzoni, plusieurs dessinateurs).
Ce Soir [1947-1953]
    Le Pr Carcasse (appelé M. Moustache ailleurs - de l'urugayen Fola), est le premier en piste. Puis les séries de Paris-Graphic en première publication prennent place (Galland, Bressy, Sidobre, Dupuis, Di Marco, Rold 1).avec quelques auteurs "maison" : Lem, Jac-Lec, Gire, Deynis et en vertical Foz, Tillard, Bastard, Dupuis, CL. H. Juillard (L'homme qui rit avec Lécureux), Damois...

La Croix [1950-1972]
    Des BD en pointillé, avec pour principale vedette Cappi des studios hollandais Toonder, Louie de l'anglais Hanan, Troispoils du danois Olmo, Vieux Chapon de Phiny Dick (épouse Toonder), quelques bandes verticales (Ghiglia, Forton) sont épisodiquement présentes, tout comme quelques séries de Jacquement ou d'auteurs inconnus. La fin des années 60 voit arriver des adaptations de J. Verne et J. London par Opera Mundi (Blondeau, Degournay, Laffond).

L'Equipe [1952-1962]
    En dehors de 1952-62, ce quotidien sportif ne publia guère de BD. Mais quelle décennie flamboyante ! Apollon de Déro, Arbalette reporter de Lem, Capitaine Baroud de Larraz, Luc Bradefer de Norris et Raoh de Rold 2 vivent de longues aventures ! Sans compter en 1951/52 le formidable supplément en couleurs L'Equipe Junior (avec Trubert, Pellos, Di Marco, Mouminoux...).

L'Etoile du Soir [46]
    Deux bandes journalières anglaises : Garth et Jane.

Le Figaro [1950,1953,1958,1960]
    Durant un peu plus d'une dizaine d'années, l'austère quotidien a publié une bande journalière. D'abord Nimbus en alternance avec Oh! Casimir de l'anglais Tim (William Tymym) puis l'alternance se fait avec davantage de séries : Turlupin et M. Pépin de Piem, Rêves et Culbutes de Henry, Jules de Trez.

France-Soir
Franc-Tireur
    C'est le premier des trois titres ayant accueilli les premières parutions de l'agence Mondial Presse. Voir l'introduction à cette agence.

L'Humanité
Libération [1948-1964]
    Ce journal né dans la résistance, disparu en 1964, a régulièrement publié des bandes dessinées d'autant plus interessantes qu'elles étaient souvent des premières publications, soit d'agences (Paris-Graphic, Opera Mundi) soit d'oeuvres créées spécialement pour le quotidien. Zidore de Bussemey, Minouche de Rold 1, Arsène Brindosier de G. Dorville sont les héros les plus assidus.

    Avec un Fuzier très présent, Monier, Liquois, Naret, Galland, Le Goff en furent les dessinateurs les plus marquants. Larraz, Laffond, Gaty y firent un passage. Quel palmarès ! Il est navrant de le comparer avec celui du Libération d'aujourd'hui, qui cause de BD, prétend l'aimer, mais n'en publie pas...

Paris-Jour
    Le troisième titre ayant accueilli les premières parutions de l'agence Mondial Presse. Voir l'introduction à cette agence.

Paris-Journal
    Le second titre ayant accueilli les premières parutions de l'agence Mondial Presse. Voir l'introduction à cette agence.

Paris-Presse L'Intransigeant [1950,51,54,55,56,58, 61,62,64]
    Les bandes dessinées de ce quotidien national sont peu nombreuses et sont dominées par Mam'zelle Souris, symbole du journal, et plus généralement par Coq qui y réalise d'autres gags. Les américains Johnny Hazard et Illico y font un court passage vers 1950, alors que La Petite Annie reste plus longtemps. Josse (Monte Cristo) et Faizant (Adam et Eve) sont aussi présents. Ce journal a confié la création de quelques bandes horizontales ou verticales à Max Barnhes (La vie de Balzac, Murat...), Mant (Les Femmes Célèbres)...

Le Parisien Libéré [1949-1986]
    La bande dessinée ne débute vraiment dans Le Parisien que fin 1947 avec l'arrivée d'Oscar de Jean Léo, puis, progressivement, sa place va s'étendre jusqu'à une page entière. Zoé arrive en 1949, avec Rocambole de Galland. De nombreuses bandes d'Opera Mundi vont y connaître leur première parution, à commencer par celles de Blondeau, Niezab, Marcello, Bressy (Mique...), Degournay (Rouletabille...), Josse (Maman Rose...), Larraz (Jed Foran...). Quelques auteurs de Paris-Graphic sont aussi là : Galland, Di Marco (Capitaine Ardant...).

    En 1955, les bandes verticales des Destins hors série (Opera Mundi, texte de Anne et Serge Golon, plusieurs dessinateurs) se mettent durablement en place. 1958 voit l'arrivée de Popeye et celle - moins longue - de Monsieur Lecoq de Guy Marcireau. Mercier (Mambo), Cardus (Mauprat, La San Felice), Scamp (St. Disney), font un passage.

    En 1962 et 1963 les bandes d'outre Atlantique et d'outre Manche s'installent durablement : Luc Bradefer, Rip Kirby, Carol Day (de Wright puis Inns) et le britannique Fu-Manchu de Bressy. O.S.S. 117 fait son entrée en vertical. Oscar s'arrête en 1967, Carol Day au début des années 70, mais les séries à épisodes continuent, Popeye en tête. En vertical, à côté de OSS 117 et des Destins hors série, Ambre et Capitaine de Castille de Bressy sont remplacés par deux titres qui se prolongeront longtemps : Les missions de Francis Coplan de Le Goff, d'après Jean Bruce, et Les aventures exotiques d'après les romans de Roger Gaillard, dessinées principalement par Laffond, Bressy et Fahrer.

    Les séries des Auteurs Réunis (Galland, Marcireau) se succèdent, Chère Pauline arrive en 1968. Zoé disparaît en 1975, mais, à côté de Popeye et Fu-Manchu, Di Marco poursuit longtemps Janique Aimée, tandis que Rosenberg adapte Exbrayat puis Simenon (parfois sur l'édition parisienne seule), et  que Pellos prépublie ses Pieds Nickelés (sur l'édition de province). En 1973 arrive pour 18 ans Hagär Dunor de l'Américain Dick Brown. Le Parisien est le journal qui perpétua le plus longtemps la tradition des bandes quotidiennes horizontales à suivre : en 1986 le départ de Rosenberg (La panthère borgne d'après Simenon) sonne leur fin.

Le Pays [1947]
    Subito !
Résistance Paris Matin [1946,1947]
    Nimbus et Rip Kirby.

24 Heures [1965,66]
    Ce quotidien éphémère (il est paru environ un an) avait pour directeur Marcel Dassault. L'ensemble du journal porte la marque du patron. Il est myope et aime la BD. Elles sont donc nombreuses, dans un format géant : les bandes horizontales font 38 cm de largeur... Les récits sentimentaux sont à l'honneur, dessinés par les auteurs préférés du patron, et ses choix sont bons : Bressy (Docteur Claudette), Ghiglia, Grange, Moles, Taillefer. Ce sont des bandes de création, y compris pour les textes.

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